M ADE IN M OROCCO
L’industrie des fournitures scolaires, particulièrement le cahier scolaire, existe au Maroc depuis l’Indépendance. Mais la filière reste fortement impactée par la concurrence des importations. L’industrie peine à combler les besoins nationaux Fournitures scolaires
lièrement pénalisante pour les indus- triels, mais aussi pour les librairies et les bourses des ménages. Une flambée qui a eu un impact direct sur le prix du cahier, qui a connu l’année dernière une augmentation de 85%. «Nous avons tiré la sonnette d’alarme à ce sujet. Nous avons eu de nombreuses rencontres avec les autorités concernées qui ont été compréhensives et à l’écoute de nos préoccupations. Mais les mesures prises ont été insuffisantes pour protéger les industriels locaux» , explique Iraqui. Afin de permettre à la filière locale de maintenir la cadence, le gouverne- ment a décidé d’augmenter les droits de douane sur le cahier importé : « La hausse des droits de douane n’a pas stoppé les importations, qui enregistrent toujours des arrivées massives. Tout laisse présager que le phénomène va se poursuivre. Notre industrie a besoin d’assises solides pour consolider la pla- teforme et développer ses compétences », déplore Iraqui. Il faut dire que le marché de la four- niture scolaire est très porteur, vu que la population marocaine est encore jeune et qu’une bonne partie est sco- larisée. L’opération d’un million de cartables, lancée il y a des années et financée par l’Etat, dont les produits acquis sont fabriqués localement, a été une aubaine pour l’activité. Le développement d’une industrie de production des fournitures scolaires compétitive, à même de couvrir les besoins nationaux, nécessitera des efforts pour promouvoir un écosys- tème intégré incluant toutes les filières concernées.
Les besoins du Maroc en
papier sont totalement importés de l’étranger.
A
Ukraine. Dans notre activité, nous avons dû faire des arbitrages. Certains opérateurs locaux du secteur ont dû privilégier les clients avec qui ils ont des contrats, notamment l’industrie pharmaceutique pour les prospectus ou l’emballage, les flyers, les affiches publi- citaires ou l’agroalimentaire», souligne Mohamed Iraqui, président de l’asso- ciation des fabricants d’emballage. En effet, les professionnels font état du doublement du prix de la tonne de papier sur le marché international. Celui-ci est passé en un laps de temps de 8.000 DH à 18.000 DH. Cette varia- tion subite à la hausse a été particu-
l’approche de chaque rentrée scolaire, les industriels maro- cains de fournitures
scolaires, et surtout les fabricants de cahiers interpellent les autorités, vic- times de la concurrence déloyale que leur livrent les importations. Pour eux, «les produits importés, particulièrement tunisiens, égyptiens et turcs bénéficient de soutien public qui les rendent plus attractifs tant au niveau de la qualité qu’au niveau des prix, laissant moins de marges de manœuvre aux produits locaux pour s’imposer». La situation devrait s’aggraver davan- tage avec la hausse vertigineuse des coûts de production, notamment la matière première, que ce soit le plas- tique ou le papier, les produits les plus utilisés dans cette activité. «Les besoins du Maroc en papier sont totalement importés de l’étranger. Les prix de ce produit ont explosé à l’inter- national, surtout avec la guerre Russie-
L’industrie des fournitures scolaires marocaines a été fortement impactée par le coût des intrants qui sont pour la plupart importés.
FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°45 76
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