CAN 2025 - M ONDIAL 2030
Évènementiel sportif
«Les MRE représentent une richesse sous-exploitée»
avec un Marocain résidant en France qui était impliqué dans la logistique des fans zones pour l’Euro 2016. Ces talents pourraient non seulement partager leur expertise avec les équipes locales, mais aussi apporter une vision internationale, des méthodologies éprouvées et une maîtrise des standards mondiaux. Pour maximiser cet atout, le Maroc pourrait organiser des initiatives comme des workshops ou des projets collabora- tifs entre ces talents et les responsables locaux. Cela permettrait de combiner le savoir-faire global avec la connaissance du terrain, et créer ainsi une dynamique particulièrement efficace. F. N. H. : Selon vous, quelles leçons tirées de cette expérience pourraient être appliquées à l’organisa- tion de la Coupe d’Afrique des nations 2025 et de la Coupe du monde 2030 au Maroc ? F. E. K. : L’expérience des JO 2024 nous a enseigné l’importance d’une planifi- cation méticuleuse et d’une collabora- tion étroite entre les parties prenantes. À Paris, nous avons dû gérer 35 sites répartis sur toute l’Île-de-France, avec des infrastructures temporaires qui devaient être démontées dans des délais record. Pour le Maroc, la clé sera d’adop- ter une stratégie similaire : investir dans des infrastructures modulaires et réu- tilisables, notamment pour les stades secondaires et les installations d’entraî- nement. De plus, nous avons appris que l’engagement communautaire est essen- tiel : 80% des Parisiens étaient favorables aux JO, grâce à des programmes de sen- sibilisation et d’implication locale. Pour la CAN 2025 et la Coupe du monde 2030, des campagnes similaires seraient béné- fiques pour fédérer les Marocains autour de ces événements. F. N. H. : Le Maroc a accueilli de nombreux événe- ments sportifs internationaux ces dernières années. D’après vous, quels sont les forces et les défis du pays en termes d’organisation événementielle ? F. E. K. : Le Maroc bénéficie d’une posi-
Fahd El Khalil, expert en événementiel et chef de projet chez GL Events, groupe organisateur des Jeux olympiques 2024 à Paris, revient pour Finances News Hebdo sur les opportunités qu’offre la mobilisation des talents des Marocains résidant à l’étranger (MRE) dans l’organisation de grandes compétitions internationales, notamment la CAN 2025 et la Coupe du monde 2030, et sur les leçons tirées des Jeux olympiques 2024 à Paris. Entretien.
Finances News Hebdo : Votre rôle dans l’organisa- tion des JO 2024 à Paris vous a permis de collaborer avec des experts du monde entier. Comment cette expérience a-t-elle enrichi votre vision profession- nelle pour des événements comme la CAN 2025 ou la Coupe du monde 2030 au Maroc ? Fahd El Khalil : Mon expérience aux JO 2024 a été une immersion dans la gestion d’un événement d’une envergure exception- nelle. La coordination entre des milliers d’acteurs, la planification minutieuse et l’anticipation des imprévus, comme des aléas météorologiques ou des change- ments de dernière minute, ont été des défis majeurs. Ces compétences sont directement applicables à des événe- ments comme la CAN ou la Coupe du monde, où la pression logistique et les attentes sont tout aussi élevées. Mais
ce qui m’a le plus marqué, c’est l’im- portance d’unir des expertises diverses pour garantir une organisation fluide et mémorable. F. N. H. : En parlant d’expertises, beaucoup de Marocains résidant à l’étranger ont également travaillé sur des projets similaires à l’internatio- nal. Pensez-vous que ces talents pourraient jouer un rôle dans l’organisation de ces échéances sportives ? F. E. K. : Absolument, les MRE repré- sentent une richesse sous-exploitée dans ce domaine. Certains d’entre eux occupent des postes clés dans l’événe- mentiel mondial, que ce soit dans des agences spécialisées ou directement auprès de fédérations sportives. Par exemple, j’ai eu l’occasion de collaborer
FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°48 92
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