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CAN 2025 - M ONDIAL 2030

Football L’impact des grands tournois sur l’af fl uence et l’économie des stades

Brésil : avec un prix moyen du billet fixé à 7 dollars, les recettes des clubs, qu’ils soient hôtes ou non, ont été estimées sur cinq ans. Malgré une amélioration notable de l’affluence, les revenus géné- rés, estimés à 134 millions d’euros, sont loin de couvrir les 2,5 mil- liards d’euros investis dans l’orga- nisation de l’événement. Le rap- port coût-bénéfice semble donc défavorable, le coût étant 20 fois supérieur aux gains. Cependant, ces conclusions méritent d’être nuancées. L’analyse se limite à un horizon de cinq ans, alors que la durée de vie des stades dépasse souvent 50 ans. Par ail- leurs, une croissance économique pourrait entraîner une hausse des prix des billets, et les stades moder- nisés pourraient générer des reve- nus supplémentaires grâce aux droits de retransmission. Sur le plan sportif, l’organisation de tels événements stimule également la pratique du football au sein de la population. Une étude menée en Allemagne sur la période 1950- 2014 montre que les victoires de l’équipe nationale, la Mannschaft, ont entraîné une augmentation significative du nombre de licen- ciés dans les clubs amateurs. Cependant, les défis ne manquent pas. De nombreux stades presti- gieux, surnommés «éléphants blancs» , deviennent des fardeaux économiques après le tour- noi, comme ce fut le cas après les Coupes du monde 2010 en Afrique du Sud et 2014 au Brésil (notamment à Brasilia et Manaus). Une diversification des usages des stades, comme l’accueil de concerts et d’autres événements, pourrait renforcer leur rentabilité, à condition qu’une stratégie effi- cace soit mise en œuvre.

Si l’organisation d’une Coupe du monde génère une multitude d’effets positifs sur le football et l’économie locale, son coût reste un défi majeur. Une approche stratégique, intégrant une vision à long terme et une diversification des usages des infrastructures, pourrait permettre d’optimiser les bénéfices tout en limitant les «éléphants blancs».

U

ne récente étude réali- sée en 2022 s’est pen- chée sur les effets des grands événements de

qui s’est penchée sur cette étude dans un brief à ses clients sur les impacts du Mondial : Il s’agit de la forte médiatisation de ces compé- titions, les investissements massifs en marketing et merchandising, l’agrandissement et la modernisa- tion des stades, ainsi que l’amélio- ration des moyens de transport. En conséquence, les acteurs écono- miques du football ont tout intérêt à obtenir l’organisation de tels évé- nements.

football (Coupes du monde et Championnats d’Europe) sur l’af- fluence dans les stades des clubs professionnels des pays hôtes. En analysant les données depuis la Coupe du monde 1966 et en com- parant la fréquentation des stades sur une période de cinq ans avant et après ces événements, l’étude révèle une augmentation moyenne de 15 à 25% pour les clubs de pre- mière et deuxième divisions, indé- pendamment du fait que les villes aient accueilli les matchs ou non. Cette croissance est attribuée à plusieurs facteurs, indique la banque d’affaires Atlas Capital

La fréquenta- tion des stades sur une période de cinq ans avant et après ces événements augmenterait de 15 à 25%.

Une balance coût-avantage incertaine

Cependant, il reste à évaluer si cette hausse de fréquentation compense les coûts d’organisation d’une Coupe du monde. Prenons l’exemple de l’édition de 2014 au

FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°48 48

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