FInances News Hebdo 986

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ECONOMIE

JEUDI 11 ET VENDREDI 12 JUIN 2020 FINANCES NEWS HEBDO

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témoignent de la brutalité du choc : sur les 4 premiers mois de l’année, les exportations auto- mobiles sont en recul de 39% par rapport à la même période de l’année dernière, ce qui repré- sente un différentiel de plus de 11 milliards de DH. Les constructeurs ont été sérieu- sement ébranlés «par le choc suite à la chute brusque de la demande étrangère, au confine- ment des clients, à la ferme- ture des concessionnaires, à l’obligation de réduire les effec- tifs pour protéger les salariés et aux difficultés de s’approvision- ner en intrants» , résume Zineb El Andaloussi, enseignante-cher- cheure ENCG de Tanger. Un secteur résilient Mais, malgré les difficultés, le sec- teur a prouvé sa résilience et peut envisager l’avenir avec sérénité. «Ce secteur, qui emploie 200.000 personnes et qui a encore un grand potentiel, a fait preuve de résilience. En effet, la plateforme marocaine de l'industrie automo- bile a été l’une des premières à redémarrer au niveau mondial. Le redémarrage des sites indus- triels du constructeur est un signe d'anticipation de la reprise du secteur automobile. Cela permet- tra à l’écosystème automobile marocain de se reconnecter aux chaînes de production mondiales et de se positionner pour tirer profit des opportunités offertes par la planification en cours de l'industrie automobile mondiale», a fait savoir MHE. L’optimisme est donc de mise, d’autant que les craintes qui pesaient sur le sort des sites marocains de Renault et PSA se sont dissipées, dans le sillage des annonces faites le 26 mai dernier par le président français Emmanuel Macron : le plan de relocalisation tant redouté ne concerne aucune des usines marocaines des constructeurs français, puisqu’il porte unique- ment sur les véhicules propres. Le ministre y voit même une oppor- tunité pour les industriels maro-

cains de se positionner en four- nisseurs pour les industriels et constructeurs installés en France. Même la décision de Renault de renoncer à son investissement dans l’extension de la capacité de production de l’usine Somaca ne semble pas inquiéter outre mesure MHE. « Le groupe Renault a des difficultés au niveau mon- dial. Il est naturel qu’il puisse faire une pause pour mieux rationnali- ser l’ensemble de ses points de

production», a affirmé le ministre.

patron de l’usine Somaca. « Nous sommes donc tributaires de la demande commerciale des pays cibles dont les économies sont en train de démarrer progressive- ment. Nous allons nous adapter au fur et à mesure de l’évolu- tion de la demande mondiale», explique Mohamed Bachiri. En d’autres termes, il faudra encore patienter avant de retrou- ver les volumes d’exportation d’avant crise. ◆

La demande, la grande inconnue

Si l’appareil productif du secteur automobile est d’attaque, il reste néanmoins une grande inconnue : celle du comportement de la demande dans les marchés cibles (Europe pour Renault, Afrique et Moyen-Orient pour PSA). «90% de notre production sont destinés à l’export» , rappelle le

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