SPÉCIALE EDITION COVID-19
Saad Eddine El Otmani De la sérénité
L a crise a permis de découvrir un chef de gou- vernement beaucoup plus serein. Sa commu- nication tout au long de cette période délicate aura été dans la mesure et la pondération. D’ailleurs, plus globalement, dans la gestion de cette pandémie, le gouvernement aura fait un sans-faute dans sa stratégie de communication. Aux antipodes de ce qu’il nous a été donné de voir lors du fameux épisode du boycott. Pas de voix dissonantes donc. Un travail à l’unisson et des vues convergentes. Loin du visage clivant affiché par la majorité gouvernementale avant cette crise. Cela a, sans aucun doute, permis aux citoyens d’être réceptifs par rapport aux mesures édictées par les autorités et de faire preuve d’une grande discipline. Mais bon, impossible pour El Otmani d’échapper à ses détracteurs et à leurs plumes braillardes. Si l’opposi- tion, d’habitude très critique envers El Otmani, a été, tout au long de cette crise, dans une démarche par- ticipative et constructive, il n’en a pas été ainsi pour certains médias qui se sont vite empressés d’affir- mer qu’il a été désavoué par ses ministres, notam- ment lorsque l’argentier du Royaume, Mohamed Benchaâboun, a fait référence aux préparatifs pour mettre en place un plan de décollage économique et relancer les différents secteurs après Aïd al-Fitr, et qui devrait être déployé à la sortie de l’état d’urgence. Dans la même journée, il a corroboré les propos de son ministre, puisqu’il s’agissait d’inciter les indus- tries qui se conforment aux mesures d’hygiène indis- pensables, à poursuivre leur production, comme c’est le cas depuis le début du confinement. Et ce, pour garantir l’approvisionnement des marchés en produits essentiels pour le quotidien des citoyens. Bref, il n’y avait donc pas de sujet. Aujourd’hui, c’est cette mesure dont El Otmani fait preuve qu’on aimerait retrouver après la crise. Un chef de gouvernement à l’écoute de la collectivité, loin de toute arithmétique partisane. Un chef de gou- vernement fédérateur, à la tête d’une majorité soudée au service exclusif des citoyens. Un chef ! Personne ne peut s’octroyer, à lui seul, la paternité de la bonne gestion de la pandémie. Car si le Maroc est en passe de vaincre le coronavirus, c’est grâce à la conjugaison des efforts, tant de ceux qui sont aux responsabilités que des citoyens. Si cette crise avait été mal gérée, El Otmani en aurait pris pour son grade, en tant que chef de gouverne- ment. Mais dès lors que les choses se sont globa- lement bien passées, ne lui enlevons donc pas le mérite d’avoir bien tenu son équipe et d’avoir pleine- ment assumé son rôle. ◆
116 FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°39 ]
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