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LARABI JAÏDI Economiste U n plan de relance est en préparation. Quel profil et quelle ampleur aura-t-il ? Le Comité de veille économique (CVE) affûte ses armes en concer- tation avec les professionnels. Il faut leur faire confiance, ce sont des hommes – ou femmes- de terrain et de la décision, qui disposent des informations néces- saires pour établir l’état des lieux et proposer des scénarii au pouvoir politique. Le Plan sera calibré à l’aune de nos ambitions et à la taille de nos moyens. Nous savons qu’à l’étranger, nombreux sont les pays qui ont programmé des plans massifs. Mais à chaque contexte sa spécificité. Le Plan de relance national sera profilé en fonction de notre situation ex-ante crise, de l’effet du choc causé à nos secteurs d’activité et nos entreprises, de scénarii alternatifs de relance, d’études d’impact des ressources affectées et de l’évaluation des moyens que nous pou- vons mobiliser dans un horizon proche. Nos marges de manœuvre ne sont pas insignifiantes, mais elles sont limitées. Il n’y a pas de doute que le Comité de veille économique cherche à booster l’économie pour sauver le maximum d’entreprises et d’emplois en agissant sur plusieurs claviers : prêts de garantie de l’Etat avec des délais de remboursement appropriés, reconduction et renforce- ment du soutien aux entreprises mises en difficulté, aides au chômage partiel, commande publique, fonds dédiés, garanties aux prêts à court et moyen termes.. Le scenario le plus plus ambitieux, et surtout le plus efficace, est celui qui parviendra à matcher les besoins exprimés par les professionnels avec les prévisions du solde budgétaire de l’Etat, de la dette publique, des recettes des administrations publiques, des invariants des dépenses publiques (masse salariale, continuité des dépenses de fonctionnement essentielles...). C’est moins l’effet volume que l’effet qualitatif qui est important. Certes, cette crise pose la question de comment rebondir, créer des emplois et de la croissance, mais elle sera aussi un révélateur de nos capacités à gérer efficacement des ressources rares en une période inédite, c’est-à-dire à faire le bon dosage, l’arbitrage efficient dans l’affectation des aides. C’est notre défi de demain car, selon les premières éva- luations des impacts de la crise découlant des enquêtes du HCP et de la CGEM, l’ardoise sera lourde. La demande en aides et en soutien sera élevée. Il n’y a qu’à consulter le Plan présenté par la CGEM dans sa double dimension transversale et sectorielle, à court terme et à moyen terme, pour avoir une idée des besoins en ressources pour une relance soutenue. Un peu partout dans le monde, les Plans de relance ont présenté des points communs : préservation du finance- ment des entreprises par la fourniture de liquidités via

Les aides financières devraient être condition- nées et indexées à des objectifs pour éviter un saupoudrage à l’aveugle.

les Banques centrales et par des garanties de crédit aux entreprises par les États. Ils ont divergé à propos des ménages et des salaires. Les Plans de relance qui semblent donner de meilleurs résultats, sont ceux qui accordent une importance au sou- tien à l’emploi, à la compensation des pertes de revenus salariaux et non salariaux, à l’indemnisation du chômage, au renforcement de la cohésion sociale. Un plan qui couvre les dimensions économique et sociale de la crise. En ce sens, il serait souhaitable de consulter les syndicats sur cette question pour que le Plan de relance soit le plus consensuel possible. C’est une condition de sa réus- site.(…) Le Comité de veille économique met au point un plan de relance intégré et cohérent de l’économie nationale qui s’appuierait sur des plans de relance sectoriels. Je sup- pose que la répartition des ressources ne se fera pas de manière forfaitaire. Les formats et le contenu des plans sectoriels seront vraisemblablement modulés en fonc- tion des spécificités de chaque secteur, taillés en tenant compte des capacités de démarrage. Les aides financières devraient être conditionnées et indexées à des objectifs pour éviter un saupoudrage à l’aveugle. Les ressources affectées aux secteurs dépendront vraisemblablement de la configuration du tissu des entreprises, de la capacité des grandes entreprises à jouer un rôle de locomotive des PME et TPE et de la consolidation de la sous-traitance».

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FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°39 ]

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