Hors série Numéro 45

M ADE IN M OROCCO

Un ambitieux pari sur l’avenir Les autorités se sont fixées des objectifs ambitieux : parier sur le Made in Morocco en réduisant autant que possible la dépendance du Royaume vis-à-vis de l’étranger. Cette ambition découle de la nécessité d’assurer au pays une certaine souveraineté économique, surtout que la pandémie et la guerre en Ukraine, de par leurs conséquences, ont mis à nu les faiblesses de plusieurs pans de l’économie nationale.

our le Maroc, le Made in Morocco ne se résume pas en une déclaration d’intention. Il s’agit d’une volon- té royale, que l’Exécutif s’évertue à mettre en œuvre en renforçant l’offre nationale. L’objectif étant de réduire de 183 à 100 Mds de DH les importations, pour produire sur le territoire national l’équivalent de 83 Mds de DH. A ce titre, un plan bien spécifique a été mis en place, comme l’explique le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour. «Ce plan s’articule essen- tiellement autour de la banque de projets industrielle pour substi- tuer les produits importés par des produits locaux, conformément à P

la vision du nouveau modèle de développement, qui vise à accélé- rer le développement industriel afin d’augmenter la création d’emplois, l’augmentation de la valeur ajou- tée, la relance et le soutien du sec- teur industriel marocain impacté par la pandémie Covid-19». Il s’agit, selon le ministre, «de faire du Made in Morocco un mar- queur de qualité, de compétitivité et de durabilité pour répondre aux besoins du consommateur et gagner sa confiance». Ainsi, à mi-mars, 1.542 projets d’investissement ont été identifiés dans le cadre de la banque de pro- jets industriels, pour une substitu- tion à l’import de 75,9 milliards de dirhams.

Le Maroc déroule donc son plan d’action. Mais le chemin sera long. Car il faudra radicalement chan- ger de paradigme, notamment en repensant les modèles écono- miques de nombreux secteurs afin de les rendre plus résilients face aux chocs externes, qu’ils soient sanitaires ou géopolitiques. Pour autant, quoi que fassent les pouvoirs publics, le Made in Morocco ne décollera réelle- ment que si les consommateurs y adhèrent. Il faut alors conju- guer deux éléments : un bon rap- port qualité/prix, d’un côté, et un patriotisme économique, de l’autre, débarrassé de cette forme de complexe vis-à-vis des produits importés.

FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°45 42

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