FNH N° 1124

JEUDI 12 OCTOBRE 2023 / FINANCES NEWS HEBDO

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ASSEMBLÉES ANNUELLES FMI-BM

FOCUS

Marchés émergents

◆ Les économies d’Afrique souffrent d’une fragmentation économique et réglementaire qui rend leurs marchés peu attractifs. Des pistes pour y remédier. Comment attirer les investisseurs étrangers

Cela a permis de mobiliser 75 investisseurs dans des fonds dédiés qui ne demandent qu’à être investis. Mais le groupe peine à trouver des projets qui répondent aux critères de rentabi- lité, de durabilité et d’impact. Car oui, c’est une tendance lourde avec laquelle nos économies émergentes vont devoir composer : le rende- ment financier n’est pas le seul critère d’investissement des étrangers. L’Afrique gagnerait, selon les panelistes, à réfléchir en écosystèmes en unissant les réglementations dans cer- tains secteurs, en soutenant les partenariats publics-pri- vés et en présentant des investissements à impact. Mais attention, il ne s’agit pas juste de «verdir» les pro- jets pour les vendre. L’autre défi est de présenter des projets de grande taille pour amortir les coûts et faire de l’effet de levier.

marocaine en matière de qualité de l’information, de produits dont les dérivés sont espérés pour l’année prochaine…. Nous avons un marché dynamique des OPCVM dont nous sommes en train de modifier la régle- mentation, le Private equi- ty se développe ainsi que d’autres instruments…». Nezha Hayat a évoqué l’im- portance d’avoir suffisam- ment de souplesse pour le développement des PME sur le marché boursier. Et d’ex- pliquer qu’il faut être capable de prévoir la régulation, et non seulement réagir. Elle s’est également pro- noncée pour une intégra- tion régionale pour attirer les investisseurs : «nous devons assurer une intégra- tion des Bourses. Pas par des fusions, mais en harmo- nisant les réglementations», tout en rappelant le projet en cours pour interconnecter plusieurs Bourses africaines. Rallier les marchés à la cause du développement durable «Le financement durable est une priorité pour l’autorité depuis que je suis en poste. Cela a coïncidé avec la COP22 de Marrakech. Notre contribution a été d’encou- rager les émetteurs d’obli- gations vertes avec l’aide de la SFI. Nous avons ensuite rendu obligatoires les rap- ports ESG et nous mainte- nons nos ambitions pour que le marché des capitaux reste un outil privilégié de dévelop- pement durable», a déclaré la présidente de l’Autorité. ◆

Les stabilités poli- tique et économique sont des prérequis

pour attirer les investisseurs.

L e sujet était débat- tu lors d’un panel à l’occasion des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale, en présence de Nezha Hayat, présidente de l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC). Cette ren- contre a connu la participa- tion de Mokhtar Diop, DG de la Société financière interna- tionale (SFI), et de banquiers de UBS Asset management et JPMorgan. L'un des éléments fonda- mentaux pour attirer les investisseurs étrangers est la stabilité politique et éco- nomique. C’est sans doute le point le plus cité par les experts. Les investisseurs cherchent des marchés où leurs investissements sont en sécurité et où les règles du jeu ne changent pas brusquement. Les gouverne- ments des marchés émer- gents doivent donc s'effor- cer de maintenir un climat politique stable et prévisible. Cela inclut la garantie des

droits de propriété, la pro- tection des investissements étrangers et la lutte contre la corruption. Le risque de change et le risque fiscal sont également à neutraliser pour attirer les investisseurs. Pour Mokhtar Diop, les petites économies sont de vrais défis pour les investis- seurs étrangers à cause de la fragmentation des inves- tissements et la faible taille des opérations proposées, qui réduisent la rentabilité des investissements. A ce titre, la SFI a développé une plateforme de levée de fonds pour mutualiser les projets proposés aux investisseurs. En plus de ces freins, J.P Morgan pointe du doigt le faible nombre de pro- jets bancables suscep- tibles d’attirer les grands investisseurs et les garder longtemps. La banque US a développé une approche institutionnelle des marchés émergents qui se base sur les mêmes approches des institutions financières, type FMI et Banque mondiale.

«Le finan- cement

durable est une priorité pour l’AMMC depuis que je suis en poste. Cela a coïncidé avec la COP22 de Marrakech», indique Nezha Hayat.

Le plaidoyer de Nezha Hayat

Pour la présidente de l’AMMC, la réglementation est essentielle pour appor- ter les capitaux privés et les réconforter dans leurs déci- sions. «Nous, régulateurs, ne pouvons pas jouer seulement un rôle de surveillant. Nous devons mettre en place un cadre plus large et évolutif pour rendre les marchés plus attractifs» , a-t-elle expliqué. «Nous devons continuer à mettre en place des normes internationales déclinées en fonction de l’économie

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