SPÉCIALE EDITION COVID-19
L’Etat doit investir de nouvelles pistes plus innovantes pour donner une nouvelle impulsion au secteur immobilier.
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propriétaire. Pour ce faire, revoir le cadre juridique s’avère d’une urgence capitale. Les textes existants ont mon- tré leur limite. Ils ne prévoient pas, par exemple, des situations de crise sanitaire, de licenciement, d’invalidité ou de force majeure. A cet égard, il est opportun de protéger le propriétaire, tout en préservant les droits du loca- taire. C’est pour cela qu’il est impor- tant de recourir à une assurance pour les loyers impayés. Cette idée, nous l’avons défendue depuis des années auprès des autorités concernées. En tant que professionnels, nous savons à quel point cette disposition est importante. Elle a fait ses preuves dans plusieurs pays, pourquoi pas chez nous ? C’est un produit très inté- ressant pour les compagnies d’assu- rances et aussi pour l’Etat en matière de recettes fiscales. Vu ses atouts, il sera à coup sûr très sollicité par les propriétaires. F. N. H. : D’aucuns pensent qu’avec la crise une chute des prix serait inévi- table ? M. L. : Actuellement, la plupart des gens qui peuvent acheter sont ceux qui ont leurs propres fonds et donc n’ont pas besoin de crédit. Ce sont le plus souvent des héritiers. Il ne faut pas oublier que pour les Marocains, la terre représente une valeur de refuge,
et pas la valeur.
une certaine assurance pour l’avenir, ce qui n’est pas le cas en Europe où la location est plus sollicitée. La demande en produits immobiliers res- tera toujours maintenue, mais pas au même rythme qu’auparavant. Les prix seront impactés bien sûr, mais il ne faut pas s’attendre à leur chute. Ce sont là juste des hypothèses, car nous n’avons pas de visibilité. Nous ne dis- posons pas d’assez d’éléments pour faire une analyse du marché et lan- cer des projections. La conservation foncière ne donne pas d’informations concernant la valeur des transactions pour connaitre l’évolution des prix. Et le référentiel immobilier de Bank Al-Maghrib ne fournit que le nombre
F. N. H. : Quelle place la dématérialisa- tion peut-elle jouer dans les transac- tions immobilières ? M. L. : Le digital a donné des résul- tats encourageants pour les notaires au niveau de leur relation avec la conservation foncière et la direction de l’enregistrement. Par contre, pour les transactions immobilières à distance, le Maroc est à la traîne. Malheureusement, nous n’avons pas la culture de conclure une transaction par vidéoconférence, qui demande, il faut le reconnaître, tout un arsenal juridique dédié. ◆
76 FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°39 ]
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