Le Groupe Re- nault a annoncé qu’il maintient son implication au Royaume, sans procéder toutefois à une extension de ses usines.
ger l’avenir avec sérénité. «Ce sec- teur, qui emploie 200.000 personnes et qui a encore un grand potentiel, a fait preuve de résilience. En effet, la plateforme marocaine de l’industrie automobile a été l’une des premières à redémarrer au niveau mondial. Le redémarrage des sites industriels du constructeur est un signe d’anti- cipation de la reprise du secteur automobile. Cela permettra à l’écosystème auto- mobile marocain de se reconnecter aux chaînes de production mondiales et de se positionner pour tirer pro- fit des opportunités offertes par la planification en cours de l’industrie automobile mondiale» , a fait savoir MHE. ◆
tions du secteur à fin mai témoignent de la brutalité du choc : sur les 5 premiers mois de l’année, les expor- tations automobiles sont en recul de 41% par rapport à la même période de l’année dernière. Les constructeurs ont été sérieuse- ment ébranlés «par le choc suite à la chute brusque de la demande étrangère, au confinement des clients, à la fermeture des conces- sions, à l’obligation de réduire les effectifs pour protéger les salariés et aux difficultés de s’approvision- ner en intrants», résume Zineb El Andaloussi, enseignante-chercheure à l’ENCG de Tanger. Malgré les difficultés, le secteur a prouvé sa résilience et peut envisa-
PSA de Kénitra, qui a redémarré pro- gressivement ses activités, en toute sécurité, depuis le 6 avril dernier.
Combiner sécurité et productivité
Bref, les 3 principales locomotives du secteur au Maroc sont de nou- veau opérationnelles, entraînant le retour à l’activité des équipemen- tiers et fournisseurs. Le défi pour les industriels consiste désormais à retrouver rapidement le même niveau de productivité d’avant crise. Sur ce point précisément, Mohamed Bachiri, Directeur général de Somaca, s’est montré rassurant : «notre pro- ductivité d’avant crise sera atteinte dès la fin du mois de juin» . «Tout l’enjeu est là» , a commenté Elalamy, car il faut «être capable de maintenir la même compétitivité tout en intégrant ces mesures de sécurité sanitaire». Désormais opérationnelle, la pla- teforme industrielle automobile du Maroc doit vite se reconnecter aux chaînes de valeur mondiale du sec- teur, après que ce dernier a subi un contrecoup «terrible», selon les mots de Moulay Hafid Elalamy. Au Maroc, les chiffres des exporta-
La demande, la grande inconnue
Si l’appareil productif du secteur automobile est d’attaque, il reste néanmoins une grande inconnue : celle du comportement de la demande dans les marchés cibles (Europe pour Renault, Afrique et Moyen-Orient pour PSA). «90% de notre production sont destinés à l’export», rappelle le patron de l’usine Somaca. «Nous sommes tributaires de la demande commerciale des pays cibles dont les économies sont en train de démarrer progressivement. Nous allons nous adapter au fur et à mesure de l’évolution de la demande mondiale», explique Mohamed Bachiri. En clair, il faudra encore patienter avant de retrouver les volumes d’exportation d’avant crise.
87
FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°39 ]
Made with FlippingBook flipbook maker