FNH N° 1124

F OCUS AGRICOLE

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JEUDI 12 OCTOBRE 2023 FINANCES NEWS HEBDO

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Huile d’olive

◆ Sous l’effet de la sécheresse, les prix se sont inscrits dans un trend haussier inédit. ◆ La faiblesse de l’offre et la spéculation risquent d’augmenter les cas de fraude. Les enjeux liés à l’interdiction de l’exportation

risque de perdurer, accentuée par la spéculation et la persistance de la séche- resse. «Le prix de l’olive est passé d’une fourchette de 3-5 DH/kg à 10-12 DH/kg. Le rendement a, lui aussi, fléchi, pas- sant d’une moyenne de 17 à 20 l/q à 10 l/q. Cette contreperformance est due en grande partie au manque d’eau. La perturbation du mar- ché risque de s’aggraver avec le retard des pluies» , souligne Abdellah Marbouhi, président d’une coopérative dans la région d’El Attaouia, relevant de la province d’El Kelaâ des Sraghna. Et de poursuivre que «de nom- breuses exploitations ont souf- fert du manque d’eau. Dans les régions bour, la situation est critique. Et dans les zones irriguées, les nappes phréa-

tiques et les réserves des bar- rages ont fortement diminué. La saison est également sous l’effet d’une vague de chaleur dépassant la moyenne». La hausse des prix risque d’accentuer le phénomène de la fraude. Pour assurer un gain facile et profiter de la situation, certaines personnes malhonnêtes mélangent l’huile d’olive à d’autres produits à bas coûts pour dégager plus de marges bénéficiaires. «C’est un phénomène récur- rent, qui risque de prendre de l’ampleur avec la hausse des prix. Nous avons alerté à ce sujet à maintes reprises. Les autorités concernées doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger la santé des consommateurs» , affirme Bouazza Kharrati, pré- sident de la Fédération des associations de protection des consommateurs au Maroc. ◆

La baisse de la production d’huile d’olive concerne pratiquement toutes les régions de la Méditerranée.

Souss, Chichaoua et Chiadma, pour s’étendre jusqu’au mois de décembre dans des régions plus au Nord comme Tadla, Fès-Saiss et Jbala. «L’export risque d’impacter sérieusement l’offre d’huile d’olive destinée au marché local. Nous avons proposé au département de tutelle sa restriction, et ce dans l’ob- jectif de protéger le pouvoir d’achat des Marocains, car l’huile d’olive est un produit grandement demandé» , sou- ligne Rachid Benali, président de l’Interprofession marocaine de l’olive et président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développe- ment rural (Comader). En effet, il y a quelques années, le prix de l’huile d’olive se négociait entre 50 et 60 DH en moyenne le litre. Actuellement, il a grimpé au-delà de 80 DH. Dans certaines régions, il frôle déjà les 100 DH. Tout laisse présager que cette flambée

L es effets de la séche- resse continuent de peser lourdement sur de nombreuses filières agricoles. La baisse de la production de plusieurs produits de grande consommation a poussé le gouvernement à ordonner l‘interdiction de leur exporta- tion. Après les tomates et les oignons, l’huile d’olive serait, à son tour, touchée par cette disposition. Le manque de pluies lors de ces deux der- nières années a eu un impact néfaste sur les plantes et, in fine, a réduit sensiblement le rendement. A travers cette ini- tiative, l’Exécutif espère régu- ler le marché et contenir le trend haussier des prix qui ont atteint des records. La campagne de récolte commence au Maroc à par- tir du mois d’octobre dans des régions comme El Haouz, Par C. Jaidani

5,5% du PIB agricole

Le rendement a fléchi, pas- sant d’une moyenne de 17 à 20 l/q à 10 l/q.

L’oléiculture est une activité très importante de l’agri- culture nationale. La filière réalise 5,5% du PIB agricole et occupe 1,1 million d’hectares, soit 65% de la superfi- cie dédiée à l’arboriculture. Elle assure un chiffre d’af- faires de près de 7 milliards de DH, dont 2 milliards de DH à l’export. Le Maroc se positionne au neuvième rang mondial avec une production moyenne de 1,41 million de tonnes d’olives et 142.000 tonnes d’huiles d’olives. Différentes variétés sont cultivées au Maroc, mais la plus présente est la picholine marocaine, qui occupe 96% des plantations. Cette plante existe pratiquement dans toutes les régions agricoles du Royaume et s’adapte à tous les types de sols. Elle est moins gourmande en eau compara- tivement à d’autres cultures.

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