SPÉCIALE EDITION COVID-19
Location de voitures
L’activité frappée de plein fouet par la conjoncture
L e secteur de la location de voitures a connu un essor remarquable ces dernières années, aidé en cela par le comporte- ment favorable du tou- risme et par une demande de plus en plus accrue de moyens particuliers de mobilité. Mais la crise sanitaire a porté un coup dur à l’activité. « La situation est catastrophique. Le déclin du tourisme et le ralentissement de l’économie nationale nous ont assené un coup fatal. La quasi-totalité des entreprises sont immobilisées. Même celles qui continuent de fonctionner travaillent à un niveau extrêmement faible », déplore Tarik Dbilij, opéra- teur du secteur, et ex-président de la Fédération de loueurs de voitures sans chauffeur au Maroc (Flascam). Il souligne qu’après les années fastes, 2019 et le début de 2020 étaient difficiles. Les opérateurs n’ont pas dégagé assez de marges pour suppor- ter une crise aussi brutale et dont les conséquences sont désastreuses pour l’activité. « Nous avons négocié avec les banques et les organismes de financement pour différer les échéances, mais moyen- nant des intérêts. Les concessionnaires Le déclin du tourisme et le ralentissement de l’économie nationale ont assené un coup fatal aux opérateurs de location de véhicules. Ces derniers ne prévoient une reprise qu’à partir de 2021.
ment pour le secteur touristique. Une période longue et très difficile à sup- porter par la plupart des opérateurs », souligne Dbilij. En effet, le secteur est formé de nombreuses entreprises, dont des PME caractérisées par une sous-capitalisation. La pandémie ne peut qu’aggraver davantage la situa- tion de leur trésorerie. A l’image des autres activités du sec- teur touristique, la branche de location de voitures sollicite, dans le cadre de la Confédération nationale du tourisme (CNT), des mesures de soutien pour le court, moyen et long terme. La LLD relativement épargnée La branche de la location longue durée (LLD) n’a pas été aussi impactée que l’activité de location normale. Et pour cause, plusieurs contrats sont conclus avec des grands comptes pour des périodes dépassant une année. Le sec- teur compte de plus en plus de PME, de professions libérales, de commer- çants et de maîtres-artisans qui ont sollicité cette forme de locomotion. ◆
ont répondu favorablement à notre demande, en laissant les commandes de véhicules en stand-by. Mais ces mesures restent insuffisantes pour assurer la survie de certaines entre- prises qui seront contraintes de mettre la clé sous le paillasson », explique Dbilij. A noter que 70% des loueurs sont regroupés dans la Flascam, notamment des agences organisées. Le secteur recense au total près de 2.900 loueurs basés essentiellement dans les grandes villes et les zones touristiques. Il gère une flotte globale de plus de 140.000 véhicules et génère en moyenne pas moins de 6 milliards de DH de chiffre d’affaires. Tous ces indicateurs devraient s’ins- crire fortement à la baisse pour le reste de l’année, avec des répercussions directes sur l’emploi et aussi les inves- tissements. « Nous sommes très pessimistes pour le reste de l’année par manque de visi- bilité. Les spécialistes ne prévoient une reprise qu’à partir de 2021, notam-
La flotte globale compte plus de 140.000 véhicules et génère en moyenne 6 mil- liards de DH de chiffre d’affaires.
90 FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°39 ]
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