Réunion du Comité de veille économique.
F. N. H. : Est-ce que l’expérience tirée de cette crise va influencer les conceptions et convictions que vous aviez en tant qu’argentier du Royaume ? M. B. : Tout d’abord, j’aimerais pré- ciser que la crise n’est pas encore achevée, et les dernières prévisions des organismes internationaux, à l’instar du FMI et de l’OCDE, le confir- ment. Les scénarii de reprise qui se dessinent maintenant sont plus en «W» qu’en «V», sur lequel les pre- mières estimations du cadre macro- économique ont été élaborées. Le contexte actuel, caractérisé par l’effet conjugué de la pandémie Covid-19 et la succession de deux années de sécheresse, ne manque- ra pas d’affecter la situation de nos finances publiques, voire nos équilibres macroéconomiques. Face à cette situation, ce sont plutôt les conceptions qu’il faudra en premier chef réajuster en permanence pour s’adapter à ce nouveau contexte édi-
fiant. Les convictions quant à la capa- cité de notre pays à réussir les paris d’avenir demeurent inébranlables. Le Maroc, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi, Que Dieu L’Assiste, a inscrit sa stratégie de réponse à la crise dans le cadre d’une approche qui transcende les seules considé- rations conjoncturelles. Notre pays a fait le choix judicieux de s’attaquer également aux nœuds structurels qui affectent son potentiel de déve- loppement. La réflexion en cours sur le modèle de développement dénote de cette préoccupation majeure et devrait déboucher sur des choix de développement rénovés et orientés vers le futur, ce qui serait de nature à propulser la dynamique de l’éco- nomie et de la société marocaines et hisser notre pays au rang des nations prospères. Outre le recours à de nouveaux modes de conception et de mise en œuvre des politiques publiques, notre pays devra mettre l’accent sur les secteurs qui connaitront de l’es- sor à la sortie de la crise, comme la santé, l’éducation, l’énergie verte et le digital. Au niveau international, il serait question de préparer le Maroc à s’adapter à la nouvelle reconfigu- ration des chaînes de valeur mon- diales, en captant à grande échelle les investissements européens en quête de nouveaux centres de pro- duction à proximité des marchés européens. ◆
sanitaires et socioéconomiques. Le benchmarking que nous avons réa- lisé sur les réponses déployées à l’échelle internationale nous a per- mis de relever que l’action de notre pays s’inscrit en ligne avec celles de la plupart des pays développés et émergents. Sur le plan économique et social, nous avons déployé un dispositif de mesures qui s’est matérialisé à travers le soutien financier immédiat aux ménages et aux entreprises pour leur permettre de traverser cette phase difficile. Le choix qui a été fait, lors de cette première phase, est d’adopter des mesures trans- verses qui s’appliquent à tous les secteurs, sur une période s’étalant jusqu’au mois de juin, avec une prio- rité donnée aux entreprises qui ont arrêté leurs activités sous l’effet des mesures de confinement obligatoire. L’effort déployé par l’Etat pour conte- nir les effets actuels de la crise Covid-19 et les mesures envisagées pour favoriser une reprise de l’éco- nomie nationale augurent de pers- pectives favorables de nature à per- mettre à notre pays de s’adjuger un positionnement favorable dans le monde post-Covid 19. Cela nous oblige, à l’évidence, à maintenir notre cap réformateur et de conso- lider nos forces et nos moyens pour concrétiser l’ambition nationale pour une économie forte, inclusive et résiliente.
La vigilance devra rester de mise, car (…) les risques économiques et sociaux sus- ceptibles d’être induits par la crise Covid- 19 sont loin d’être totalement écartés.
19
FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°39 ]
Made with FlippingBook flipbook maker