FNH N° 1124

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 12 octobre 2023 - 8 DH - N° 1124

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

Finances publiques Un test budgétaire complexe en 2024

Conflit Hamas - Israël Escalade meurtrière au Proche-Orient

P. 23

P. 8/9

Marrakech, épicentre de la finance mondiale ASSEMBLÉES ANNUELLES FMI-BM

P. 11 à 19

Monnaie

Réforme de la Moudawana

Tirs sur le Shekel et riposte de la Banque d’Israël

«Il est temps de rectifier le tir»

P. 10

P. 25 à 27

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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S OMMAIRE

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JEUDI 12 OCTOBRE 2023 FINANCES NEWS HEBDO

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> Actualité

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Voyons voir : Prix à la pompe : Le spectre du conflit Hamas – Israël

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Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde

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> Bourse & Finances

Editorial

Point Bourse Hebdo : Le marché sous le charme de la Coupe du monde 2030 Finances publiques : Un test budgétaire complexe en 2024 Tirs sur le Shekel et riposte de la Banque d’Israël 7 8 10

Par Fatima Ouriaghli

> L'univers des TPME

M arrakech est le centre économique et financier du monde depuis lundi dernier. Elle accueille en effet les Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI). Jusqu’au 15 octobre, l'élite économique et financière mondiale engagera, dans le magnifique décor de la cité ocre, des débats cruciaux sur les enjeux économiques mondiaux actuels et futurs. Mais au-delà de la splendeur des lieux, cet événement presti- gieux marque, d’abord, le retour de ces institutions internatio- nales en terre africaine après un demi-siècle. Ensuite et surtout, il témoigne de la confiance en la résilience du Royaume chéri- fien, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, mais aussi de la reconnaissance du rôle majeur que joue le continent africain dans l'économie mondiale. Cette grand-messe à Marrakech offre ainsi une plateforme unique pour évaluer les progrès réalisés par le Maroc dans divers domaines, entre autres la généralisation de la protection sociale et la reconstruction des régions touchées par le terrible séisme d’Al Haouz. Une plateforme pour, également, souligner, sans triomphalisme, le rôle de plus en plus important que joue le Royaume dans l’univers multidimensionnel de la mondiali- sation. Car, convenons-en : sous le leadership du Souverain, le Maroc a réalisé d'importantes avancées et se positionne désormais comme un acteur clé dans le paysage économique interna- tional. La vision royale de la coopération Sud-Sud a, de fait, renforcé l'engagement continu du Maroc envers les pays africains, mettant en évidence son rôle de catalyseur pour le développement régional. Ces Assemblées ne sont donc pas seulement un événement économique majeur, mais aussi une opportunité de promou- voir la coopération mondiale et de mettre en avant le rôle du Maroc en tant que leader régional. Elles vont au-delà de la simple réunion de l'élite financière internationale, pour permettre également de mettre en lumière les défis auxquels les pays en développement, en particulier en Afrique, sont confrontés. Ces défis incluent notamment la crise énergétique, les problèmes climatiques, la migration, la coopé- ration internationale, la relance post-Covid et la fragmentation politique et économique qui prévaut à l'échelle mondiale. Il est alors important que tous les discours et les discussions qui jalonneront ces 7 jours de rencontre ne se résument en de creux exercices académiques, mais traduisent plutôt des étapes vitales pour façonner l'avenir de l'économie mondiale et de notre planète. u MARRAKECH, ÉPICENTRE DE LA FINANCE MONDIALE

Inclusion économique : Focus sur la jeunesse et l’entrepreneuriat 21

> Focus Agricole

Huile d’olive : Les enjeux liés à l’interdiction de l’exportation 22

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> Politique

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Conflit Hamas – Israël : Escalade meurtrière au Proche-Orient Ciotti et Mélenchon au Maroc : Les leçons d’un soutien

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> Société

> Santé Les maladies rares au Maroc : Un long combat 32 > High-tech Vulnérabilités numériques : Les Marocains, proies faciles de la toile 34 Crise de l’eau : La réponse satellitaire de la FAO Changement climatique : Un accélérateur de l’exode rural 30 31 Entretien avec Me Nesrine Roudane : Réforme de la Moudawana, «Il est temps de rectifier le tir» Examen des avocats : L’histoire d’une lutte sans fin 25 28 > Développement durable

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> Focus : Assemblées Annuelles FMI-BM

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Marrakech rassemble le gotha de la finance mondiale Abdellatif Jouahri : La masterclass du wali de Bank Al-Maghrib Nadia Fettah : «Le Maroc est une économie résiliente» Stabilité financière : Les six recommandations du FMI Marchés émergents : Comment attirer les investis- seurs étrangers Guerre Russie-Ukraine : Le conflit a moins d’effets déstabilisateurs sur l’économie mondiale Politique monétaire : Les éloges du FMI à Bank Al-Maghrib Économie mondiale : Reprise encore lente, disparités régionales croissantes

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Conjoncture : Résiliente, l’économie nationale reste toutefois dépendante de certains aléas 20 > Economie

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com • Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

V OYONS VOIR

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Prix à la pompe Le spectre du conflit Hamas – Israël

B onne nouvelle. L’inflation pour- suit sa tendance baissière au Maroc. C’est ce que révèlent les derniers chiffres du haut-commissa- riat au Plan. Après un pic de +9,1% en glissement annuel au premier trimestre 2023, les prix à la consom- mation auraient connu une progression moins rapide au troisième trimestre, dans un contexte de décélération des cours internationaux des matières premières. Ainsi, le taux d’inflation glo- bale aurait atteint +4,7% au troisième trimestre, après +6,8% au deuxième tri- mestre et +8,1% un an plus tôt. «Cette détente aurait résulté à la fois d’une pour- suite du ralentissement des prix des produits non-ali- mentaires, en hausse de 1% seulement sur un an, mais aussi d’une augmentation de moindre ampleur de ceux des produits alimentaires, s’établissant à +10,3% au lieu de +14,9% au deuxième trimestre et +17,6% lors du premier trimestre », explique le HCP. Quid alors des nouvelles des prix des carburants durant cet été ? «La contribution de l’énergie au glissement annuel de l’indice des prix à la consommation serait restée négative, grâce à un effet de base baissier lié aux niveaux très élevés des prix des produits pétroliers enre- gistrés à la même période de 2022» , précise le HCP. Il y a néanmoins une ombre

Par D. William

au tableau : la situation géopolitique internationale actuelle fait de plus en plus craindre une flambée des cours du pétrole, et consé- quemment une augmenta- tion des prix à la pompe au Maroc, lequel prête impuis- samment le flanc aux fluc- tuations des prix de l’or noir. Le conflit entre le Hamas et Israël remet en effet sur la table le risque de perturba- tions de l’approvisionnement du marché mondial, dans un contexte déjà marqué par des tensions, l'Agence inter- nationale de l'énergie (AIE) prévoyant une «importante pénurie de l'offre» de pétrole au quatrième trimestre 2023. Israël ne produit certes pas de pétrole, mais les mar- chés, qui réagissent habi-

tuellement à l’incertitude, craignent un embrase- ment régional de ce conflit meurtrier. Notamment si le Hezbollah, allié du Hamas et de l’Iran, s’invitait dans la guerre. Ou encore si Israël et la communauté interna- tionale décidaient de repré- sailles sévères contre l’Iran, soupçonné d’être derrière l’offensive menée par le Hamas en territoire israé- lien. Or, Téhéran reste un acteur clé du marché pétro- lier mondial. Et si ces capa- cités de production venaient à être atteintes, les ten- sions sur les prix du brut vont s’exacerber, et encore davantage si l’Iran décidait de perturber durablement le trafic sur le détroit d’Ormuz. Ce couloir maritime straté-

gique, situé entre l’Iran et le sultanat d’Oman, revêt une importance vitale pour le commerce mondial et fait le lien entre les pro- ducteurs d’hydrocarbures du Moyen-Orient et les mar- chés asiatique, européen et américain. Selon les derniers chiffres de l’AIE, y transitent environ 21 millions de barils de pétrole par jour. Bref, pour l’heure, l’incerti- tude règne en maître. Mais si le conflit Hamas-Israël venait à prendre une dimension régionale, les Marocains vont de nouveau trinquer : les prix du litre de gasoil et de l’essence, actuellement de 14,10 DH et 15,50 DH respectivement, pourraient atteindre de nouveaux som- mets. ◆

La situation géopolitique internationale actuelle fait de plus en plus craindre une flambée des cours du pétrole.

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Ç A SE PASSE AU MAROC

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A bdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, qui s'exprimait à l'occasion de l’ouverture des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale dans une table-ronde avec la DG du FMI, Kristalina Georgieva, et Nadia Fettah, ministre de l’Economie et des Finances, a annoncé que 12 Mds de dirhams de dons ont été collectés par le fonds 126 mis en place pour la gestion des conséquences du séisme d’Al Haouz. Selon lui, ce montant aidera à financer le plan de reconstruction de 120 Mds de dirhams sur 5 ans décidé par le gouvernement. Le wali a profité de l'occasion pour réitérer son analyse du dernier Conseil de BAM. Pour lui, après la tragédie, il serait probablement attendu une accélération de la croissance économique pendant les 3 prochaines années. ■ 12 Mds de dirhams de dons collectés par le Fonds 126

Bon cru pour le secteur touristique, malgré le séisme

IFC-OCP

Vers la mobilisation de 800 millions de dollars en faveur de systèmes alimentaires durables en Afrique

I FC et le Groupe OCP ont lance mardi 10 octobre une plateforme de finance- ment agricole pour construire et soute- nir des systèmes de production et de dis- tribution alimentaires durables en Afrique. Cette nouvelle plateforme vise a mobiliser 800 millions de dollars de capitaux d’ici 2030 et contribuera au développement des compétences, a la création d’emplois et a la sécurité alimentaire. En offrant un accès au financement et a la formation professionnelle, la plateforme permettra de renforcer 30 chaînes de valeur agricoles en Afrique a travers 60 opérations de financement agricole couvrant différents types de cultures et visant a relever les défis qui freinent la croissance et la rési- lience du secteur. L’agriculture est vitale pour l’économie afri- caine. Elle contribue a environ 20% du PIB du continent et représente plus de 60% de ses emplois. Néanmoins, l’Afrique importe encore aujourd’hui une grande partie de ses produits alimentaires, ce qui réduit sa résistance aux chocs extérieurs. La stratégie d’investisse- ment ciblée pour cette nouvelle plateforme de financement agricole soutiendra ainsi la croissance durable du secteur et accroitra la sécurité alimentaire sur tout le continent. «Aujourd’hui, nous franchissons une étape

P lus de 960.000 touristes ont visité le Maroc durant le mois de septembre 2023, affichant une croissance de 7% par rapport au même mois de 2022, selon le ministère du Tourisme, de l'Artisanat, et de l'Économie sociale et solidaire. «Le tourisme marocain enregistre un record d'arrivées en septembre, malgré le séisme (...) Ce mois crée la surprise en dépassant les arrivées de septembre 2019 et 2022» , indique le ministère. Au 10 octobre, le Maroc a ainsi accueilli un total de 11,1 millions de touristes en 2023, dépassant les réalisations de l'ensemble de l'année 2022. «On ne pouvait espérer un meilleur contexte pour annoncer le record du mois de septembre, que les Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI à Marrakech. C'est une impor- tante réalisation qui met en lumière l'attractivité de notre desti- nation, la résilience de notre secteur et l'efficacité des mesures prises par notre pays après le séisme, sous le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI…» , souligne la ministre de tutelle, Fatim-Zahra Ammor. «Même après ce séisme tragique, la croissance du tourisme marocain est maintenue, et nous restons déterminés à atteindre notre objectif de 14 millions de touristes à fin décembre 2023» , poursuit-elle. ■

majeure vers une transformation agricole afri- caine qui soit juste, en mobilisant de nouveaux financements majeurs pour les agriculteurs africains et pour les chaînes de valeur qui les soutiennent», a déclaré Mostafa Terrab, PDG du Groupe OCP. Et d’ajouter : «Ce partenariat entre IFC et le Groupe OCP vise a œuvrer pour libérer tout le potentiel de l’Afrique afin qu’elle puisse non seulement se nourrir elle-même, mais égale- ment le monde». Pour sa part, Makhtar Diop, DG d’IFC, a affir- mé que «l’agriculture est un secteur essentiel pour l’Afrique et nous sommes ravis d’intensi- fier notre partenariat avec le Groupe OCP pour améliorer la production alimentaire et attirer les investissements sur le continent» . ■

Le FMI table sur une croissance de 2,4% en 2023

L a croissance de l'économie marocaine devrait passer de 1,3% en 2022 à 2,4% en 2023, avant de rebondir à 3,6% en 2024, selon le Fonds monétaire international (FMI). Le taux d'inflation devrait reculer de 6,6% en 2022 à 6,3% en 2023, puis à 3,5% en 2024, souligne le FMI dans ses Perspectives de l'éco- nomie mondiale, publiées mardi à l'occasion de la tenue à Marrakech des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale.

Le taux de chômage au Maroc devrait passer de 11,8% en 2022 à 12% en 2023, avant de baisser à 11,7% en 2024, affirme l'institution basée à Washington. La croissance dans la région du Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (MENA) devrait ralentir de 5,6% en 2022 à 2% en 2023, avant de rebondir à 3,4% en 2024. Par ailleurs, la croissance mondiale devrait ralentir de 3,5% en 2022 à 3,0% en 2023 et 2,9% en 2024. ■

Ç A SE PASSE EN AFRIQUE

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La Zambie envisage d'améliorer

Dakar accueille le Gala des 100 entreprises les plus dynamiques en Afrique

OCP – Banque

l’accès au financement agricole

mondiale Partenariat au service du développement agricole en Afrique de l’Ouest

Afrique du Sud Creusement du déficit budgétaire Notant que le FISP n'est pas suffisant pour répondre adéquatement aux besoins des petits agriculteurs du pays, il a rappelé que la Zambie dispose de terres fertiles qui peuvent augmenter significativement la capacité de production. ■ L e Trésor sud-africain a révélé, mardi, un nou- L e gouvernement zambien envisage d'améliorer l’ac- cès au financement dédié aux agriculteurs afin d’augmenter la production et lutter contre l’insécuri- té alimentaire, a indiqué le président Hakainde Hichilema. « Un mécanisme de crédit agricole sera introduit pour compléter le Programme de soutien aux intrants agri- coles (FISP) afin d'améliorer la productivité », a déclaré Hakainde Hichilema lors d’une rencontre tenue récem- ment dans le district de Chibombo (102 km de Lusaka) avec les chefs traditionnels de la Province centrale. veau creusement du déficit budgétaire principal, les dépenses totales continuant de croître à un rythme plus rapide que les recettes, augmentant ainsi la pers- pective d'une crise budgétaire. Les dernières données budgétaires de l'Afrique du Sud montrent que le déficit en août et septembre de cette année est plus élevé qu'il y a un an, car les dépenses augmentent plus vite que les recettes. Le principal déficit budgétaire était de 2,5 milliards de dollars (47,3 milliards de rands) en août dernier

L a 19 ème édition du Gala des 100 entre- prises les plus dynamiques d'Afrique aura lieu samedi prochain dans la capitale sénégalaise Dakar, ont indiqué les organisateurs. Organisée sous le haut parrainage du Président sénégalais, Macky Sall, cette édi- tion constitue un événement majeur de pro- motion des entreprises africaines, ajoute son initiateur, le cabinet international Eco finance entreprises. Il souligne qu'elle revêt une importance capitale en tant que céré- monie de distinction la plus prestigieuse pour les entreprises africaines. ■

D ans le cadre des assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI à Marrakech, le PDG du Groupe OCP, Mostafa Terrab, et le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Ousmane Diagana, ont signé un pro- tocole d’accord le mercredi 11 octobre pour favoriser la coopération et des programmes en faveur de 5 millions d’agriculteurs au Bénin, en Guinée, au Mali et au Togo, couvrant une superfi- cie de 10 millions d’hectares. Cette coopération vise à accélérer les investissements et les réformes pour rendre les engrais plus accessibles et abordables pour les agriculteurs. Ce partenariat est essentiel pour aider à atteindre les engagements pris par les ministres de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire des pays membres de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dans la Déclaration de Lomé approuvée en mai 2023. ■

Le président Ouattara

met fin aux fonctions du Premier ministre et des membres du gouvernement

(63,3 milliards de rands en incluant l'allègement de la dette de la compagnie publique d’électricité «Eskom»), contre un déficit de 2,2 milliards de dollars (42,7 milliards de rands) en août 2022. ■

L e Président ivoirien, Alassane Ouattara, a procédé à la signature d’un décret mettant fin aux fonctions du Premier ministre, Patrick Achi, en poste depuis 2021, ainsi qu’à celles des membres du gouvernement. Le chef de l'Etat ivoirien a exprimé « sa gratitude au Premier ministre Patrick Achi et à l'ensemble des membres du gouvernement pour leur engagement au service de la nation au cours de ces der- nières années ». « En attendant la nomination du nouveau Premier ministre et la mise en place du nouveau gouvernement, le Premier ministre et les membres du gouver- nement sortant sont chargés d’expédier les affaires courantes », note le communiqué. ■

Ç A SE PASSE DANS LE MONDE

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USA : Le soutien à l'Ukraine et Israël sont «les priorités absolues», assure Janet Yellen

L e soutien des Etats-Unis à l'Ukraine et Israël, tous deux engagés dans des conflits, restent « les priorités absolues » de Washington, a assuré mercredi la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, lors d'une conférence de presse à Marrakech, en marge des réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale (BM). « Le financement de l'Ukraine, tant militaire qu'en soutien à l'économie ainsi que les ressources à destination d'Israël sont les priorités absolues de l'administration Biden. Nous avons été parfaite- ment clairs avec le Congrès et nous croyons en un large soutien bipartisan », a assuré la secré- taire américaine.

ment des discussions entre Républicains et Démocrates à la Chambre des représentants lors des discussions sur le budget pour 2024. ■

ExxonMobil rachète le géant du pétrole de schiste Pioneer pour environ 60 mds USD

L e groupe pétro- lier américain ExxonMobil va racheter son compa- triote Pioneer Natural Resources, grand producteur de pétrole

La poursuite du soutien financier en faveur de l'Ukraine a été l'une des pierres d'achoppe-

L'ombre de la récession s'étend sur l'Allemagne

L’ Allemagne connaîtra en 2023 une réces- sion plus forte que prévu il y a quelques mois et sera la lanterne rouge des grands pays industriels, avec une économie minée par les taux d'intérêts élevés et des échanges com- merciaux en berne, a estimé mardi le FMI. Dans ses prévisions mondiales trimestrielles, l'institution table désormais sur une contraction de 0,5% du produit intérieur brut (PIB) de la pre- mière économie européenne, contre un recul de 0,3% prévu lors de son estimation précédente en juillet. Le rapport confirme que l'Allemagne sera le seul pays du G7 à voir son activité se contracter cette année. Cette contre-performance de la traditionnelle L a hausse des taux d'intérêts pour contenir l'inflation alimentée par la guerre en Ukraine pourrait mettre en «difficulté» des pays qui ont des niveaux de dette élevés, a prévenu la Banque mondiale (BM), mercredi. « Le problème c'est qu'en raison des taux d'inté- rêts élevés, la croissance ralentit beaucoup » et « ralentit à des niveaux qui sont bien plus faibles qu'avant la crise », a constaté Indermit Gill, le chef économiste de l'institution, lors d'une conférence de presse tenue à Marrakech. Il s'est référé à la rapidité de la hausse des taux d'intérêts de la Réserve fédérale (FED) améri- caine dans les années 1970 pour tirer des ensei- gnements sur la période actuelle. « Cela a pris longtemps, ça n'a pas duré un ou

et de gaz de schiste aux Etats-Unis, pour environ 60 milliards de dollars, ont-ils annoncé dans un communiqué commun mercredi. L'opération, qui devrait être achevée au cours du premier semestre 2024, donnera à ExxonMobil une assise nouvelle dans le bassin permien, immense région pétrolifère qui couvre l'ouest du Texas et le sud-est du Nouveau-Mexique. Il s'agit de la plus importante acquisition pour ExxonMobil depuis sa méga-fusion avec sa com- patriote Mobil en 1999. ■

Crise immobilière en Chine

Le FMI «inquiet», demande à «restaurer la confiance»

locomotive de l'UE déteint sur la prévision de croissance de la zone Euro, également abaissée de 0,2 point de pourcentage pour 2023, à 0,7%. ■

L e FMI est «par- ticulièrement inquiet » concer-

Les taux élevés pourraient mettre des pays en difficulté, avertit la Banque mondiale

nant la stabilité finan- cière en Chine et appelle à « restaurer la confiance dans le sec- teur immobilier », ont déclaré des responsables du Fonds mardi. « Nous sommes particulièrement inquiets concer- nant la stabilité financière en Chine », a déclaré lors d'une conférence de presse Tobias Adrian, directeur du Département des marchés moné- taires et de capitaux du FMI, à l'occasion des Assemblées générales du Fonds monétaire inter- national et de la Banque mondiale au Maroc. Le FMI a revu à la baisse mardi ses prévisions de croissance pour la Chine, en raison d'une crise sans précédent dans l'immobilier qui pénalise l'activité, au moment où le promoteur Country Garden est dans la tourmente. ■

deux ans. Donc, on devrait s'attendre à ce que ce cycle de resserrement (monétaire) prenne également longtemps », a-t-il dit. ■

B OURSE & F INANCES

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Point Bourse Hebdo

Evolution de l'indice Masi depuis octobre 2022

Le marché sous le charme de la Coupe du monde 2030 ◆ Le Masi a profité de l’annonce liée à la Coupe du monde 2030 pour progresser cette semaine. ◆ Les flux ont été adressés sur les secteurs BTP, tourisme et banques.

se sont particulièrement démarqués avec des gains respectifs de 5,24%, 8,45% et 4,33% et ont profité d’une rotation secto- rielle de cash importante. Le gestionnaire d'actifs Sogécapital Gestion, qui avait en juin effectué une première mesure d'impacts d'une poten- tielle attribution de la Coupe du monde sur l'économie et sur les marchés, a expliqué que «concernant la Bourse de Casablanca, le bilan de l’organisation de la Coupe du monde sera largement positif. Les secteurs Bancaire et BTP devaient profiter largement de l’effort d’investissement dans les infrastructures et la capacité hôtelière». En substance, explique SKG, le secteur du BTP connaîtra une demande accrue grâce à d'importants projets d'infras- tructure, tandis que le secteur bancaire bénéficiera de financements pour ces projets ainsi que de la croissance des autres secteurs. Le secteur touristique connaîtra un afflux de visiteurs à court et moyen terme, stimulant l'offre hôtelière. Enfin, le secteur des télécoms profitera d'une augmentation du trafic voix et data

et des investissements pour améliorer les infrastructures et la 5G. Mais la fête n'était pas finie pour autant. Vendredi soir, l’AMMC a décidé de revoir à la hausse les seuils de variation maxi- male des instruments financiers pour revenir à ceux avec lesquels compo- saient les investisseurs en 2020 (avant la crise sanitaire). Le marché n'aurait pas pu espérer mieux ! À partir du 9 octobre 2023, l'Autorité a déclaré que la variation maximale, à la hausse et à la baisse, du cours des actions cotées en continu ne peut pas dépasser 10% par rapport au cours de référence, tandis que pour les actions cotées en mode fixing, cette variation est limitée à 6%. Cette décision tient compte de la conjoncture actuelle et de l'évolu- tion des indicateurs boursiers, justifie le régulateur. Au final, il faut dire que la Bourse a vibré au son de la Coupe du monde 2030. Une belle illustration de la façon dont les marchés financiers peuvent réagir aux émotions, tout comme les terrains de football ! ◆

Par Y. Seddik

R arement un évènement a eu un tel impact sur la Bourse. L’annonce de la désignation du dossier conjoint Maroc- Espagne-Portugal comme candidature unique à l’organisation du Mondial 2030, a galvanisé le marché actions cette semaine. Une hausse iné- dite de 5% au lendemain de l’annonce a permis au Masi de dépasser ses som- mets annuels et de rallier les plus de hauts de juin 2022. Pourtant, la semaine avait commencé sur une note un peu moins festive avec trois jours de baisse consécutive, mais tout a changé du jour au lendemain. Durant la séance de jeudi, la majorité des dossiers est restée réservée à la hausse et le mar- ché est resté acheteur en clôture. Tout ce bouillonnement a été alimenté par les anticipations des investisseurs concernant les retombées économiques potentielles de l'organisation de la Coupe du monde au Maroc. Les secteurs du tou- risme, de la construction et des banques

Les secteurs Bancaire et BTP devaient profiter largement de l’effort d’inves- tissement dans les infrastruc- tures et la capa- cité hôtelière.

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BOURSE & FINANCES

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Finances publiques

◆ L'année prochaine, le gouvernement marocain sera confronté à la gestion de priorités budgétaires complexes, avec des besoins de financement conséquents. ◆ Des besoins qui seront couverts par diverses sources de financement, mais nécessitant une gestion prudente de la dette. Explications. Un test budgétaire complexe en 2024

centage l’année de la catas- trophe, de près de 4 points l’année qui suit, et d’environ 3 points de pourcentage au cours des années 2 et 3 qui suivent» , sou- lignent les économistes de la Banque mon- diale. Précisons que ces conclusions se basent sur des catastrophes ayant causé des dommages majeurs (supérieurs à 1% du PIB), et l'impact précis du récent séisme au Maroc est encore en cours d'éva- luation. Projet capitalistique, la généralisation de la protec- tion sociale est un autre pilier majeur de l'agenda gouver- nemental. Cette extension exige des investissements considérables dans les pro- grammes de sécurité sociale, impactant ainsi les finances publiques. Le coût estimé pour la généralisation de la protection sociale à horizon 2025 est de 51 milliards de DH annuellement, financés à 50% via le budget général de l’Etat. Ce n’est pas tout. Le Maroc doit également faire face à l'incertitude liée à une pos- sible hausse des prix des matières premières sur les marchés internationaux. Cette volatilité pourrait mettre sous pression le bud- get de l'État, en particulier si les coûts d'importation de l’énergie s'envolent. Qui plus est, le calendrier de décom-

En 2024, l’État souhaite renforcer l'équilibre finan- cier et rétablir les marges budgétaires nécessaires à la poursuite des chan- tiers de développe- ment.

tés, le vaste programme de reconstruction de 120 mil- liards de dirhams, destiné à panser les plaies des régions dévastées par le séisme du 8 septembre dernier. Le financement de ce grand programme sera assuré à partir de crédits alloués du budget général de l’État, de contributions des collectivi- tés territoriales et du Compte spécial de solidarité dédié à la gestion des effets du tremblement de terre, ainsi qu’à travers des dons et la coopération internationale. Le gouvernement s’est déjà vu accorder par le Fonds monétaire international (FMI) un prêt de 1,3 milliard de dol- lars en vue, entre autres, de financer cette urgence, alors que l’activation de la ligne de crédit modulable de 5

milliards de dollars demeure toujours un scénario pro- bable d’ici la fin de l’année. Selon les économistes de la Banque mondiale, ces événements peuvent entraî- ner une période de ralen- tissement économique à court terme et une augmen- tation de l'endettement à moyen terme pour financer la reconstruction. Les don- nées montrent que la dette publique a tendance à aug- menter après une catas- trophe, tandis que la crois- sance économique connaît une baisse temporaire. «La dette publique a tendance à s’accumuler après une catastrophe (vraisemblable- ment pour financer la recons- truction). La croissance de la dette publique bondit de près de 2 points de pour-

D ans les semaines à venir, le gou- vernement sera confronté à la complexe tâche d'élaborer et de dévoiler les schémas budgétaires prévus pour 2024. L’objectif sera de renforcer l'équilibre bud- gétaire et créer les marges nécessaires pour donner vie à une multitude de projets de développement. Des priori- tés clairement inscrites dans les orientations du PLF 2024. Néanmoins, cette mission s'annonce tout sauf simple, car le pays doit jongler avec une série de priorités ambitieuses et des facteurs économiques complexes et exceptionnels. En haut de la pile des priori- Par Y. Seddik

Le coût total de construc- tion des stades et centres d’entraine- ment devrait être supporté intégralement par l’État dans son budget sur l’horizon 2024-2030.

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pensation reste encore flou avec la conjoncture actuelle. L'année 2022 a déjà démontré comment le dérapage inflationniste a pesé sur la Caisse de compensation. Enfin, le Maroc va co-organiser avec l’Espagne et le Portugal la Coupe du monde de la FIFA en 2030. Bien que cette perspective puisse ouvrir la porte à des retom- bées économiques à long terme, l'organisation d'un événement d'une telle envergure nécessite des investissements substantiels. Selon les calculs du gestionnaire d’actifs Sogécapital Gestion, la part du Maroc dans ce budget d’organisation devrait se situer aux alentours de 5 à 6 milliards de dollars (soit entre 50 – 60 milliards de DH). Le coût total de construc- tion des stades et centres d’en- trainement devrait être supporté intégralement par l’État dans son

budget sur l’horizon 2024-2030 : soit une enveloppe de 25 milliards de DH. Toutefois, «il ressort de nos ana- lyses que le solde budgétaire pour- rait se détériorer légèrement, mais que le financement devrait se faire sans pressions supplémentaires sur les finances publiques. En revanche, nous devrions enregis- trer un creusement à court terme du déficit du compte courant en raison de l'augmentation des importations de produits finis et semi-finis. Cette tendance devrait se renverser à moyen long terme grâce notamment à l’augmenta- tion des recettes touristiques» , explique l’Asset manager. Pour répondre à ces besoins finan- ciers colossaux, l’État dispose de la possibilité d’emprunter, pour une période déterminée, auprès des emprunteurs nationaux

(banques, établissements finan- ciers, particuliers…), notamment en émettant des bons du Trésor et des obligations, dont la maturité varierait entre 13 semaines et 30 ans, parfois avec des montages spéciaux. Ou auprès d’emprun- teurs internationaux, qu’ils soient bilatéraux (États) ou multilatéraux (partenaires techniques et finan- ciers et institutions financières internationales, tels que la Banque mondiale ou le FMI), ou sur le mar- ché international et les créanciers privés, sur lequel les conditions d’octroi s’assouplissent compara- tivement à l’année dernière. Pour Attijari Global Research, « nous restons convaincus que l’offre du Trésor en bons du Trésor devrait rester maîtrisée durant le T4-2023, en marge de la situation favorable des finances publiques et de sa nouvelle orientation

vers les financements extérieurs. Néanmoins, nous restons atten- tifs aux besoins du Trésor à court terme dans le cadre du déploie- ment du programme d’urgence de réhabilitation des régions sinis- trées par le tremblement de terre du 8 septembre dernier». Au final, le Maroc se trouve face à un défi de taille, alors qu'il cherche à rétablir l'équilibre budgétaire et à financer ses projets de déve- loppement. Dans cette configu- ration, la gestion prudente de la dette, la mobilisation de finan- cements extérieurs et la gestion efficace des dépenses publiques joueront un rôle déterminant pour atteindre les objectifs ambitieux du PLF 2024. Ce sera un test majeur pour la stabilité financière du pays, alors qu'il navigue dans un contexte économique de plus en plus complexe. ◆

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Tirs sur le Shekel et riposte de la Banque d’Israël

d'atténuer à une appréciation du Shekel qui serait nuisible aux exportations. Ce faisant, le stock des avoirs en réserves s’est chiffré à pas moins de 46% du PIB annuel israélien à fin 2021. Les temps ont changé depuis février 2022. Face à la montée des pressions inflationnistes, conjuguée à la dépré- ciation persistante du taux de change effectif du Shekel et à la baisse ten- dancielle des réserves extérieures, la Banque d’Israël s’est entièrement abstenue de tout achat de devises. C’est dire qu’aujourd’hui, en actant un programme de vente de Dollars, non seulement elle envisage de retrouver sa posture interventionniste sur le marché des changes, mais surtout de substituer une position de vendeur à sa position habituelle d’acheteur. Le pro- gramme en question, tel qu’annoncé le lundi 9 octobre 2023, prévoit une vente de 30 milliards de Dollars américains. L’objectif serait, entre autres, de modérer la contribution d’un Shekel déprécié dans la transmission des tensions inflation- nistes aux prix des biens échangeables. De plus, et en vue de lisser les fluctua- tions de la valeur du Shekel et réduire sa volatilité, des injections ponctuelles de liquidités sont à prévoir sous forme de SWAP de change portant sur un montant de 15 milliards de dollars. Somme toute, la Banque centrale d’Is- raël, du haut de ses réserves à 199 mil- liards de dollars à fin septembre 2023, pointe un lance-roquette sur le marché des changes. Ceci en actant un pro- gramme de vente qui s’élève à un total de 45 milliards de dollars, soit plus de 20% de ses réserves de changes, ou l’équivalent de trois mois de paiements en compte courant. Israël a donc mobili- sé son armée de réserve. Sauf que l’effet de l’annonce faite le 9 octobre peine à être palpable, car le lendemain, mardi 10 octobre 2023, le Shekel s’est déprécié à la contrevaleur de 3,95 unités pour un Dollar américain, soit son niveau le plus bas depuis février 2016. Les acteurs du marché virent-ils à la panique ? Peut-être. En tout cas, ce n’est guère une affaire de guerre, c’est une affaire de trend, d’une foule qu’on ne peut faire taire. ◆

La Banque centrale d’Israël, du haut de ses réserves à 199 milliards de dollars à fin sep- tembre 2023, pointe un lance-roquette sur le marché des changes.

ration de l’état de guerre par le Premier ministre israélien, les marchés financiers devaient s’acclimater à un sentiment de prudence quant à l’exposition aux actifs libellés en Shekel. Il s’agit vraisemblable- ment d’une aversion au risque pays, ou d’une volonté de fuir vers une zone de sécurité, et qui s’est manifestée par un achat massif de l’actif-refuge : le Dollar américain. La Banque d’Israël, souhai- tant avorter un éventuel mouvement de panique généralisée, riposte par l'an- nonce d’un gigantesque programme de vente de Dollars américains. Une riposte que l’on peut qualifier d’inédite, de par son ampleur et sa teneur. Rappelons que le flottement est le régime de change officiellement (régime de jure) et effectivement (régime de facto) adopté par Israël depuis 1997. De ce fait, la valeur du Shekel exprimée en Dollar américain est le taux moyen des cotations bilatérales sur le marché interbancaire. Cette valeur reflète le taux de change représentatif et aucunement contraignant, dont dépend le taux du Shekel par rapport aux autres devises. Il n’en reste pas moins que la Banque d'Israël peut agir sur le marché des changes, et sa première intervention, depuis l’entrée en vigueur du régime flottant, date de mars 2008 à travers des opérations d’achats de devises. Sachant que la cadence de ces achats s’est accentuée en 2020 et 2021, afin d’endiguer l’effet de la crise sanitaire et

Par Hachimi Alaoui Professeur d'économie monétaire et directeur d'équipe de recherche

I sraël n’a rien vu venir, on le lui accorde, c’est une affaire de guerre, de terre et de frontières. Quant à la Banque centrale d’Israël, il y a lieu de dire que l’attaque concomitante à l’encontre de sa monnaie relève du prévisible. De provenance domestique, l’offensive fut immanquable, voire plau- sible, tant orchestrée par des dealers et des brokers dont le cours de vie dépend du cours de change. Et quand ce der- nier est d’ores et déjà inscrit dans une tendance baissière et affiche une vola- tilité de plus en plus forte, quoi de plus probable que de rectifier le tir. C’est une question de timing et d’argent. Le fait est qu’au lendemain de la décla-

Le stock des avoirs en réserves s’est chiffré à pas moins de 46% du PIB annuel israélien à fin 2021.

ANNONCES LÉGALES

Mme Nadia BEN HAMADI, née le 01/12/1999 à Casablanca, de nationalité marocaine, demeurant au Douar Lmaarif Nouaceur Casablanca, Titulaire de la CIN BK676681 A établi, ainsi qu’il suit les statuts d’une société N-B-H CARS LOCATION DE VOITURE Société à responsabilité limitée à associé unique, au capital de 100 000.00 DH Siège social : Magasin n°4, rue 4 Layali II-Berrechid.

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ASSEMBLÉES ANNUELLES FMI-BM

FOCUS

Marrakech rassemble le gotha de la finance mondiale

◆ Pendant une semaine, Marrakech se transforme en l'épicentre de la finance mondiale. ◆ Plus de 12.000 participants, dont 4.500 représentants officiels, sont dans la ville ocre pour discuter des enjeux mondiaux.

Dossier réalisé par A. Hlimi & Y. Seddik

volonté du Maroc d'atteindre des objectifs ambitieux en matière de développement économique et social, ajou- tant que «le Maroc se tient à un carrefour déterminant de son histoire». La Directrice générale du FMI a, pour sa part, précisé que ce livre n’est pas seulement pertinent pour le Royaume, mais pour tout pays qui a l’ambition de parvenir à une croissance durable. Il met en exergue les progrès éco- nomiques enregistrés par le Maroc au cours des dernières décennies, discute des défis qui restent et du nouveau pro- gramme de réformes structu- relles visant la transformation du modèle de développement du pays, en le rendant plus inclusif et davantage tiré par le secteur privé. Notons que le livre «Morocco’s Quest for Stronger and Inclusive Growth» est conçu dans le cadre de l’opération «Road to Marrakech 2023 » (la route vers Marrakech 2023). Pour les différents partici- pants rencontrés sur place, les assemblées annuelles BM/ FMI à Marrakech transcendent le simple statut d'événement. C'est une célébration de la diversité du monde, un appel à la coopération et à la com- préhension mutuelle. C'est un moment charnière sur la route de la résolution des pro- blèmes financiers mondiaux et de la quête de solutions

pour un avenir meilleur. «Ces assemblées annuelles vont au-delà d'un simple événement financier. Elles incarnent l'idée que la coo- pération internationale est essentielle pour résoudre les problèmes mondiaux et construire un avenir meil- leur», nous déclare un délé- gué officiel de la Banque mondiale. Pendant une semaine, Marrakech devient véritable- ment le centre du monde, où plus de 12.000 participants, venus des quatre coins de la planète, convergent vers cette oasis de la finance. Parmi eux, environ 4.500 représentants officiels, cha- cun apportant son expertise et sa vision des enjeux mon- diaux. Les discussions abor- deront une pléthore de sujets, de la santé de l'économie mondiale à la crise énergé- tique, des défis climatiques à la migration, en passant par la coopération internationale, la relance post-Covid et la frag- mentation politique et écono- mique au niveau mondial. En définitive, pour beaucoup, la désignation du Maroc pour accueillir cet événement conforte la renommée du Royaume en tant que destina- tion privilégiée pour l'organisa- tion de grandes conférences internationales, et le choix de Marrakech consacre sa répu- tation de ville internationale ouverte sur le monde. ◆

L'ouverture des Assemblées du FMI-BM a été marquée par le lancement du livre «Morocco's quest for stronger and inclusive growth».

N ous sommes lundi 9 octobre 2023. Il est 9h30 à Marrakech. L'excitation est palpable alors que nous fai- sions notre entrée à Bab Ighli, une immense étendue de plus de 300 hectares située à la sortie de la ville en direction de l'Ourika. Cette semaine, la ville ocre est le point névralgique de la finance mondiale, accueil- lant les assemblées annuelles conjointes du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI). L'atmosphère est électrique, les enjeux sont énormes, et le monde entier a les yeux rivés sur cet événement majeur. À 11h, l'ouverture officielle a eu lieu en présence de per- sonnalités de premier plan, dont le chef de gouverne- ment, Aziz Akhannouch, la Directrice générale du FMI,

Kristalina Georgieva, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, et le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri. Les camé- ras crépitent, les micros s'ac- tivent et les participants sont tout ouïe. Cette première partie de la journée a d’abord été mar- quée par le lancement d'un ouvrage majeur intitulé «Le Maroc en quête d'une crois- sance plus forte et plus inclusive» (Morocco’s Quest for Stronger and Inclusive Growth), publié sous la direc- tion de Roberto Cardarelli et Taline Koranchelian, du Fonds monétaire internatio- nal (FMI). Cet ouvrage offre une vue d'ensemble complète des progrès économiques du Maroc au cours des dernières décennies. Aziz Akhannouch, lors de son discours d'ouverture, a souli- gné que cet ouvrage reflète la

Le lancement de l'ouvrage «Le Maroc en quête d'une croissance plus forte et plus inclusive» met en lumière les ambitions du Maroc en

matière de développe- ment.

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