Hors série Numéro 45

O PÉRATION M ARHABA 2023

miser les trajets et donc la consom- mation totale d’énergie. Cependant, je dois ajouter que les objectifs fixés par les législateurs supranationaux en termes de réduction des émissions sont très exigeants. A la base de la transi- tion écologique que nous croyons tous juste et qu’il faut poursuivre au plus vite à notre avis, il y a un manque de prise de conscience et de clarté sur les vrais outils disponibles, sur les temps d’adaptation nécessaires pour y par- venir et, surtout, sur la ligne commune à suivre. Les différentes réglementa- tions nationales et supranationales sont encore mal coordonnées et n’in- diquent pas une voie unique à suivre en matière d’investissements. Nous devrions faire le point sur la situa- tion et planifier avec plus de partage. Par exemple, la conversion au GNL est actuellement poussée et GNV a déjà décidé d’investir dans cette direction : deux des quatre nouveaux navires seront en effet propulsés au gaz naturel liquéfié (GNL). Mais il faut insister sur le fait qu’il s’agit d’une solution tran- sitoire et qu’elle ne permet des avan- tages que dans la phase de combustion (celle qui sort de la cheminée pour ainsi dire). Cependant, si l’on consi- dère l’ensemble du cycle du produit, les avantages par rapport aux combus- tibles fossiles sont marginaux. Accélérer à grande échelle sur le chan- gement de carburants sans définir la solution définitive revient à charger le navire de coûts très importants. On parle de millions d’euros pour chaque unité navale sans avoir un réel avan- tage net en termes d’émissions totales. L’épilogue risque de conduire au seul effet réel d’augmentation des coûts de gestion et de transport, et cela se tra- duirait également par des augmenta- tions pour les usagers sans avoir le réel bénéfice «environnemental» recher- ché. En matière de transition écologique, nous tenons à souligner que nous n’at- tendons pas le législateur. Mais sou- tenus par notre groupe d’adhérents, la compagnie mondiale de transport maritime de conteneurs (MSC), pre- mier armateur mondial, nous procé- dons à tous les investissements utiles à la cause. L’exemple est justement celui du gaz naturel liquéfié (GNL) qui, même s’il n’est pas la solution défini- tive, représente la meilleure actuelle- ment disponible, et nous l’adoptons.

…/…

sont ces caractéristiques qui nous ont permis de construire des bases aussi solides au Maroc. Et à partir de fin 2024, le premier des quatre nouveaux navires prévus et en construction arrivera. Plus spécifiquement, en ce qui concerne les nouveaux services que nous propo- sons, je soulignerais le nettoyage à bord des navires. Pour ce service, nous avons entamé l’année dernière une collabo- ration avec une entreprise locale, qui travaille aux côtés de notre personnel de bord pour mettre en ordre le navire pendant des escales à Tanger et Nador. Il s’agit de rendre les opérations plus rapides et plus efficaces, garantissant le confort des passagers qui embarquent à bord. Un autre élément que nous avons renforcé est l’offre alimentaire, à travers le partenariat avec le chef étoilé marocain, Moha, pour la révision des menus. En ce qui concerne le person- nel, nous augmentons chaque année le nombre de professionnels marocains à bord de nos navires. Et cela nous permet d’améliorer la relation avec les clients et la compréhension de leurs besoins. Côté animations, nous avons renouvelé la présence d’un groupe musical maro- cain et pensé à de nouvelles activités dédiées aux enfants. En général, nous essayons de beaucoup travailler sur l’accueil à bord, en restant en totale harmonie avec l’opération Marhaba. F. N. H. : Quel est le plan de développement de GNV en matière de transition écologique ? M. C. : Notre entreprise est résolument engagée depuis un certain temps et sur plusieurs fronts, internes et externes, en vue de contribuer à la transition écologique. La flotte de ferries de GNV est la plus importante que nous ayons en Méditerranée. Cela nous aide à opti-

Les points sur lesquels nous nous concentrons sont la recherche de la ponctualité. Nous essayons de la maxi- miser à travers la tour de contrôle, notre centre hautement technologique actif 24h/24 et 7j/7 qui nous permet de surveiller en permanence l’ensemble de la flotte. Sans oublier une série de facteurs clés pour son efficacité, y compris la vitesse, les changements d’itinéraire et l’impact des prévisions météorologiques sur le trajet, et donc d’intervenir si nécessaire. En ce qui concerne les prix, ces der- nières années, les fortes augmentations du coût du carburant (bunkers) ont conditionné l’ensemble de la filière à l’inévitable nécessité de résorber au moins une partie de ces augmentations en aval. Cependant, contrairement à d’autres compagnies, notre flotte est composée de grands navires capables d’être plus performants et d’amortir les coûts variables mieux que d’autres, et donc de réduire au minimum ces interventions. En matière de prix, nous utilisons une politique de réservation à l’avance grâce à laquelle nous offrons des tarifs privilégiés et très compétitifs à ceux qui réservent longtemps à l’avance, don- nant également aux clients la possibi- lité d’accéder au service de prévente grâce auquel il est possible de payer 30% immédiatement et les 70% restants dans les trente jours avant le départ. GNV est déjà aujourd’hui le premier transporteur maritime en Méditerranée par le nombre de lits disponibles, qui est la caractéristique la plus demandée par la cible marocaine, et le second par la disponibilité des mètres linéaires pour l’arrimage des voitures accompagnant les passagers et les marchandises. Ce

La flotte de fer- ries de GNV est la plus importante que nous ayons en Méditerranée, ce qui nous aide à optimiser les trajets.

FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°45 90

Made with FlippingBook flipbook maker