FNH N° 1015 (1)

JEUDI 18 MARS 2021 / FINANCES NEWS HEBDO

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SPÉCIAL DÉVELOPPEMENT DURABLE

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y a la régularisation de l’assiette foncière des sites destinés à abriter certains projets d'énergie renouvelable, car la plupart des terrains ne sont pas enregistrées et la plu- part des propriétaires de ces terrains n'ont pas de documents justifiant leur propriété. Ce problème a entraîné un certain retard dans la planification de la mise en service de certains projets. Cependant, ce retard n’a pas impacté la sécurité d'approvisionnement électrique du pays. F.N.H. : Le Maroc doit investir des montants colossaux dans les éner- gies renouvelables au cours de cette décennie afin d’atteindre l’objectif précité. Concrètement, quelles sont les pistes qui vous semblent oppor- tunes pour la mobilisation du finan- cement nécessaire ? A. R. : Quatre régimes d’investissements existent dans le secteur des énergies renou- velables au Maroc : 1. Production d’électricité pour le compte de l’ONEE et Masen à travers des partenariats publics privés; 2. Une bonne partie des projets est dévelop- pée dans la cadre de la loi 13-09, par le privé : • 100 projets EnR sont réalisés, en cours de réalisation ou de développement; • 47 projets EnR réalisés jusqu'à aujourd’hui avec un investissement global d’environ 52,2 milliards de dirhams; • L'investissement total des projets en déve- loppement : environ 53,8 milliards de dirhams. 3. L’autoproduction : ce régime permet- tra aux consommateurs de produire eux- mêmes de l’électricité pour satisfaire leurs propres besoins, notamment les industriels. Cela permettra de drainer beaucoup d’in- vestissements qui auront un impact socio- économique positif, notamment la création d’emploi. • MorSEFF : Mobilisation d’une ligne de financement MorSEFF, par le financement de 59 projets, de 417,90 MDH, notamment pour les entreprises agroalimentaires, de para- chimie, automobile, industrie de papier et industrie électrique et matériaux de construc- tion dont les économies d’énergie peuvent atteindre 50%. • Un montant de 150 millions d’euros a été mobilisé par MorSEFF et son programme subséquent MorSEFF + lancé en 2018, qui ont permis de financer à fin 2019 plus de 270 projets, engendrant une réduction de 102.725 t CO2 par an et des économies d’énergies de l’ordre de 350.000 MWh/an. 4. Investissement de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) pour

100 projets EnR sont réalisés, en cours de réa- lisation ou de développe- ment.

la mise à niveau et le développement du réseau électrique national (7 à 8 milliards de dirhams par an). Présence des entreprises en provenance de 12 pays qui investissent dans le secteur des énergies renouvelables (Italie, Belgique, Portugal, France, Espagne, Arabie Saoudite, Etats-Unis d’Amérique, Emirats Arabes Unis, Chine, Japon, Allemagne, l’Inde). Le Maroc monte en grade dans l’attractivité pour l’investissement en Afrique. Il est deve- nu le deuxième pays africain le plus attractif dans le classement de la banque d’affaires sud-africaine «RMB Investments». Cette per- formance, il la doit à la nette amélioration de l’environnement des affaires. Le Maroc est l’un des pays les mieux classés d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, en matière d’attractivité pour les éner- gies renouvelables, selon le cabinet comp- table britannique Ernst & Young (EY). Il est bien positionné dans le classement, occu- pant ainsi la 13 ème place sur 40 pays. Au-delà des potentiels énormes des éner- gies renouvelables dont dispose le Royaume, cette attractivité s’est construite autour de deux aspects. D’abord, le montage finan- cier exceptionnel des projets de production d’électricité à base de ressources renouve- lables. C’est notamment dans le solaire et l’éolien que cette approche a fait ses preuves. La structuration des modèles IPP (Independent Power Production) retenue sur les projets d’envergure lancés a permis au Royaume un meilleur partage des risques entre développeurs privés, bailleurs de fonds et donneur d’ordre public. A cela s’ajoute la garantie d’achat par l’Etat de l’énergie produite, établie dans le cadre d’un

contrat PPA (Power Purchase Agreement), qui lie le producteur privé à l’ONEE, étalé sur plusieurs années (20 à 25 ans). La combinaison de ces facteurs et l’attracti- vité entraînée ont, par ailleurs, favorisé une forte concurrence entre les opérateurs privés dans les procédures d’attribution des mar- chés. La compétition des offres a contribué à tirer vers le bas les coûts de production et, in fine, les tarifs finaux de commercialisation de l’électricité produite. «Ce qu’il y a de par- ticulier dans l’approche marocaine de PPP sur les énergies renouvelables, est le degré de risque financier absorbé par le donneur d’ordre institutionnel», relève-t-on dans le rapport d’Ernst&Young. Par ailleurs, l’amélioration du degré d’attrac- tivité aux investissements du Royaume est aussi à mettre à l’actif de l’évolution des textes réglementaires régissant la production privée de sources renouvelables. La refonte du cadre législatif et réglementaire est en cours pour tenir compte des change- ments qu’a connus ce secteur en matière d’encouragement de l’investissement, notamment à travers la simplification et la dématérialisation des procédures d’investis- sement, le renforcement de la transparence et l’amélioration de la bancabilité des projets. Parmi les modèles attractifs pour le dévelop- pement des moyens de production d’élec- tricité à travers les différents modèles et les avantages qu’ils offrent, on distingue : la production concessionnelle, l’autoproduction et l’ouverture du marché de la production et de la commercialisation d’électricité produite à partir des énergies renouvelables. ◆

Le taux de dépendance énergétique du Maroc est passé d’envi- ron 98% en 2008 à 90,5% actuellement, en raison essentielle- ment de la montée en puissance des énergies renouve- lables.

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