ECONOMIE
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 6 FÉVRIER 2025
Awrach, Ana Moukawil… sont autant de programmes censés donner un coup de fouet au mar- ché du travail. Le chef du gouver- nement ne dit d’ailleurs pas autre chose, précisant que le taux de chômage «ne doit pas occulter les efforts gouvernementaux pour améliorer la situation de l’emploi et garantir la qualité des nouveaux emplois» . Et parmi les indicateurs qu’il juge satisfaisants, il y a, sou- ligne-t-il, l’intégration progressive des diplômés, portant le taux de l’emploi qualifié à 50% en 2023, la progression des emplois réguliers et rémunérés de 5% entre 2018 et 2023, ainsi que que la hausse des contrats de travail à durée indé- terminée (CDI) et à durée détermi- née (CDD) de 11% entre 2017 et 2023. «Cette évolution du secteur de l'employabilité de qualité dans notre pays nous rassure quant à la dynamique positive observée dans les secteurs de l’industrie, des ser- vices et des travaux publics, et confirme la hausse de plus en plus marquée des emplois qualifiés», souligne Akhannouch. Pourtant, malgré les sommes injectées et les différents mesures prises par l’Exécutif, le constat est amer : le Maroc peine à inverser durablement la courbe du chô- mage, surtout que les programmes déployés sont souvent perçus comme des mesures d’urgence qui créent des opportunités à court terme. Face à cette impasse, le gouverne- ment a décidé de sortir la grosse artillerie : 14 milliards de dirhams sont annoncés pour dynamiser le marché du travail à travers une nouvelle feuille de route pour l’emploi. Selon Akhannouch, cette feuille de route repose sur trois axes stratégiques : encourager les investissements à forte valeur ajoutée, améliorer l’efficacité des programmes d’emploi existants et préserver les opportunités d’em- ploi en milieu rural, tout en soute- nant le secteur agricole. Le gouvernement mise également sur des mesures ciblées pour les jeunes et les femmes, avec un objectif clair : réduire le chômage et accroître le taux d’activité pro- fessionnelle. Pour cela, il prévoit d’élargir les programmes de promo-
Car tant que la croissance restera mollassonne, tant que l’éduca- tion et la formation ne seront pas repensées pour coller aux besoins du marché, et tant que l’indus- trie ne deviendra pas un moteur plus puissant que le secteur agri- cole, l’emploi restera un casse- tête insoluble. Autrement dit, il faut une transformation en profondeur du modèle économique. Comme l’avait demandé le Souverain. ◆
Chez les jeunes de 15 à 24 ans, c’est un naufrage : 36,7% sont sans emploi, soit 0,9 point de plus par rapport à 2023.
tion de l’emploi à plus de 110.000 bénéficiaires non-diplômés et de renforcer le dispositif de formation par apprentissage pour atteindre
170.000 nouveaux stagiaires. Mais ces efforts suffiront-ils à résorber un chômage devenu structurel ? Rien n’est moins sûr.
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