FNH N° 1167 ok

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 30 septembre 2024 - 8 DH - N° 1167

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

Algérie

Gaza, un an après

Torpeur intellectuelle et absurdité diplomatique

De l’indignation à l’indifférence

P. 2/3

P. 28/29

Quel changement depuis la réforme ? PRÊT DE TITRES

● L'amendement de 2021 a marqué un tournant en imposant des garanties pour la majorité des opérations de prêt de titres.

P. 8/9

Capital-investissement «Le Maroc doit travailler sur ses facteurs de succès»

Viandes rouges et blanches De la ferme à l'assiette, mais à quel prix ?

PLF 2025 Plus de justice fiscale, plus de vert

 Entretien avec Khalid Doumou, économiste

P. 7

P. 10 à 12

P. 24/25

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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LUNDI 30 SEPTEMBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

SOMMAIRE

Editorial

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ACTUALITÉ

L'UNIVERS DES TPME

Algérie : Un pass pour l’absurdité diplomatique Ça se passe au Maroc Ça se passe dans le monde

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Entretien avec Radouane Mastouri : Doctify Health, «Nous explorons des marchés où la digita- lisation des services de santé est en plein essor»

Fatima Ouriaghli Directeur Général responsable de la Publication

POLITIQUE

D Une certaine torpeur intellectuelle

Gaza, un an après : De l’indignation à l’indifférence

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epuis 2007, le Royaume a proposé une initiative auda- cieuse et pragmatique pour résoudre définitivement le conflit artificiel autour du Sahara marocain, l’un des dossiers géopolitiques les plus épineux du Maghreb : l’autonomie du territoire sous souveraineté marocaine. Cette approche pragmatique, perçue comme «sérieuse et crédible», est saluée à travers le monde comme la voie la plus indiquée pour sortir de ce différend qui dure

SOCIÉTÉ

BOURSE & FINANCES

Crise des étudiants en médecine : L’impasse totale

depuis trop longtemps. Lors de la 79 ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies (24 au 30 septembre 2024), cette proposition a une fois encore recueilli un soutien massif de plusieurs pays (Danemark, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Soudan, Sao-Tomé et Principe…), réaffir- mant le rôle moteur du Maroc dans sa quête de stabilité régionale. Contrairement aux illusions d’indépendance véhiculées par le polisario, le projet marocain propose une solution équilibrée, respectant les droits des populations locales tout en garantissant l’intégrité territoriale du Royaume. Loin des discours belliqueux, Rabat a donc choisi la voie de la diploma- tie. En multipliant les initiatives de coopération avec des pays de tous les continents, le Maroc construit ainsi progressivement un consensus international en faveur de son plan d’autonomie. En témoigne, d’ailleurs, la reconnaissance américaine en 2020 de la souveraineté marocaine sur le Sahara. Ce soutien n’est pas isolé. De nombreux Etats africains, européens et caribéens ont exprimé leur appui au Maroc, de même que certains pays qui, jadis, regardaient cette question de loin, encouragent de fait un règlement sous l’égide des Nations Unies. Pourtant, malgré cette dynamique internationale de soutien, l’Algérie persiste dans sa stratégie de blocage en apportant son appui au polisa- rio. En soutenant un mouvement séparatiste armé qui n’a plus d’ancrage populaire, et dont la collusion avec le terrorisme et le crime organisé est largement prouvée, Alger ne fait que perpétuer ce conflit artificiel, empê- chant ainsi toute perspective de paix. En réalité, depuis des décennies, le pouvoir algérien joue sa partition en coulisses, soufflant sur les braises de ce différend avec une insistance sournoise. Il utilise le dossier du Sahara marocain pour servir ses propres intérêts géopolitiques, en veillant à maintenir le statu quo actuel afin de tenter d'étouffer les efforts de paix portés par Rabat et soutenus par la communauté internationale. Car, tant que ce dossier restera brûlant, le régime en place trouvera une justification pour ses politiques internes et ses échecs. Tant qu’il restera ouvert, Alger aura toujours un ennemi à désigner (le Maroc en l’occurrence) pour détourner l’attention de toutes ces intelligences qui le décrient en interne. Et ce, quitte à pratiquer une diplomatie de l’absurde qui l’isole de plus en plus de la scène interna- tionale, tandis que le Maroc, lui, capitalise sur son pragmatisme et son ouverture. Au bout du compte, la question n'est plus de savoir si ce différend se résoudra, mais quand le pouvoir algérien se résignera à sortir de sa torpeur intellectuelle pour accepter la vérité historique : la marocanité du Sahara. u

BAM, et ça repart ! Projet de Loi de Finances : Plus de justice fiscale, plus de vert Prêt de titres : Quel changement depuis la réforme ? Entretien avec Khalid Doumou : Capital- investissement , «Le Maroc doit travailler sur ses propres facteurs de succès en misant sur des inves- tissements bien ciblés» Pratiques ESG : Les émetteurs font de mieux en mieux Entretien avec Saïd Tahiri : Financement collaboratif, «Le cadre législatif favorise un climat de confiance des utilisateurs et des investisseurs» Maroc Telecom : Un potentiel d’appréciation en Bourse de 24%

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32 33 32 DEVELOPPEMENT DURABLE Hydrogène vert : Une ressource incontournable, mais encore incertaine Climate Day : Le Maroc, fer de lance de l’électrification durable en Afrique

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Exportations agricoles : Les barrières non tarifaires, un obstacle pour la diversification des débouchés Conjoncture : Un satisfecit de Bank Al-Maghrib entaché de risques Secteur privé : Lever les goulots d’étranglement pour accélérer la croissance Habitat : Pourquoi il faut soutenir l’autoconstruction Viandes rouges et blanches : De la ferme à l'as- siette, mais à quel prix ?

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Digital Morocco 2030 : 11 Mds de dirhams pour l'économie numérique Blindsight : L’implant de Neuralink pour redonner la vue aux aveugles

• Directeur des rédactions & Développement : David William

• Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai

• Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, Désy Mbakou • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine

• Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

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FINANCES NEWS HEBDO / LUNDI 30 SEPTEMBRE 2024

VOYONS VOIR

Algérie

Un pass pour l’absurdité diplomatique

L’Algérie a beau avancer comme arguties des raisons sécuritaires, il est difficile de ne pas y voir un nouvel épisode dans sa haine viscérale envers le Royaume. Un coup de plus porté à une relation déjà mal en point, qui titube d’une crise à l’autre, oscillant entre provocations politiques et éclats médiatiques du régime algérien. Depuis que les frontières terrestres entre le Maroc et l’Algérie ont été fermées en 1994, les deux voisins ne se regardent plus que par-dessus des barbelés diplomatiques. Mais, comme nous le soulignions il y a une quinzaine de jours, l’arrivée d’Abdelmadjid Tebboune au pouvoir a exacerbé les tensions entre Alger et Rabat. «Ses discours sont truffés d'accusations et de théories du com- plot, peignant le Maroc comme l'antagoniste de service dans un jeu politique où l'Algérie serait perpétuellement la victime», écrivait-on. Ce que confirme, encore une fois, le communiqué de Les discours de Tebboune sont truffés d'accusations et de théories du complot, peignant le Maroc comme l'antagoniste de service dans un jeu

la diplomatie algérienne. Décidément, l’Algérie semble avoir une imagination débordante lorsqu’il s’agit de justifier l’injustifiable. Mais le visa est plus qu’une simple barrière physique : c’est une façon de cristalliser une vision politique et idéolo- gique. Alors que le Royaume cherche à renforcer ses partenariats internationaux et son intégration économique régionale, l’Algérie s’enferme dans une posture isolationniste. Cette décision sur les visas n’est donc qu’un autre écho d’une volonté de repli, sous le fallacieux couvert de sécurité et de souveraineté nationale. Bien sûr, au-delà des ramifications diplomatiques, cette décision a des répercussions concrètes sur les gens ordinaires. La fermeture de la frontière terrestre avait déjà créé un fossé entre les deux peuples, partageant pourtant une histoire, une culture et souvent des familles. Ce visa vient ajouter une couche supplémentaire de bureau- cratie à un contexte où les échanges sont déjà difficiles. Un mur de plus donc dans un labyrinthe de démarches administratives et de restrictions qui complique encore davantage les relations bilatérales. Finalement, cette décision de l’Algérie d’imposer le visa aux Marocains est symptomatique de la paranoïa d’un régime qui multiplie les gestes de défiance unilatéraux, annihilant ainsi toute velléité d’apaisement et de rapprochement. Car chaque nouvelle mesure de ce type est une façon d’an- crer encore plus cette fracture dans les mentali- tés, tant au niveau gouvernemental que populaire. Et visiblement, c’est ce que veulent Tebboune et son cercle. Parce qu’à plusieurs reprises, le Maroc, par la voix du Roi Mohammed VI, a tendu la main à l’Algérie pour une normalisation des relations, prônant le dialogue et la coopération. Sans suite. Alors, face à cette nouvelle escalade, une ques- tion se pose : quelle sera la réponse du Maroc ? Instaurer à son tour un visa pour les Algériens serait perçue comme une légitime réciprocité dans le monde diplomatique, mais aussi comme une confirmation que l’engrenage des tensions est bel et bien enclenché. Le Royaume va-t-il, au contraire, ignorer cette décision et continuer à jouer la carte de l’ouverture, tout en espérant que le vent finira par tourner ? Jusqu'à quand la patience diplomatique marocaine pourra-t-elle tenir face à une Algérie qui semble se complaire dans la défiance ? On le saura très bientôt. ◆

A près la rupture de ses relations diplomatiques avec le Maroc, après la fermeture du gazo- duc Maghreb-Europe, après la fermeture de son espace aérien à tous les avions marocains, mesures unilatérales toutes prises en 2021, l’Al- gérie a trouvé une nouvelle façon d’envenimer ses relations avec le Royaume. Cette fois, c’est une mesure administrative qui fait parler d’elle : les détenteurs de passeports marocains devront désormais se munir de visas pour entrer en Algérie. Comment le pouvoir algérien justifie-t-il cette décision ? «Profitant du régime d’exemption des visas, malheureusement, le Royaume du Maroc s’est livré à diverses actions attentatoires à la stabilité de l’Algérie et à sa sécurité nationale, avec l’organisation à grande échelle de réseaux de crime organisé, de trafic de drogue et d’êtres humains, de contrebande, d’immigration clan- destine et d’actes d’espionnage, ainsi que le déploiement d’agents de renseignements sio- nistes, détenteurs de passeports marocains, pour accéder librement au territoire national», accuse le ministère des Affaires étrangères, dans un communiqué rendu public le 26 septembre. Par D. William

politique où l'Algérie serait perpétuellement la victime.

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LUNDI 30 SEPTEMBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

ÇA SE PASSE AU MAROC

L a stratégie Génération Green vise à former 140.000 lauréats dans le secteur agricole d'ici 2030, a annoncé le ministre de l'Agriculture, Mohamed Sadiki, lors du lancement de l'année scolaire 2024-2025 à Témara. À ce jour, 33.600 lauréats ont déjà été formés dans diverses filières. Le ministre a souligné que cette formation est cruciale pour faire face aux défis actuels de l'agriculture, notamment la gestion des ressources naturelles et l'adaptation au changement climatique. Cette année scolaire introduit des initiatives pour amé- liorer la gouvernance et la qualité de la formation pro- fessionnelle agricole, notamment par l'institutionnali- sation de l'inspection pédagogique et l'alignement des programmes sur les besoins du marché. De nouvelles méthodes d'enseignement, comme l'apprentissage numérique et les stages pratiques, seront mises en place. En outre, le ministre a inauguré un internat pour filles et a visité des installations modernes, dont des laboratoires et des technologies d'agriculture de préci- sion, tout en annonçant de nouvelles formations axées sur le dessalement et le traitement de l'eau. ■

Secteur agricole

La tutelle veut former 140.000 lauréats d’ici 2030

Tamwilcom

21 Mds de DH de financements mobilisés au 1 er semestre L e Conseil d’administration de Tamwilcom a tenu sa 9 ème réunion, jeudi 26 septembre 2024 à Rabat, sous la pré- sidence de la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah. Lors de cette réunion, les comptes au 30 juin 2024 ont été examinés et arrêtés, et le budget de l’exercice 2025 approuvé. Confirmant les bonnes performances de Tamwilcom, l’activité globale au titre du 1 er semestre 2024 a enregistré une croissance de 5% par rapport au 1 er semestre 2023. L’intervention de Tamwilcom en faveur aussi bien des entreprises que des particuliers a permis de mobiliser des financements de 21 milliards de DH, pour un montant d’engagements de 11,8 milliards de DH. Activité historique de Tamwilcom, la garantie en faveur des entreprises privées a conservé son rôle central dans le «core business» avec près de 90% de l’engagement total. Ainsi, malgré un contexte difficile, l’activité de garantie au profit des TPME a enregistré une progression de 4% par rap- port au 1er semestre 2023, permettant la mobilisation d’un volume de crédits de 18,7 milliards de DH au titre de 28.550 opérations de financement, couverts par des garanties de l’institution totalisant 10,6 milliards de DH. L’essentiel de l’activité de garantie, soit plus de 90% des opérations, a bénéficié aux micros et très petites entreprises. La réunion du Conseil d’administration a également été consacrée à l’examen des comptes de Tamwilcom au 30 juin 2024. L’activité globale au titre de ce semestre a généré un PNB de 385,5 MDH et un résultat net de 183,23 MDH. Le Conseil a par la suite validé le budget de Tamwilcom au titre de l’exercice 2025 et approuvé la nouvelle feuille de route 2024-2030. ■

Marché des capitaux

La région Casablanca-Settat continue de chercher une banque d’affaires pour son emprunt obligataire L e marché public lancé par la Région Casablanca-Settat a été déclaré infructueux. Un milliard de dirhams sur 10 ans. C’est l’opération que souhaite structurer la région Casablanca-Settat sous forme d’emprunt obligataire à émettre sur le marché des capitaux. Deux concurrents ont présenté des offres d’assistance pour accompagner la région. Il s’agit, d’une part, d’un groupement de banques d’affaires composé de Valoris Corporate Finance, Capital Trust Finance et

BAM : AD Capital Finance. Et d’autre part, d’un groupement composé de CDG Capital, Attijari Finances et Upline Corporate Finance. Au final, la commission chargée de statuer sur ces offres a déclaré l’appel d’offres infructueux après avoir achevé ses travaux le 24 septembre. La région Casablanca-Settat n’est pas la première à envisager un financement via le marché des capitaux, puisque la ville d’Agadir a été précurseur en 2022 en levant un milliard de dirhams auprès d’investisseurs institutionnels locaux et étrangers. ■ B ank Al-Maghrib (BAM) a décidé de plafonner le niveau des frais d’interchange à 0,65% de la valeur de la transaction pour les opérations de paiement monétique domestique par le biais de cartes émises au Maroc. Cette décision réglementaire encadre les frais d’inter- change monétique domestique, qui correspondent à la quote-part perçue par les banques et les établissements de paiement sur la commission prélevée aux commer- çants au titre des paiements par carte. Les commissions sur paiement par carte ne peuvent être refacturées par les commerçants aux consom-

Les frais d’interchange monétique domestique plafonnés à 0,65%

mateurs, et de ce fait n’affectent pas le prix des biens ou services concernés par ces transactions, précise la Banque centrale. Cette mesure intervient dans le cadre des prérogatives de Bank Al-Maghrib en matière de veille à la sécurité des systèmes et des moyens de paiement. La décision réglementaire contribue à la protection de la clientèle des établissements de crédit et organismes assimilés et appuie les efforts de Bank Al-Maghrib pour le dévelop- pement du marché des paiements électroniques, ajoute la même source. ■

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ÇA SE PASSE DANS LE MONDE

Allemagne

France

Espagne

La dette publique monte à 112% du PIB à la fin du 2e trimestre

Le taux de chômage stable en septembre

A 1,5% sur an, l'inflation a nettement ralenti L es prix ont augmenté de 1,5% sur un an en Espagne au mois de septembre, en net recul par rapport à l''inflation de 2,38% enregistrée en août, a indiqué l'Institut national des statistiques (INE). La ralentissement de l'infla- tion s'explique à la fois par la baisse des prix des carburants, dans un contexte de chute des cours mondiaux du pétrole, et un recul des prix des produits alimentaires et de l'électricité, qui avaient grimpé voilà un an, selon INE. Ce taux, en baisse pour le qua- trième mois consécutif, ramène l'inflation espagnole bien en des- sous de la cible de 2% fixée par la Banque centrale européenne (BCE). ■

L a dette publique française a grimpé à 112 % du produit intérieur brut (PIB) à la fin du deuxième trimestre 2024 contre 110,5 % à fin mars, selon une estimation de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) publiée vendredi. La dette publique de la France poursuit ainsi son envolée pour s’établir à 3.228,4 milliards d'euros, soit une augmentation de 68,9 milliards d'euros entre avril et juin, après +58,2 milliards au trimestre précédent, relève l’INSEE dans sa dernière note de conjoncture. Comme au trimestre précé-

dent, l’augmentation de la dette publique française s’accom- pagne, selon la note, d’une hausse de la trésorerie des admi- nistrations publiques (+16,4 Md €), partiellement atténuée par des cessions d’actifs, si bien que la dette nette augmente un peu moins (+58,1 Md €) que la dette brute et s’établit à 103,5% du PIB. La progression de la dette publique accentue la pression sur le nouveau gouvernement conduit par le Premier ministre Michel Barnier, qui s'est engagé à pré- senter durant « la semaine du 9 octobre » son projet de budget pour 2025. ■

L e taux de chômage est resté stable en septembre en Allemagne, à 6,0% pour le quatrième mois d'affilée, dans un contexte de morosité économique persistante. Le nombre de personnes sans emploi a augmenté de 17.000 sur un mois, selon des données corrigées des variations saisonnières (CVS) publiées par l'Agence pour l'emploi. En données brutes, le nombre de chômeurs a baissé de 66.000 sur un mois, à 2,8 millions de personnes. Sur un an, le nombre de chômeurs a augmenté de 179.000. « Le chômage et le sous-emploi ont certes diminué en septembre, mais nettement moins que d'habitude au cours de ce mois », a commenté la présidente de l'Agence, Andrea Nahles, dans le communiqué. ■

Zone Euro

L es prêts aux ménages et entreprises de la zone Euro ont continué à augmen- ter en août après la baisse des taux d'intérêt entamée en juin, a annoncé la Banque centrale européenne (BCE). Ajustés de certaines opérations strictement financières, les prêts ont progressé de 1,6% sur un an, soit la hausse la plus élevée depuis juillet 2023. Le frémissement du crédit, obser- vé depuis janvier, prend de l'am- pleur alors que la BCE a décidé deux fois en trois mois - juin et septembre - de baisser ses taux directeurs, ce qu'elle n'avait plus fait depuis près de 5 ans. Dans le détail, les prêts aux ménages ont progressé de 0,6% sur un an, un dixième de point de mieux qu'en juillet, en étant tirés par les prêts à la consommation, sur fond de recul de l'inflation. ■ Nouvelle accélération de la croissance des crédits

Italie

L e gouvernement italien dirigé par Giorgia Meloni prévoit de ramener le déficit public dès 2026 à 2,8% du PIB, bien en dessous du plafond de 3% fixé par le Pacte de stabilité, a annoncé vendredi le ministère de l'Economie. Grâce à des recettes fiscales accrues, Rome compte réduire le déficit public à 3,8% du PIB cette année, contre 7,2% en 2023, un objectif plus ambitieux que le ratio de 4,3% envisagé lors des dernières prévisions gouvernementales en avril. Un déficit public à 2,8% du PIB dès 2026

Ces engagements figurent dans le plan de redressement des comptes publics sur sept ans présenté en Conseil des ministres par le ministre de l'Economie Giancarlo Giorgetti, que l'Italie doit adresser à la Commission européenne. Visée par une procédure européenne pour déficit excessif, comme six autres États membres, l'Italie explique dans son plan de redressement la manière dont elle compte revenir dans les clous dès 2026. ■

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BOURSE & FINANCES

Point Bourse Hebdo BAM, et ça repart !

Le marché s’est vite ressaisi pour se concentrer sur sa mission principale : s’attaquer à ses plus hauts historiques.

Evolution de l'indice Masi depuis août 2023

L Par Y . Seddik

a décision de Bank Al-Maghrib (BAM) de maintenir son taux direc- teur inchangé n’a finalement pas jeté de pavé dans la mare boursière. Après un premier moment de flotte- ment, où le Masi a glissé de 0,53%, il n’a pas fallu longtemps pour que les investisseurs reviennent à la charge. Et de quelle manière ! En deux petites séances, non seule- ment les pertes ont été effacées, mais l'indice a aussi marqué un nouveau plus haut annuel en grim- pant de 1,25% sur des volumes étoffés de 595 MDH. C’est ce qu’on appelle un rebond express. Les marchés nous surprendront toujours par leur capacité à oublier les «mauvaises» nouvelles et à se recentrer sur l’essentiel : aller de l’avant. En l’occurrence, la mission du moment est simple : s’attaquer aux plus hauts historiques, situés à seulement 500 petits points de là. Comme quoi, une fois digérée la décision de BAM, la question du taux directeur n’est plus qu’un détail. L’appétit des investisseurs n’a donc pas disparu, signe que la tendance haussière du marché repose sur des fondamentaux

solides, bien au-delà des seules décisions monétaires. C’est ce qu’on pourrait appeler : «acheter la rumeur, digérer la réalité». Et il faut dire que les entreprises cotées jouent leur partition sans fausses notes. La saison des publi- cations semestrielles a révélé des résultats solides pour bon nombre d’entre elles. Des croissances à deux chiffres : Sonasid progresse de 13%, Marsa Maroc de 45%, Oulmes affiche un joli +15,3%, Microdata s’offre un bond de 16%, et Colorado progresse de +30,6%. Un florilège de bonnes nouvelles qui ne fait que conforter l’optimisme ambiant. Bon comportement des taux Et que dire du marché obligataire ? Si la décision de BAM était très attendue, la séance suivante l'était tout autant, histoire de savoir com- ment le marché allait digérer la nouvelle. Après un démarrage pru- dent sur le marché secondaire des bons du Trésor, avec une légère hausse des taux, c’est sur le mar- ché primaire des adjudications que tout s’est joué. Le Trésor a

TOP Performances

FLOP Performances

S2M RDS Cartier Saada

-9,73%

+24,24% +12,77%

Stroc Industrie Akdital TotalEnergies Maroc

-8,56%

-7,54%

+10,74 %

sollicité 2,57 milliards de DH, tan- dis que les investisseurs, manifes- tement demandeurs, ont présenté pas moins de 8,4 milliards de DH en liquidités. Résultat des courses : détente géné- rale des taux ! Sur les maturités à 10 ans, les taux ont baissé de 18 points de base; sur 20 ans, le recul est de 6 points de base; et sur 30 ans, c’est une nette baisse de 24 points de base. Autant dire que l’interprétation de la décision de BAM est claire :

tout va dans le sens d’un marché obligataire qui se porte bien. Alors que le Masi semble prêt à attaquer ses sommets histo- riques, les conditions sont réu- nies et le terrain balisé pour une poursuite haussière. Tant que les résultats des entreprises conti- nuent de surprendre positivement et que le marché obligataire reste sous contrôle, les investisseurs devraient pouvoir poursuivre leur marche en avant. ◆

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BOURSE & FINANCES

Projet de Loi de Finances

dirhams annuels, exonérant les revenus mensuels jusqu’à 6.000 dirhams. Cette mesure permet- tra de soulager une large frange de la population, et alléger une pression fiscale souvent jugée disproportionnée. Cette réforme s’accompagnera d’un réajustement des tranches fiscales, visant à réduire les taux appliqués aux revenus moyens. Cette démarche représente une baisse d’environ 50% des taux actuels, une bouffée d’air pour les contribuables de la classe moyenne. De plus, le taux mar- ginal de l’IR sera ramené de 38% à 37%. Un pas en avant vers une fiscalité plus équilibrée ? Le volet familial n’est pas en reste. Le montant de la réduc- tion de l’IR pour les charges de famille sera porté à 500 dirhams par personne à charge, contre 360 dirhams actuellement. Une mesure qui répond aux appels à une meilleure prise en compte du poids des charges familiales dans le calcul de l’impôt. Informel : l’éternel défi Le PLF 2025 réitère également l’engagement de l’État dans la lutte contre la fraude fiscale et l’intégration du secteur informel. Depuis 2022, des actions ont été entreprises pour améliorer le cadre juridique et institution- nel, visant à assurer une plus grande équité fiscale. La pour- suite de ces efforts est primor- diale pour renforcer la confiance des contribuables, tout en mobilisant pleinement le poten- tiel fiscal du pays. Le projet de Loi de Finances 2025 dénote une ambition claire : moderni- ser le système fiscal marocain tout en répondant aux impératifs sociaux, économiques et envi- ronnementaux. La refonte de l’IR, alliée à des mesures douanières plus ciblées, devrait avoir un impact significatif sur le pouvoir d’achat des ménages marocains. Quant à la taxe carbone, elle marque un tournant vers une fiscalité plus écologique, et ins- crit le Maroc dans la mouvance internationale de lutte contre le changement climatique. ◆

Les principales mesures fiscales et douanières du PLF 2025 concernent la réforme de l'impôt sur le revenu, la lutte contre la fraude fiscale et la promotion de la transition énergétique. Tour d’horizon. Plus de justice fiscale, plus de vert

Par Y. Seddik

 Après la réforme de la TVA, le Maroc poursuit sa modernisation fiscale avec de nouvelles mesures dans le cadre du PLF 2025.

A

près avoir enclenché en 2024 la vaste et délicate réforme de la TVA, le gouvernement pour- suit ses efforts de modernisation fiscale avec le projet de Loi de Finances (PLF) pour 2025. Ce nouveau cadre budgétaire pro- pose d’importants ajustements du système fiscal afin de mieux répondre aux défis économiques actuels, renforcer l’équité fis- cale et soutenir les ambitions de développement durable du Royaume. Parmi les annonces phares, la mise en place d’un système de marquage des produits pétroliers s’impose comme une priorité. En collaboration avec le minis- tère de la Transition énergétique, cette mesure vise à mieux tracer

les hydrocarbures, un secteur particulièrement sensible sur le plan fiscal. Il s’agit ainsi de lutter efficacement contre les fraudes et d’optimiser les recettes doua- nières, tout en anticipant les enjeux liés à la sécurité énergé- tique. L’autre nouveauté d’envergure concerne l’instauration d’une taxe carbone, une première au Maroc. La fiscalité environne- mentale, longtemps considé- rée comme marginale, se voit désormais au centre du dispo- sitif douanier. Concrètement, cette mesure traduit une volonté d’encourager une économie plus verte et de sensibiliser les entre- prises aux enjeux climatiques, tout en s’alignant sur les engage- ments internationaux du Maroc en matière de durabilité. En parallèle, la poursuite de la mise en place d’un cadre régle- mentaire pour le métier d’affi- neur des métaux précieux doit

garantir la traçabilité de la chaîne de valeur. La réforme du Code de recouvrement des créances publiques (CRCP) viendra, elle, en appui à la Trésorerie géné- rale du royaume (TGR) pour opti- miser la collecte des recettes publiques. Autant de mesures qui traduisent la volonté de moderni- ser et de renforcer les capacités de l’administration douanière.

Un IR repensé pour plus d’équité

Par ailleurs, la grande réforme attendue pour 2025 reste sans conteste celle de l’Impôt sur le revenu (IR). Dans le sillage de l’accord conclu en avril 2024 lors du dialogue social, le gou- vernement s’engage à renfor- cer le pouvoir d’achat, surtout celui des classes moyennes. La refonte du barème progressif de l’IR prévoit ainsi une hausse du plafond du revenu exoné- ré d’impôt de 30.000 à 40.000

La refonte du barème progressif de l’IR prévoit une hausse du plafond du revenu exonéré d’impôt de 30.000 à 40.000 DH annuels.

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BOURSE & FINANCES

Prêt de titres

peu à une zone grise. Certaines banques utilisaient ce mécanisme pour se refinancer sans collaté- ral, et certains OPCVM pilotaient leurs ratios en toute discrétion. On se retrouvait alors avec un effet de levier extrême et une opacité totale sur le pricing des prêts. Je rappelle qu’entre fin 2014 et fin 2016, les prêts à blanc sans garantie dominaient et ren- daient le marché vulnérable. C'est précisément pour remédier à ces excès que la réforme est inter- venue» , nous rappelle un profes- sionnel du marché.

Quel changement depuis la réforme ? L'amendement de 2021 a marqué un tournant en imposant des garanties pour la majorité des opérations de prêt de titres. Malgré le cadre plus strict, le marché des prêts de titres a connu une forte croissance, avec une hausse significative des volumes échangés. Par Y. Seddik D

epuis son introduction, l’activité de prêt de titres, régie par la loi n°45-12 puis modifiée par la loi n°83-20, a joué un rôle clé dans les marchés financiers en offrant aux investisseurs des opportuni- tés d'améliorer leur rendement. Toutefois, le manque de garanties dans certaines transactions repré- sentait un risque non négligeable pour les acteurs du marché. Avec l’amendement de la loi en août 2021, qui a introduit l'obligation de constituer des garanties pour toute opération de prêt de titres, une nouvelle ère a débuté pour cette activité, marquée par une régulation moins laxiste. Le prêt de titres permet à un prêteur de transférer la pleine

propriété de titres à un emprun- teur, qui s’engage à les resti- tuer moyennant une rémunéra- tion. Cet instrument de marché apporte une grande flexibilité aux investisseurs, notamment les institutionnels et les banques. Néanmoins, il comporte plusieurs risques, en particulier celui de contrepartie, où l’une des parties pourrait ne pas être en mesure de restituer les titres ou la garan- tie promise. Avant l’amendement de la loi 83-20, la majorité des transactions était conclue sans collatéral, ce qui augmentait ces risques, surtout dans les opéra- tions intragroupes, comme entre banques et OPCVM d’un même groupe financier.

L’amendement d’août 2021 a introduit une exigence majeure: l’obligation de constituer une garantie (collatéral) pour chaque opération de prêt de titres. Ce renforcement vise à protéger les prêteurs, en leur assurant une couverture en cas de défaillance des contreparties. Les garanties acceptées incluent les espèces, les actions cotées, les bons du Trésor (BDT) et les «Autres titres». Toutefois, l’amendement prévoit des exceptions notables, permet- tant certaines transactions intra- groupes et celles effectuées par des teneurs de marché de se faire sans collatéral. « Avant la réforme, le marché des prêts de titres ressemblait un

Un impact tangible sur le marché

L’amendement a transformé en profondeur le marché du prêt de titres. En 2023, les opérations de prêt de titres ont atteint un volume de 315 milliards de DH, en hausse de 4,6%. L’encours de ces opé- rations a enregistré une hausse significative de 67% en glisse- ment annuel, avec un volume de 34,3 milliards de DH. Ce chiffre reflète l’adaptation rapide des acteurs aux nouvelles exigences et témoigne de la résilience de cette activité, malgré un cadre réglementaire plus strict. La structure des prêts a, elle aussi, évolué. Les bons du Trésor (BDT) représentent désormais la majo- rité des titres prêtés, à hauteur de 97,76% en 2023, contre 96,13% en 2022. Cette surreprésentation des BDT souligne une préférence croissante pour des garanties sûres, particulièrement dans un contexte de régulation accrue. Les titres de dette privée, en revanche, ont vu leur part réduite à 1,67% en 2023, en baisse par rapport aux années précédentes.​ «La réforme d’août 2021 a claire- ment apporté une sécurité sup- plémentaire. L’obligation de colla- téral a donné lieu à une sélection plus rigoureuse des transactions, et n'a surtout pas freiné la dyna- mique du marché, puisque l’en- cours était de 189 Mds de DH en 2021 contre 315 Mds de DH en 2023», commente notre source. Du côté des principaux acteurs du marché, les prêteurs sont prin-

 L’amendement de la loi 83-20 a profondément modifié l’activité de prêt de titres, en la rendant plus sécurisée sans pour autant freiner sa dynamique.

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cipalement constitués d’OPCVM, avec une part de marché qui passe de 84,85% en 2022 à 82,23% en 2023. Ils sont suivis par les banques, qui enregistrent une hausse, passant d’une part de 14,39% en 2022 à 16,46% en 2023. Côté emprunteurs, les banques occupent la première position en 2023 et représentent 43,3% du volume des emprunts, contre 34,68% en 2022. En deuxième position figurent les OPCVM, dont la part a baissé, en passant de 34,27% en 2022 à 21,19% en 2023. Les sociétés non financières se sont maintenues avec une part de 19,89% en 2023 contre 19,79% en 2022. Cela s’explique notam- ment par le besoin de sécurisation et la nécessité de se conformer aux nouvelles obligations de col- latéralisation​.

risques pour les prêteurs et a rendu le marché plus transparent. En revanche, la part des transactions sans collatéral a tout de même aug- menté, passant de 10,1% en 2022 à 14,9% en 2023, en grande partie grâceaux dérogations prévues par la loipour certaines transactions intra-groupes ou avec des teneurs d emarché. Ces opérations, bien que moins risquées en apparence, doivent être surveillées de près pour éviter toute accumulation de risque systémique​. «Je vous rappelle également qu’en février le régulateur a mis en consul- tation publique un projet de cir- culaire visant à opérationnaliser les amendements apportées à loi 45-12. Ce projet clarifie les règles de fonctionnement, les exigences d'agrément pour les plateformes, et aussi les modalités de reporting, ce qui va sans doute aider à profes-

«J’estime aussi que les exceptions prévues pour les transactions intragroupes ou avec les teneurs de marché laissent une certaine flexibilité, pour maintenir la fluidité des opérations entre entités d'un même groupe, d’où la hausse également des opérations chez certaines banques », précise-t-il Un autre indicateur intéressant est l’évolution de la durée moyenne des prêts de BDT, qui est pas- sée de 2,1 semaines en 2022 à 5,3 semaines en 2023. Un chan- gement qui dénote d’une préfé- rence pour des engagements plus longs, qui permettent une meil- leure optimisation des garanties mobilisées​. Des résultats prometteurs, mais une vigilance nécessaire L’obligation de collatéralisation a donc considérablement réduit les

Les banques ont renforcé leur rôle d'acteurs majeurs, tandis que les tran- sactions sans collatéral ont légèrement augmenté grâce aux dérogations pré- vues par la loi.

sionnaliser davantage ce marché» , explique le professionnel de la ges- tion d’actifs. En définitive, l’amendement de la loi 83-20 a profondément modifié l’ac- tivité de prêt de titres, en la rendant plus sécurisée, sans pour autant freiner sa dynamique. Les acteurs du marché semblent s’être adaptés rapidement, et les volumes échan- gés montrent une belle progression. Toutefois, dans ce nouvel environ- nement où la sécurité est renforcée, la vigilance reste de mise pour assu- rer que les exceptions n’engendrent pas de nouveaux risques.​ ◆

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Pour 2023, les désinvestissements ont atteint 1,012 milliard de dirhams. Par mode de désinvestissement, après une chute marquée entre 2012 et 2017, les introductions en Bourse ont connu un regain d’activité durant les 6 dernières années, passant entre 9% entre 2012 et 2017 à 14% pour la période s’étendant de 2018 à 2023. Il faut savoir que quand la sortie du fonds coïncide avec un IPO (Initial public offering), cela signifie que la croissance rapide recherchée a été atteinte dans un laps de temps res- treint, et que la société a atteint un degré de maturité lui permettant de faire son entrée en Bourse. Et lorsqu’on considère la dynamique interne de ce type de véhicule alterna- tif d’investissement, qu’est le capital- investissement, on se rend compte que 41 actes d’investissement ont été effectués en 2023, 25 étant des investissements nouveaux et 16 des réinvestissements. Huit nouveaux investissements ont eu lieu dans la phase d’amorçage et de risque, et plus particulièrement dans les secteurs des nouvelles technolo- gies (Fintech, Health tech et Ed tech), ce qui souligne une appétence plus grande pour l’investissement dans la croissance rapide des startups tech- nologiques sous nos cieux. Il faut en outre souligner le fait que deux records ont été enregistrés en 2023. D’une part, le total des levées de capitaux mobilisés a atteint un total de 3,009 milliards de dirhams, dont un record d’investissement pour le financement de projets de croissance d’entreprises au Maroc. Oui, le capital-investissement bien senti peut être très impactant, et per- mettre de faire naître de nouveaux champions nationaux dans de nom- breux domaines, et notamment dans les NTIC (nouvelles technologies de l’information et des communications). F.N.H. : Selon l'Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC), à fin 2023, les investissements réalisés dans 280 entreprises s’élèvent à 14 milliards de dirhams. Quelle lecture en faites-vous ? Kh. D. : La nouvelle charte de l’inves- tissement vise à maximiser les impacts de l'investissement, en particulier en termes de création d'emplois stables,

Avec une montée significative des investissements dans des secteurs clés comme les nouvelles technologies, la santé et l'éducation, le capital-investissement apparaît comme un moteur potentiel de croissance économique. Entretien avec Khalid Doumou, économiste et expert financier. «Le Maroc doit travailler sur ses propres facteurs de succès en misant sur des investissements bien ciblés» Capital-investissement

Propos recueillis par M. Boukhari

Finances News Hebdo : Depuis plus de 20 ans, le Maroc réa- lise une performance non négligeable dans le secteur du capital-investissement, ce qui a favorisé l'émergence de bon nombre d'acteurs de renom dans divers domaines clés. Que pouvez-vous nous en dire ? Khalid Doumou : Tout d’abord, il faut savoir que la taille du marché maro- cain du capital-investissement, pris à lui tout seul, ne peut pas impacter significativement le marché du capi- tal-investissement (Private equity) à l’échelle régionale ou mondiale. Dans ses cinq segments de marché, capi- tal amorçage, capital-risque, capital développement, capital transmission et capital retournement, les montants investis à fin 2023 ne dépassent guère 2,542 milliards de dirhams. Nous en sommes à la fin de la qua- trième génération de fonds au Maroc. Après une baisse de la part des inves- tisseurs marocains entre la première et la troisième génération de fonds (de 73% entre 2000 et 2005, à 25% entre 2012 et 2016), les capitaux levés auprès des investisseurs marocains ont enregistré une hausse marquée entre 2016 et 2023, représentant ainsi 45% des levées totales de fonds sur la période. Les levées de fonds ont

atteint un montant global de 9 milliards de dirhams sur la période 2018-2023, soit plus du double des fonds levés sur la période 2012-2017. Il faut savoir que la durée moyenne de détention des participations est de 5,8 ans.

Les sorties effectuées au cours des 6 dernières années (2018-2023) ont atteint 4,62 milliards de dirhams, soit plus que le montant enregistré lors de la période précédente (2012-2017) qui était de 1,98 milliard de dirhams.

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de développement équitable des ter- ritoires, de priorisation des secteurs porteurs pour l'économie nationale et de développement durable. Le capital-investissement marocain est un véhicule d’investissement composé de 13 sociétés de gestion et de 11 fonds d’investissement qui devraient permettre d’aider à répondre aux objectifs de cette charte. Mais l’écosystème du Private equity au Maroc reste réduit. À fin 2022, les investissements réali- sés dans 260 entreprises s’élevaient à 11,4 milliards de dirhams. Une année plus tard, 20 entreprises de plus ont été investies, pour un montant global de 14 milliards de dirhams. Ce marché est donc sur un trend haussier. Dans un pays en phase de dévelop- pement rapide et plurisectoriel tel que le nôtre, parvenir à lever des fonds de capital-investissement pour les sec- teurs stratégiques que sont la santé et l’éducation, est une réalisation que nous ne pouvons qu’applaudir des deux mains. Il en est de même pour le financement des grands chantiers d’infrastructures dont le Maroc a besoin dans le court et le moyen terme. Mais pour le finan- cement des startups innovantes, un grand effort doit encore être réalisé pour que les jeunes geeks, déve- loppeurs et autres quants marocains puissent s’exprimer de manière plus impactante dans des sociétés inno- vantes «Made in Morocco». F.N.H. : Comment les tendances actuelles en capital-investisse- ment pourraient-elles influen- cer le développement des sec- teurs clés comme la santé, les TIC et les services dans le futur ? Kh. D. : Les tendances actuelles sont haussières, mais de nombreux défis attendent les sociétés d’investisse- ment marocaines qui voudraient attirer le capital local des investisseurs insti- tutionnels, des banques et des Family offices (gestion de fortunes familiales) et autres High net worth individuals (individus très fortunés) dans des pro- jets de développement à retour sur investissements jugés satisfaisants. Dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la construction d’infrastructures d’envergure, nous disposons de quelques retours d’ex-

périences intéressants qui peuvent revêtir valeur d’exemple, mais pour la high-tech, les entreprises marocaines tardent à réaliser leur plein potentiel de croissance. Bien sûr, il est plus facile d’investir dans des sociétés qui ont pignon sur rue et un track record (historique de vente) qui parlent pour elles. La ges- tion de bon père de famille est celle qui privilégie les rendements moyens,

avec des coefficients de risques finan- ciers jugés raisonnables. Or, dans le Private equity, les meilleurs rende- ments sur capital investi reviennent en général à des investisseurs qui ont une grande appétence au risque, et qui osent avancer des fonds importants même si la probabilité de succès peut paraître, au premier abord, minime. Car en réalité, le capital-investisse- ment, c’est la capacité d’accompa-

gner des entreprises dans leur déve- loppement, sans la tyrannie des fins de trimestres où les entreprises doivent présenter leurs rapports d’activité à leurs actionnaires et aux médias (entreprises cotées en Bourse). Mais bien sûr, le Maroc doit travailler sur ses propres facteurs de succès, c’est- à-dire en misant sur des investisse- ments bien ciblés, fléchés, maîtrisés, et surtout bien exécutés.

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