FNH N° 1015 (1)

JEUDI 18 MARS 2021 / FINANCES NEWS HEBDO

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SPÉCIAL DÉVELOPPEMENT DURABLE

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◆ Plusieurs projets lancés, fruit d’un partenariat public-privé. ◆ Avec les stations de dernière génération, la capacité de production atteindra un milliard de m 3 . Une option appropriée pour atténuer le stress hydrique Dessalement de l’eau de mer

S itué entre le sud de la Méditerranée et le grand Sahara, le Maroc est baigné par un climat semi-aride. Avec l’essor démographique et économique, les besoins en eau du pays ne cessent d’augmenter. Le dessalement de l’eau de mer est une option adoptée par le gouverne- ment pour faire face au tarissement des ressources hydriques. Des stations dédiées sont lancées dans les régions les plus impactées par la sécheresse. Ainsi, des stations ont vu le jour à Laâyoune, Boujdour, Tan-Tan et Akhfenir. D’autres sont en projet comme celles de Dakhla, Safi, Al Hoceima, Agadir ou Casablanca. La dernière est considérée de grande taille, l’une des plus importantes de toute l’Afrique. Elle aura une capacité de production de 300 millions de m 3 et alimentera en eau potable la métropole et sa région, soit une population cible de 7,4 millions d’habitants qui passera en 2030 à près de 9 millions. Le principal défi de ces stations de dessalement est de maîtriser les coûts de production. Les stations de der- nière génération en projet à Agadir et Casablanca ont opté pour la technique de l’osmose inverse, plus performante, moins budgétivore et énergétivore que celle dite par distillation. La station d’Agadir est spécifique à plus d’un titre. Outre sa dimension, elle est la première en son genre au Maroc, et assure une mutualisation entre pro- duction d’eau potable et irrigation. Elle représente aussi le plus important chantier réalisé dans ce domaine grâce au partenariat public-privé. Le projet prévoit également une contribution des agriculteurs à travers des souscriptions en contrepartie d’une eau d’irrigation facturée à un prix très bas d’environ 50% de son coût. Cette station a, elle Par C. Jaidani

Les stations de dessale- ment de der- nière géné- ration sont raccordées à un courant électrique produit par l’énergie propre.

aussi, opté pour les derniers procédés technologiques, notamment l’osmose inverse, le système d’échangeurs de pression et le raccordement à l’électri- cité propre afin de réduire les coûts de production. Lancée en juillet 2018, le site devrait être opérationnel dans les semaines à venir. Il a mobilisé une enveloppe budgétaire de 4,41 milliards de DH, ventilée entre 2,35 milliards de DH pour le volet irrigation et 2,06 milliards de DH pour l’eau potable. La station pro- duira dans un premier temps un volume de 275.000 m 3 /jour, dont 55% pour l’eau potable. La capacité sera portée à terme à 400.000 m 3 / jour répartie équitablement entre l’irrigation et les besoins domestiques. Ce projet devrait réduire substantiel- lement la pression sur les ressources hydriques dans la région du Souss, qui

a été contrainte au cours de cet été de rationaliser les approvisionnements en eau à travers des coupures quoti- diennes entre 22H et 6h. Dans l’ensemble, le Maroc sera doté de 8 stations de dessalement, qui per- mettront de produire dans quelques années un milliard de m 3 d’eau et limiter le stress hydrique. Il est utile de rappeler que le potentiel des ressources en eau par habitant est passé de 2.500 m 3 /habitant/an durant les années 60 à 1.000 m 3 /habitant/an durant les années 90, et à moins de 800 m 3 actuellement. En 2030, la dotation en eau ne sera plus que de 500 m 3 / habitant/an. Le Royaume est le 23 ème pays le plus menacé par les pénuries d’eau, selon le dernier rapport du World Resources Institue (CRI) qui a étudié la situation de 165 pays. ◆

Les stations de dernière géné- ration en pro- jet à Agadir et Casablanca ont opté pour la tech- nique de l’osmose inverse, plus per- formante, moins budgétivore et énergétivore que celle dite par dis- tillation.

Le coût de production d’un m 3 d’eau dessalée au Maroc s’élève à environ dix dirhams. Il est assez compétitif par rapport aux autres pays. Plusieurs paramètres sont pris en compte, à savoir la qua- lité de l’eau, la capacité de productionde la station et le coût de l’énergie. Plus la capacité de produc- tion est élevée, plus le coût est réduit. Le coût énergétique, quant à lui, correspond à 60%du coût de production dum 3 . Plus le prix d’énergie est bas, plus le prix est réduit. Quid du coût de production ?

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