tion stratégique et d’une infrastructure de transport en plein essor, notamment avec le TGV reliant Tanger à Casablanca. Ses installations sportives, comme le complexe sportif Moulay Abdellah à Rabat ou le Grand Stade de Marrakech, répondent aux normes internationales, pour ne citer que ceux-ci. Mais sans doute il reste des défis à relever. Par exemple, la gestion de la logistique pour des événements multisites nécessite une optimisation des connexions internes, notamment pour les régions plus encla- vées. Par ailleurs, le Maroc doit renforcer sa capacité d’hébergement, surtout dans les villes secondaires. La CAN 2025 pour- rait être un excellent test pour identifier et combler ces lacunes avant 2030. F. N. H. : Les grandes compétitions sportives inter- nationales ont un impact sur l’image des pays hôtes. Comment le Maroc pourrait-il maximiser les retom- bées positives de ces événements pour améliorer sa visibilité et son attractivité à l’international ? F. E. K. : Effectivement, ces événements sont une opportunité unique de racon- ter une histoire. Lors des JO 2024, nous avons mis en avant la durabilité et l’inclusion. Le Maroc pourrait adop- ter une approche similaire, en met- tant en avant son patrimoine culturel et son engagement envers des valeurs universelles comme la durabilité. Par exemple, investir dans des stades éco- responsables et promouvoir l’artisanat marocain dans les espaces événemen- tiels offrirait une visibilité mondiale. En termes de chiffres, on estime que chaque pays hôte de la Coupe du monde bénéfi-
retombées directes d’une Coupe du monde peuvent atteindre 5 à 6 mil- liards de dollars, avec un impact à long terme sur le tourisme. Le Maroc peut espérer une augmentation de 20 à 30% des arrivées touristiques après 2030, en capitalisant sur les infrastructures et la visibilité médiatique. Socialement, ces événements renforcent le sentiment d’appartenance nationale et inspirent la jeunesse. L’impact est aussi structurel : les améliorations dans les transports ou l’hôtellerie bénéficieront à l’économie bien après les événements. F. N. H. : L’organisation d’événements d’envergure repose souvent sur une collaboration entre acteurs publics et privés. Quel rôle les entreprises maro- caines et internationales peuvent-elles jouer pour garantir le succès de la CAN 2025 et de la Coupe du monde 2030 ? F. E. K. : Justement, les entreprises maro- caines doivent être mises à contribution pour fournir des services adaptés aux besoins locaux, qu’il s’agisse d’équipe- mentiers ou de services d’accueil. Les entreprises internationales, quant à elles, apporteront leur expertise dans des domaines spécifiques, comme la gestion des flux ou la billetterie. Une approche gagnant-gagnant pourrait être adoptée: des joint-ventures qui permettent aux entreprises marocaines d’acquérir des compétences techniques tout en béné- ficiant du savoir-faire international. Par exemple, GL Events travaille souvent avec des partenaires locaux pour inté- grer des solutions adaptées aux réalités des territoires hôtes.
cie d’une couverture médiatique équiva- lente à plusieurs milliards de dollars. Le Maroc devra maximiser ces retombées en investissant dans une stratégie de communication bien pensée, qui va au- delà du sport pour inclure le tourisme et les opportunités d’investissement. Notre pays doit également s’appuyer sur ses partenariats internationaux. La récente collaboration avec la FIFA pour la Coupe du monde des clubs en est un bon exemple. En s’associant à des leaders de l’industrie événementielle, le pays peut s’assurer d’être au niveau des standards internationaux. Sur le plan technique, des outils de gestion avan- cés comme les plateformes numériques pour le suivi des flux de spectateurs ou des systèmes de gestion de la sécurité devront être intégrés. À titre d’exemple, les JO de Paris ont utilisé un système d’intelligence artificielle pour optimiser le transport des spectateurs, réduisant ainsi les délais de 20%. Ces innovations pourraient être adaptées au Maroc pour garantir une expérience fluide. F. N. H. : Au-delà de l’organisation en elle-même, quels sont selon vous les avantages économiques et sociaux à long terme pour le Maroc d’accueillir des manifestations sportives d’une telle ampleur ? F. E. K. : L’impact économique est indé- niable. D’après une étude Deloitte, les
D’après une étude Deloitte, les retom- bées directes d’une Coupe du monde peuvent atteindre 5 à 6 milliards de dollars.
L’expérience des JO 2024 nous a enseigné l’importance d’une planification méticuleuse et d’une collaboration étroite entre les parties prenantes.
93 HORS-SÉRIE N°48 / FINANCES NEWS HEBDO
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