FNH N° 1015 (1)

JEUDI 18 MARS 2021 / FINANCES NEWS HEBDO

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SPÉCIAL DÉVELOPPEMENT DURABLE

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teforme du Green and Smart Building Park, est qu’il offre la possibilité d’effectuer des simula- tions de nouveaux réseaux électriques intégrant par exemple de la mobilité électrique ou des solutions d’intégration d’énergies renouvelables. Des tests pourront aussi être effectués dans des réseaux réels, grâce à la disponibilité d’une quarantaine de maisonnettes. Ainsi, le Centre, qui intègre plusieurs laboratoires, permettra de mener des activités de recherche combinées. Il offrira la possibilité de développer dans le futur de nouveaux compteurs intelligents, des solu- tions innovantes de gestion de l’énergie et d’in- jection d’énergies renouvelables et l’intégration de la mobilité électrique (utilisation des batteries électriques). En somme, l’objectif in fine est de développer de nouveaux réseaux électriques et de nouvelles solutions technologiques pour la ville marocaine et africaine durable du futur. F.N.H. : Selon vous, que représente la recherche et développement pour l’es- sor des énergies nouvelles et l’énergie solaire ? Et jusque-là, quels sont les efforts déployés par l’IRESEN en matière de recherche et développement ? B. I. : Le développement de l’économie d’un pays passe par plusieurs étapes, dont la pre- mière est l’amélioration de la qualité de la for- mation. Le Maroc a réalisé de grandes avancées ces dernières années grâce à ses universités qui se positionnent bien sur le plan continental en matière de formation. La recherche fonda- mentale se développe également dans notre pays. Par contre, il faudra déployer davantage d’efforts sur le front de la recherche appliquée et renforcer notre niveau de maturité techno- logique. Et ce, afin de passer des concepts technologiques à des produits industriels prêts à être commercialisés, car la consolidation du tissu industriel est primordiale. D’où la nécessité d’accompagner les acteurs industriels pour le développement des produits susceptibles de se substituer à ceux qui sont importés. Sachant qu’aujourd’hui, un industriel qui aspire à être compétitif, est astreint d’innover, car la concur- rence est devenue internationale. Au regard de ce qui précède, je dirai que l’innovation est nécessaire pour tous les secteurs et celui des énergies renouvelables en particulier, en raison, entre autres, de l’enjeu du facteur lié au coût. A ce titre, il y a lieu de rappeler que le KWH de l’énergie solaire, qui était de 3,60 DH il y a dix ans, s’affiche aujourd’hui à moins de 30 centimes. Grâce au grand saut technologique réalisé avec l’essor de la recherche et déve- loppement et l’innovation, les énergies renou- velables peuvent être utilisées afin de produire de l’hydrogène vert à des coûts compétitifs. Aujourd’hui, un industriel peut être compétitif énergétiquement grâce aux énergies renouve- lables. Ce qui était impossible il y a dix ans. De

Des tests pourront aussi être effectués dans des réseaux réels, grâce à la disponibilité d’une qua- rantaine de maisonnettes.

plus, il faut savoir que l’UE va mettre en place une taxe carbone à ses frontières. En clair, les produits fabriqués avec une empreinte carbone basse auront des chances d’être compétitifs sur le marché européen. Pour sa part, l’IRESEN s’est appuyé sur deux principaux instruments afin de promouvoir la recherche et développement, en l’occurrence les appels à projet et les infrastructures de recherche. Depuis 10 ans maintenant, l’IRESEN finance des projets de recherche collaboratifs impliquant des universités et des entreprises. Ces projets ont contribué au développement de la recherche appliquée, tout en permettant aux entreprises de mettre au point de nouvelles solutions technologiques. Pour ce qui est des infrastructures de recherche qui sont aussi des supports technologiques pour les entreprises, il y a lieu de citer le Green Energy Park, le Green and Smart Building Park, le Green Energy Park Maroc-Côte d’Ivoire et d’autres infrastructures qui viendront. Toutes ces plateformes techno- logiques bénéficient d’équipements de pointe et de ressources humaines hautement quali- fiées. Aujourd’hui, je peux dire que nous avons de très bonnes cartes entre les mains pour le développement du «Made in Africa ou le Made in Morocco». Le prochain défi est l’innovation et l’accompagnement du transfert technologique des résultats des projets de recherche vers le monde industriel et le marché. F.N.H. : Quels sont les projets et les réa- lisations de l’IRESEN dans le domaine de la mobilité durable, qui est aussi un enjeu non moins important pour le Royaume ? B. I. : Depuis près de quatre ans, l’IRESEN amené plusieurs activités au niveau du Green Energy Park autour de la mobilité durable, notamment la mobilité électrique légère. Des études socio- économiques et technico-économiques ont été menées afin de mesurer l’acceptation sociale et

de comprendre les réels enjeux de ce type de mobilité. Il était important d’être en mesure d’ap- préhender le volet de la maturité pour cerner le timing du déploiement technologique. Des pro- jets pilotes ont été menés. Lors de l’inauguration du Green Energy Park en janvier 2017, par SM le Roi, des véhicules électriques ont été distribués à des associations de la ville de Benguerir et la province de Rhamna. Ces véhicules ont été exploités et testés dans différentes conditions climatiques. Toujours dans le cadre des projets pilotes, nous avons mis en place un corridor qui s’étend de Tanger à Agadir. Des bornes de recharge de voitures électriques ont été instal- lées sur chaque 90 km au niveau des stations- service. Aujourd’hui, il est possible de monitorer les bornes électriques. Des logiciels de suivi des bornes ont été développés. Nos équipes ont aussi travaillé sur l’impact de la mobilité élec- trique sur le réseau électrique. Ce qui a montré la nécessité de consolider le réseau électrique pour faire face à la multiplication des bornes et des voitures électriques. Dans ce contexte, nous lancerons au cours de cette année des activités pour l’élaboration d’une feuille de route, dédiée à la mobilité électrique pour le Maroc. Et ce, avec l’implication des différentes parties prenantes. Il est important de souligner que plusieurs projets relatifs au sujet de la mobilité électrique sont en train d’aboutir, notamment le couplage entre les énergies renouvelables, les ombrières solaires et les bornes de recharges électriques. A cela s’ajoute l’utilisation des batteries de voiture afin de stabiliser le réseau électrique, sachant qu’un véhicule électrique peut aussi être utilisé comme une batterie. Le troisième projet a trait aux inter- faces entre le réseau et les véhicules électriques. Trois produits sont en cours de valorisation. Il s’agit de la borne de recharge «iSmart», celle de petite puissance sur candélabre et la borne de recharge très rapide, destinée aux stations-ser- vice. Le sujet de la deuxième vie et du recyclage des batteries est aussi adressé. ◆

Depuis 10 ans maintenant, l’IRESEN finance des projets de recherche collaboratifs impliquant des univer- sités et des entreprises.

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