mobiliser entre 30 et 40% des besoins financiers pour ces événements, ce qui réduit ainsi de 15 à 20 milliards de dirhams la charge sur les finances publiques». L’économiste met toutefois en garde: « Le succès des PPP repose sur la transparence, un cadre réglemen- taire clair et une répartition équi- table des bénéfices». Le rôle des institutions financières marocaines ne se limite pas à l’ap- port de capitaux. Elles sont égale- ment responsables de structurer des financements complexes adaptés aux besoins spécifiques des projets. Leur expertise en matière de prêts syndiqués, par exemple, permet de mutualiser les risques entre plu- sieurs acteurs financiers, rendant ainsi possibles des projets d’enver- gure. En parallèle, ces institutions agissent comme des catalyseurs en mobili- sant des fonds spécialisés. Ces véhi- cules d’investissement, dédiés aux infrastructures sportives et touris- tiques, concentrent les capitaux sur des priorités stratégiques, tout en offrant des rendements attractifs aux investisseurs. Par ailleurs, leur rôle s’étend à l’ac-
Le risque de surendettement consti- tue une autre préoccupation. Avec une dette publique représentant 69% du PIB, le Maroc doit navi- guer prudemment pour éviter une pression excessive sur ses finances publiques. À cela s’ajoutent les défis techniques: structurer des PPP ou des financements complexes demande une ingénierie financière et juridique de pointe, parfois diffi- cile à trouver localement. Enfin, l’incertitude économique et la rentabilité à long terme des pro- jets sont des points de vigilance. Les fluctuations macroécono- miques pourraient freiner l’appé- tit des investisseurs, à moins qu’un cadre de gouvernance rigoureux et une planification stratégique ne viennent atténuer ces risques. Selon Tahiri, «surmonter ces défis nécessitera une collaboration accrue avec des institutions internationales, capables d’apporter une expertise technique, un appui financier et une crédibilité renforcée au montage des projets» . La réussite des projets liés à la CAN 2025 et à la Coupe du monde 2030 pourrait générer des retombées éco- nomiques significatives. Ces évé- nements devraient non seulement augmenter le PIB national de 1 à 2%, mais aussi créer près de 150.000 emplois directs et 500.000 emplois indirects, tout en renforçant l’attrac- tivité du Maroc auprès des investis- seurs internationaux. Mais au-delà des chiffres, ces événe- ments offrent une occasion unique de redessiner le modèle économique marocain. «Les institutions finan- cières marocaines ne sont pas seule- ment des acteurs du financement : elles sont les architectes d’une vision stratégique qui fera du Maroc un leader régional en matière d’infras- tructures sportives et touristiques» , conclut Tahiri. Avec une stratégie financière inno- vante et une gouvernance exem- plaire, le Maroc pourrait transfor- mer ces événements sportifs en catalyseurs d’une transformation économique et sociale durable. Le défi est immense, mais l’opportunité de réinventer son avenir l’est tout autant.
Structurer des PPP ou des financements complexes demande une ingénierie financière et juridique de pointe, parfois difficile à trouver localement. es f inan e une in pointe cements génierie parfoi
compagnement des investisseurs étrangers. En tant que relais local, elles facilitent la navigation dans les cadres réglementaires marocains, offrent des conseils sur la structu- ration des projets et garantissent la crédibilité des engagements finan- ciers pris par le pays. Cette approche proactive renforce l’attractivité du Maroc pour les capitaux internatio- naux. Risques d’endettement et défis techniques Malgré leur importance, les insti- tutions financières marocaines font face à des obstacles structurels et conjoncturels. La disponibilité des liquidités reste un enjeu majeur : nombre de banques locales peinent à mobiliser des ressources suf- fisantes pour des projets de cette envergure, en raison de ratios de fonds propres souvent contraints.
L’organisation de la CAN et du Mondial exige des investissements estimés à 50 milliards de dirhams, qui seront financés en partie par les banques.
35 HORS-SÉRIE N°48 / FINANCES NEWS HEBDO
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