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ECONOMIE
JEUDI 11 ET VENDREDI 12 JUIN 2020 FINANCES NEWS HEBDO
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Relance économique L'Etat contraint de faire des arbitrages
L a crise sanitaire de la Covid-19 a engendré une crise écono- mique sans pré- cédent. Conjuguée à des récoltes agricoles faibles et un contexte internatio- nal perturbé, cette situa- tion risque de peser lour- dement sur le Maroc dans la période à venir. Les experts prédisent la plus faible croissance depuis 20 ans. Le Centre maro- cain de conjoncture (CMC) table sur un taux négatif de croissance négatif de 3,2%. Plus récemment, la Banque mondiale a prédit une contraction du PIB de l’ordre de 4% en 2020. Pour y faire face, le gou- vernement a pris une série de mesures pour relancer l’économie et soutenir les entreprises, surtout les PME. Depuis l’Aïd Al Fitr, la reprise économique com- mence à s’installer petit à petit en attendant la levée totale du confinement. Mais tout laisse présager que la relance sera difficile. La CGEM a présenté son plan de relance consolidé autour de 25 plans sec- ◆ L’agriculture, le tourisme, le BTP, le transport ou le com- merce sont considé- rés comme des sec- teurs prioritaires. ◆ Les profession- nels dénoncent le manque de visibilité. Par C. Jaidani
ou l’Egypte ont annoncé l’ouverture des frontières. Leurs sites touristiques seront disponibles pour accueillir les touristes étrangers à partir de fin juin. Le gouvernement maro- cain reste très prudent à ce sujet évoquant le volet sanitaire. La Confédération nationale du tourisme (CNT) est montée au cré- neau pour dénoncer cette attitude. «Nous avons besoin de visibilité quant à la levée des restrictions liées à l’accessibilité de notre destination et à la mobilité à l’intérieur du Royaume. Toutes les destinations touristiques concurrentes sont à pied d’œuvre pour la reprise de leur activité en communiquant d’abord sur l’ouverture de leurs frontières et la réouverture des établissements et lieux touristiques», affirme la CNT. Les professionnels du secteur doivent impérati- vement informer les com- pagnies aériennes pour réserver leurs slots et les TO pour préparer leurs offres, sur la date pro- chaine de l’ouverture des frontières aériennes dans un premier temps. Ceci pour permettre de maîtriser le contrôle sani- taire au niveau des aéro- ports, avec test obligatoire à l’embarquement des pays émetteurs, suivi des touristes durant la totalité de leur séjour et mesures barrières tout au long du parcours client. Le tout accompagné d’une bonne communication tous canaux confondus. ◆
Le tourisme emploie plus de 500.000 personnes. Il doit profiter de la période estivale pour assurer la reprise.
toriels et de 508 proposi- tions de mesures émanant des Fédérations profes- sionnelles. L’Etat serait- il capable de répondre à toutes ses doléances ? «Vu les moyens limités dont il dispose et la mau- vaise conjoncture, l’Etat ne serait pas en mesure de satisfaire tous les besoins. Il est actuellement plus dans la logique de col- mater les brèches pour assurer le démarrage. Il y a des mesures qu’il faut mettre en place le plus rapidement possible pour redonner de la confiance aux entrepreneurs et ras- surer les citoyens. D’autres mesures peuvent être dif- férées à plus tard. Mais ce qui est sûr, la priorité doit être donnée aux secteurs les plus pourvoyeurs d’em- plois», souligne Mohamed Amrani, professeur d’éco- nomie à l’Université Hassan II de Casablanca. «Des secteurs comme l’agriculture, le tourisme, le commerce ou le BTP
sont des dynamos pour l’économie nationale à plusieurs niveaux. Leur démarrage peut avoir des effets d’entraînement rapides sur les autres acti- vités. Ils regroupent un effectif important et sti- mulent la demande natio- nale» , ajoute Amrani. Malgré les restrictions, l’agriculture a continué à fonctionner, mais certaines dispositions comme la fer- meture des souks hebdo- madaires et l’interdiction des déplacements interur- bains l’ont impactée. «Tant que le transport est perturbé, il est diffi- cile d’assurer une relance adéquate. Plusieurs acti- vités regroupant des mil- liers d’emplois comme le BTP ne peuvent redé- marrer faute d’employés dont la plupart ont rejoint leurs patelins d’origine» , explique Amrani. Par ailleurs, il faut noter que le tourisme reste le secteur le plus impacté par la crise. Employant plus de
500.000 personnes, l’acti- vité a besoin d’une atten- tion particulière. «Tous les pays touristiques, notamment ceux qui pro- posent des offres simi- laires à celles du Maroc et qui sont dans le pourtour méditerranéen, ont décliné un plan de sortie de crise et de reprise. Ils veulent profiter amplement de la période estivale qui est la haute saison pour assurer le démarrage de l’activi- té. Au Maroc, on note un mutisme total à ce sujet», précise Amrani. En effet, des pays comme la Tunisie, l’Espagne, l’Ita- lie, la Turquie, la Grèce Le gouvernement a pris une série de mesures pour relancer l’écono- mie et soutenir... les PME.
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