choc de la trésorerie », ajoute-t-il. Quant à Mohamed Bouzoubaâ, président de TGCC Immobilier, il estime que « la reprise sera pro- gressive, car elle est conditionnée par le retour des travailleurs, dont la plupart habitent dans d’autres régions. Ils ont besoin d’une levée de restrictions sur la mobilité interurbaine ». Le financement est un élément central qui a, depuis toujours, assuré le développement du sec- teur. Les banquiers sont les mieux disposés pour comprendre les atouts et les limites de l’immo- bilier au Maroc. Leur expérience leur permet de fournir un dia- gnostic précis et complet de la situation et de proposer quelques recommandations. En effet, les banques sont forte- ment engagées dans le secteur qui représente 250 milliards de DH, soit plus de 30% de leur bilan. Les 2/3 sont orientés au finance- ment des acquéreurs et 1/3 pour financer les promoteurs. « Le secteur immobilier souffrait ces dernières années et les banques aussi à cause de l’inadéquation entre l’offre et la demande. Les politiques sont appelés à redou- bler d’effort pour lancer un cadre législatif plus approprié pour le secteur. L’expérience du logement social est très réussie. Elle a per- mis de réduire le déficit dans ce segment de 1 million d’unités à 400.000 seulement », affirme Lotfi Sekkat, PDG du CIH. ◆
nous devions honorer nos enga- gements au niveau des salaires, des banques ou des impôts, et de l’autre, il n’y a pas de recettes », indique Hassan Kettani, président du Groupe Kettani Immobilier Pour sa part, Karim Beqqali, président de Yamed Capital, a souligné dans son intervention qu’« il existe une inadéquation entre l’offre et la demande. Les règles d’urbanisme sont rigides et dépassées et plombent le coût des produits. Elles pénalisent fortement le consommateur et donnent ce sentiment de cherté des produits. Le système est com- pliqué : il faut 120 signatures et six mois de procédures pour démarrer un projet ». « Pour assurer sa relance, le sec- teur immobilier doit relever 5 défis. Il s’agit de maintenir l’acti- vité et relancer les chantiers; respecter les engagements envers les clients, les banques et l’Etat, reprendre l’activité commerciale et, enfin le secteur doit résister au
Durant deux mois de confinement, 7.000 transactions ont été réalisées, soit une moyenne de 3.500 transactions par mois.
Les ventes de ciment résistent au confinement
Alors que les professionnels de l’immobilier ont rapporté des baisses d’activité qui ont dépassé 90% dans certains cas, les ventes de ciment n’ont, elles, baissé que de 50% durant le mois de mai, soit un peu plus de 523.000 tonnes de ciment livrées. Cette résistance se matérialise également sur le cumul 2020 qui est, à fin mai, en baisse maîtrisée de 26%. Les données des membres de l’Association professionnelle des cimentiers (APC), qui regroupent Asment Temara, Ciments de l’Atlas, Ciments du Maroc et LafargeHolcim Maroc montrent qu’en cas de rattrapage de l’activité économique au Maroc durant la deuxième moitié de 2020, le secteur devrait en profiter pour limiter la baisse par rapport à d’autres secteurs qui paraissent plus sinistrés. Les entreprises du secteur représentées en Bourse, Ciments du Maroc et LafargeHolcim Maroc, ont enregistré des baisses de ventes respectives de 9,8% et 6,8% au premier trimestre contre une moyenne de - 7,3% pour le marché durant cette même période.
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FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°39 ]
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