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BOURSE & FINANCES
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 12 OCTOBRE 2023
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Finances publiques
◆ L'année prochaine, le gouvernement marocain sera confronté à la gestion de priorités budgétaires complexes, avec des besoins de financement conséquents. ◆ Des besoins qui seront couverts par diverses sources de financement, mais nécessitant une gestion prudente de la dette. Explications. Un test budgétaire complexe en 2024
centage l’année de la catas- trophe, de près de 4 points l’année qui suit, et d’environ 3 points de pourcentage au cours des années 2 et 3 qui suivent» , sou- lignent les économistes de la Banque mon- diale. Précisons que ces conclusions se basent sur des catastrophes ayant causé des dommages majeurs (supérieurs à 1% du PIB), et l'impact précis du récent séisme au Maroc est encore en cours d'éva- luation. Projet capitalistique, la généralisation de la protec- tion sociale est un autre pilier majeur de l'agenda gouver- nemental. Cette extension exige des investissements considérables dans les pro- grammes de sécurité sociale, impactant ainsi les finances publiques. Le coût estimé pour la généralisation de la protection sociale à horizon 2025 est de 51 milliards de DH annuellement, financés à 50% via le budget général de l’Etat. Ce n’est pas tout. Le Maroc doit également faire face à l'incertitude liée à une pos- sible hausse des prix des matières premières sur les marchés internationaux. Cette volatilité pourrait mettre sous pression le bud- get de l'État, en particulier si les coûts d'importation de l’énergie s'envolent. Qui plus est, le calendrier de décom-
En 2024, l’État souhaite renforcer l'équilibre finan- cier et rétablir les marges budgétaires nécessaires à la poursuite des chan- tiers de développe- ment.
tés, le vaste programme de reconstruction de 120 mil- liards de dirhams, destiné à panser les plaies des régions dévastées par le séisme du 8 septembre dernier. Le financement de ce grand programme sera assuré à partir de crédits alloués du budget général de l’État, de contributions des collectivi- tés territoriales et du Compte spécial de solidarité dédié à la gestion des effets du tremblement de terre, ainsi qu’à travers des dons et la coopération internationale. Le gouvernement s’est déjà vu accorder par le Fonds monétaire international (FMI) un prêt de 1,3 milliard de dol- lars en vue, entre autres, de financer cette urgence, alors que l’activation de la ligne de crédit modulable de 5
milliards de dollars demeure toujours un scénario pro- bable d’ici la fin de l’année. Selon les économistes de la Banque mondiale, ces événements peuvent entraî- ner une période de ralen- tissement économique à court terme et une augmen- tation de l'endettement à moyen terme pour financer la reconstruction. Les don- nées montrent que la dette publique a tendance à aug- menter après une catas- trophe, tandis que la crois- sance économique connaît une baisse temporaire. «La dette publique a tendance à s’accumuler après une catastrophe (vraisemblable- ment pour financer la recons- truction). La croissance de la dette publique bondit de près de 2 points de pour-
D ans les semaines à venir, le gou- vernement sera confronté à la complexe tâche d'élaborer et de dévoiler les schémas budgétaires prévus pour 2024. L’objectif sera de renforcer l'équilibre bud- gétaire et créer les marges nécessaires pour donner vie à une multitude de projets de développement. Des priori- tés clairement inscrites dans les orientations du PLF 2024. Néanmoins, cette mission s'annonce tout sauf simple, car le pays doit jongler avec une série de priorités ambitieuses et des facteurs économiques complexes et exceptionnels. En haut de la pile des priori- Par Y. Seddik
Le coût total de construc- tion des stades et centres d’entraine- ment devrait être supporté intégralement par l’État dans son budget sur l’horizon 2024-2030.
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