F. N. H. : Dans cette stratégie Made in Morocco, l’industrie de la santé s’illustre avec un rendement solide et des prévisions plus que positives… R. M. : Absolument. Et ces réalisations sont liées à trois choses. La première, c’est la production du générique qui est aujourd’hui exemptée des droits par nature. C’est un médicament développé ici, qui n’est pas sous licence, donc pure- ment Made in Morocco. La deuxième, c’est l’aspect intégration en profondeur. C’est-à-dire que le principe actif qui est extrêmement capitalistique, commence à être fabriqué au Maroc pour que nous ayons de la valeur ajoutée afin de ne pas continuer à importer des principes actifs comme nous le faisons aujourd’hui. Le troisième volet est d’aller chercher quelques relais pour mieux participer et mieux contribuer à la recherche et déve- loppement. Aujourd’hui, nous avons tout un processus mis en place pour ren- forcer notre capacité d’innovation, tout en fluidifiant la capacité des laboratoires à mettre des médicaments sur le marché, ce qui permettra aussi à nos opérateurs d’être plus agiles pour répondre à la demande des marchés extérieurs. Tout cela va dans le sens de répondre à notre autonomie et de participer de manière rapide à la recherche et développement et, finalement, d’exporter davantage nos médicaments made in Morocco.
F. N. H. : Comment se traduit cette stratégie au niveau des retombées sur l’économie marocaine ? R. M. : Avec ces projets qui ont été approuvés avec 90% du capital national, représentant la possibilité de rempla- cer les importations par 51,3 milliards de dirhams, cela permet de compenser les importations, représentant 157% de l’objectif fixé à 34 milliards de dirhams. Avec des capacités d’exportation esti- mées à 66,3 milliards de dirhams, soit un total de 117,6 milliards de dirhams en tant qu’impact sur la balance com- merciale. Ce plan prévoit la création de 196.767 emplois, dont environ 78.707 emplois directs, et la réalisation d’envi- ron 69% de la souveraineté industrielle. Dans ce sens, il faut savoir que les por- teurs de projets bénéficient de l’appui apporté par les centres techniques, ainsi que de l’expertise de l’institut marocain de normalisation (IMANOR) dans le département des normes et cer- tifications afin de garantir des produits locaux de haute qualité.
pour un certain nombre de produits dans le cadre de la Loi de Finances de 2022, mais également la mise en œuvre de l’accord de libre-échange modifié avec la Turquie, par lequel les droits de douane ont été révisés pour une liste de 1.200 produits, pour atteindre 90% des produits pour une période de cinq ans, renouvelable une seule fois. F. N. H. : La pandémie et la crise mondiale ont joué également un rôle important dans l’enracinement des préférences nationales pour le produit 100% marocain. R. M. : Le made in Morocco n’a jamais été aussi fort que pendant la période de crise sanitaire, avec des projets, des investissements, un engouement et de l’innovation extrêmement intéressants. Il faut savoir que nous avons pu réduire notre coût de production en une seule année. Le potentiel du Royaume a donc permis de se rétablir rapidement de la crise du Covid-19 en absorbant la demande internationale. Prenons l’exemple de l’industrie automobile : dès la reprise de la relance à l’échelle mondiale, nous étions les premiers à remplir le carnet de commandes. Sans oublier que le Maroc dispose, grâce à la banque de projets lancée au début de la crise sanitaire, de plus de mille projets concrets qui visent à créer plus de 200.000 emplois directs et indirects.
Pour promouvoir le Made in Morocco, le gouvernement fluidifie la capacité des laboratoires à mettre des médicaments sur le marché.
Le made in Morocco n’a jamais été aussi fort que
pendant la période de crise sanitaire...
45 HORS-SÉRIE N°45 / FINANCES NEWS HEBDO
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