Express_2024_03_06

UN PLAN DE 140 RECOMMANDATIONS POUR CONTRER LA CRISE DU LOGEMENT ET CELLE DU CLIMAT "$56"-*5 4r/&84

STÉPHANE BLAIS La Presse Canadienne

Un groupe indépendant qui comprend l’ancienne ministre conservatrice Lisa Raitt et l’ancien gouverneur de la Banque du Canada Mark Carney propose un plan d’habitation de 5,8 millions de logements pour lutter à la fois contre la crise de l’habitation et la crise climatique. L’an dernier, la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) a déclaré que 5,8 millions de logements devraient être construits d’ici 2030 pour rétablir l’abordabilité du marché pour les Canadiens. Mais le rythme actuel de construction ne permettrait de construire que 2,3 millions de logements d’ici là, toujours selon la SCHL. Le défi est donc énorme, d’autant plus «qu’on a déjà un retard accumulé parce que la cadence n’a pas été respectée entre 2022 et 2024 selon les prévisions de la SCHL», a indiqué le directeur pour l’habitation chez Vivre en ville, Adam Mongrain, en ajoutant que «le moment pour corriger le tir, c’est maintenant». Il fait partie du «Groupe de travail pour l’habitation et le climat», formé de 15 experts de l’habitation qui a identifié 140 mesures que les gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux doivent prendre pour contrer la crise du logement tout en luttant contre la crise climatique. Miser sur les maisons préfabriquées Selon le rapport, les gouvernements ne parviendront pas à atteindre leurs objectifs en matière de logement en continuant à construire des maisons de la même manière que nous les avons construites au cours des cent dernières années. Les experts recommandent donc de miser sur la construction de maisons modulaires ou préfabriquées. Il s’agit de fabriquer des maisons en usine ou de produire des composantes hors site et de les assembler comme des blocs de construction. «La construction par panneaux et autres approches de construction de maisons pré- fabriquées peut augmenter la productivité et réduire les coûts, tout en créant des maisons plus résilientes et à plus faibles émissions EF(&4v QFVUPOMJSFEBOTMFSBQQPSU Actuellement, «des règles fédérales, provinciales et municipales» liées à la fabri- cation de maisons préfabriquées empêchent de faire des «gains en efficacité et en coût» et bloquent la fabrication de «5,8 millions d’unités d’ici 2030», selon Adam Mongrain. Par exemple, a-t-il illustré, «la SCHL ne permet pas la construction hors site des projets qu’elle finance alors que ce serait une manière de livrer des unités de manière beaucoup plus rapide que la construction sur site, comme c’est favorisé actuellement au Canada». Encourager la densité Selon le rapport, il faut revoir le code du bâtiment et lier tout le financement des infrastructures, du transport en commun et de l’habitation à l’adoption de règles qui favorisent la densification urbaine. Le groupe de travail recommande d’éliminer les limites de logements par unité, d’abolir les exigences minimales

A construction worker is seen working on the site of a new condo development in Montreal, Monday, Feb. 19, 2024. (Christinne Muschi, The Canadian Press)

de stationnement, d’adopter des règles de densité ambitieuses près des lignes de transport en commun et de veiller à ce qu’aucun nouveau logement ne soit construit dans des zones à haut risque d’aggravation des menaces climatiques. «Sortir d’une crise n’est pas une mince affaire et ici nous proposons de sortir de deux crises en même temps. On ne peut pas faire face à ces défis avec une approche à l’emporte-pièce, avec des solutions isolées. Le plan pour accélérer la construction de logements nécessite une volonté de disci- pline et de collaboration exceptionnelle de la part de tous les paliers gouvernementaux», a ajouté le directeur pour l’habitation chez Vivre en ville. Demandes spécifiques aux provinces Parmi les 140 recommandations, le groupe d’experts demande aux provinces d’obliger «les municipalités à renoncer aux redevances d’aménagement et aux taxes foncières sur toutes les formes de loge- ments dont l’abordabilité est garantie pour 40 ans». Avec une dizaine de cas confirmés de rougeole, le Québec est l’épicentre de la transmission de ce virus au Canada. Le faible taux de vaccination dans la province inquiète les autorités de la santé publique, mais celles-ci assurent que des protocoles sont en place adve- nant une explosion des cas. &ODPOGÊSFODFEFQSFTTFÆ.POUSÊBM  lundi, le directeur national de santé publique, %S-VD#PJMFBV BEJUËUSFQSÊPDDVQÊQBSMB situation. Il souhaite miser sur la vaccination pour éviter une explosion du nombre de cas au Québec. Il rappelle par ailleurs que le vaccin est sécuritaire et offert gratuitement et qu’il s’agit du meilleur moyen de se pro- téger contre le virus. La majorité des cas de rougeole se trouvent dans la région de Montréal, où les taux de vaccination contre ce virus sont les plus faibles, particulièrement dans les ÊDPMFTQSJNBJSFT%FTUBVYBVTTJCBTRVF

Le groupe recommande aussi aux gou- vernements provinciaux d’alléger ou d’abolir plusieurs règlements. «Il faut créer un système plus permissif d’utilisation des terres, de planification et d’approbation des permis pour le logement, notamment en abrogeant ou en outrepas- sant les politiques municipales, le zonage ou les plans qui privilégient la préservation du caractère physique du quartier.» Parmi les actions demandées aux muni- cipalités, le groupe d’experts propose de réviser les lois sur le zonage afin de per- mettre l’établissement de petits espaces commerciaux dans les zones résidentielles, en donnant «la priorité aux emplacements hautement accessibles par les transports en commun et facilement accessibles à pied». Éliminer la TPS et la TVQ dans certaines situations Le Groupe de travail pour l’habitation et le climat suggère également d’éliminer la taxe sur les produits et services (TPS) ou la taxe de vente du Québec (TVQ) «sur la construction de logements locatifs destinés % ont été constatés dans certaines écoles, BGBJUTBWPJSFODPOGÊSFODFEFQSFTTFMB%SF .ZMÍOF%SPVJO EJSFDUSJDFSÊHJPOBMFEFTBOUÊ publique pour la région de Montréal. La moyenne des taux de vaccination contre la rougeole dans les établissements scolaires de Montréal s’élève à 78,5 % pour les écoles primaires et 82 % pour les écoles secondaires. «On est bien en deçà du 95 % pour assu- SFSVOFJNNVOJUÊDPMMFDUJWFv BTPVMJHOÊ%SF %SPVJO La rougeole est une maladie extrêmement contagieuse. Un seul cas peut contaminer 16 personnes, a affirmé la pédiatre, micro- biologiste-infectiologue au CHU Sainte-Jus- UJOF %SF$BSPMJOF2VBDI5IBOI-BSPVHFPMF peut entraîner des complications graves comme de la cécité, une inflammation du cerveau, une pneumonie, voire la mort dans certains cas. Les principaux symptômes sont une fièvre importante, une toux, un écoulement nasal, des yeux rouges et un malaise généralisé, suivis de rougeurs au visage puis sur le

à un usage spécifique». Ce qui signifie, a expliqué Adam Mongrain, que «des congés de TPS ou de TVQ» pour- raient être offerts aux entrepreneurs qui construisent des logements «dans des endroits où le marché a de la difficulté à fournir des unités pour des clientèles spécifiques comme les ménages à faibles revenus». j/PUSFQMBONPOUSFRVFMFTMPHFNFOUT durables et résilients peuvent être plus rapides à construire et plus abordables à posséder ou à louer au fil du temps grâce à des factures de services publics et d’assurance plus basses, des coûts d’infrastructure plus faibles et moins de réglementations bloquant la densité», a JOEJRVÊMBODJFONBJSFE&ENPOUPO%PO Iveson, coprésident du Groupe de travail pour l’habitation et le climat. Le regroupement compte entreprendre «une tournée des décideurs politiques et des acteurs de l’écosystème» afin de faire la promotion de ses recommandations. corps, indique le ministère de la Santé. #JFORVFEJYDBTSBQQPSUÊTQPVSMFO - semble de la province ne semblent pas alarmants à première vue, ce qui inquiète les autorités sanitaires est que l’on recense plusieurs cas de transmission locale et que la couverture vaccinale est insuffisante pour protéger les plus vulnérables. Les autorités sanitaires s’attendent à ce que le nombre de cas grimpe au cours des prochaines semaines, mais il est difficile de mesurer l’ampleur de la hausse attendue, BJOEJRVÊ%SF%SPVJO Pour chaque cas de rougeole déclaré au Québec, une enquête de santé publique est réalisée afin de déterminer l’origine de l’infection et d’identifier les personnes à risque d’avoir été exposées au virus de la rougeole. Le contenu en santé de La Presse Cana- dienne obtient du financement grâce à un partenariat avec l’Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est l’unique responsable des choix éditoriaux.

DIX CAS DE ROUGEOLE AU QUÉBEC, LA VACCINATION INSUFFISANTE INQUIÈTE LA SANTÉ PUBLIQUE KATRINE DESAUTELS La Presse Canadienne

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