SPÉCIALE EDITION COVID-19
Assurances
Le recouvrement et les placements sous pression
L e secteur des assurances a offert une réduction de prime aux assurés auto- mobiles pour une enve- loppe de 500 MDH. Ce rabais n’aura pas d’im- pact sur les marges, puisqu’il corres- pond à un réajustement exceptionnel justifié par la baisse de la sinistralité pendant le confinement. En d’autres termes, le secteur reverse l’améliora- tion exceptionnelle du ratio sinistres/ primes aux clients. Les professionnels du secteur s’ac- cordent à dire que quasiment toutes les branches non vie devront se com- porter de la même manière (baisse ou stagnation des primes et sinistres en forte baisse), ce qui se traduira par une résilience des résultats tech- niques. La branche accidents de travail devrait par exemple enregistrer une baisse des primes à cause des licencie- ments qui devraient augmenter suite à la crise. Mais, en face, les sinistres s’inscrivent en forte baisse depuis le début du confinement, rompant avec la tendance enregistrée sur le premier trimestre. Concernant les produits d’assurance vie, certaines compagnies décou- ragent même leurs clients à souscrire à des produits d’épargne; d’autres ont Malgré la crise, les résultats techniques des compagnies d’assurances devront résister. Voyants rouges pour les impayés et les placements.
Selon les profes- sionnels, toutes les branches non Vie devraient enre- gistrer une baisse ou une stagnation des primes.
fait face à un pic de rachats fin mars, mettant en relief un risque de liqui- dité momentané, mais sans consé- quences réelles sur les compagnies. Impayés et placements : les points de vigilance Si les résultats techniques vont résis- ter, ce ne sera pas le cas pour les produits des placements. Le marché actions perd 17% au 26 juin, les entreprises cotées réduisent ou sup- priment leurs dividendes et les taux sont bas... Difficile de faire de la performance dans cet environnement. C’est d’ail- leurs pour ces raisons que l’ACAPS a jugé nécessaire d’assouplir, provi- soirement, les règles de provisionne- ment relatives aux placements. L’autre point de vigilance est relatif aux impayés. Car bien que les assu- reurs renouvellent la grande majorité des contrats entreprises à la fin de l’exercice précédent, les paiements se font par tranche et certaines entre- prises seront très tentées de retarder cette dépense.
Consultées, les compagnies nous avaient confirmé une montée en flèche des impayés pendant le mois d’avril. La tendance annuelle sera mesurée à l’aune des difficultés que vont rencontrer les PME. Ce risque a même amené l’Autorité à alléger le provisionnement sur créances et primes impayées, cette année. Ainsi, l’ACAPS a décidé que pour les primes ou cotisations impayées par les souscripteurs, émises entre le 1 er octobre et le 31 décembre 2020, la provision est fixée à 50% pour les primes ou cotisations impayées 12 mois après la date de leur émission, et à 100% pour celles qui demeurent impayées 18 mois après la date de leur émission. Pour les autres primes ou cotisations impayées, le lissage des effets de la circulaire de 2019 sur les impayés ini- tialement prévu pour les années 2020 et 2021 est décalé respectivement à 2021 et 2022. Ceci pour empêcher que des soucis de trésorerie chez les clients ne viennent fragiliser la solva- bilité du secteur. ◆
38 FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°39 ]
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