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FINANCES NEWS HEBDO / LUNDI 30 SEPTEMBRE 2024

BOURSE & FINANCES

de développement équitable des ter- ritoires, de priorisation des secteurs porteurs pour l'économie nationale et de développement durable. Le capital-investissement marocain est un véhicule d’investissement composé de 13 sociétés de gestion et de 11 fonds d’investissement qui devraient permettre d’aider à répondre aux objectifs de cette charte. Mais l’écosystème du Private equity au Maroc reste réduit. À fin 2022, les investissements réali- sés dans 260 entreprises s’élevaient à 11,4 milliards de dirhams. Une année plus tard, 20 entreprises de plus ont été investies, pour un montant global de 14 milliards de dirhams. Ce marché est donc sur un trend haussier. Dans un pays en phase de dévelop- pement rapide et plurisectoriel tel que le nôtre, parvenir à lever des fonds de capital-investissement pour les sec- teurs stratégiques que sont la santé et l’éducation, est une réalisation que nous ne pouvons qu’applaudir des deux mains. Il en est de même pour le financement des grands chantiers d’infrastructures dont le Maroc a besoin dans le court et le moyen terme. Mais pour le finan- cement des startups innovantes, un grand effort doit encore être réalisé pour que les jeunes geeks, déve- loppeurs et autres quants marocains puissent s’exprimer de manière plus impactante dans des sociétés inno- vantes «Made in Morocco». F.N.H. : Comment les tendances actuelles en capital-investisse- ment pourraient-elles influen- cer le développement des sec- teurs clés comme la santé, les TIC et les services dans le futur ? Kh. D. : Les tendances actuelles sont haussières, mais de nombreux défis attendent les sociétés d’investisse- ment marocaines qui voudraient attirer le capital local des investisseurs insti- tutionnels, des banques et des Family offices (gestion de fortunes familiales) et autres High net worth individuals (individus très fortunés) dans des pro- jets de développement à retour sur investissements jugés satisfaisants. Dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la construction d’infrastructures d’envergure, nous disposons de quelques retours d’ex-

périences intéressants qui peuvent revêtir valeur d’exemple, mais pour la high-tech, les entreprises marocaines tardent à réaliser leur plein potentiel de croissance. Bien sûr, il est plus facile d’investir dans des sociétés qui ont pignon sur rue et un track record (historique de vente) qui parlent pour elles. La ges- tion de bon père de famille est celle qui privilégie les rendements moyens,

avec des coefficients de risques finan- ciers jugés raisonnables. Or, dans le Private equity, les meilleurs rende- ments sur capital investi reviennent en général à des investisseurs qui ont une grande appétence au risque, et qui osent avancer des fonds importants même si la probabilité de succès peut paraître, au premier abord, minime. Car en réalité, le capital-investisse- ment, c’est la capacité d’accompa-

gner des entreprises dans leur déve- loppement, sans la tyrannie des fins de trimestres où les entreprises doivent présenter leurs rapports d’activité à leurs actionnaires et aux médias (entreprises cotées en Bourse). Mais bien sûr, le Maroc doit travailler sur ses propres facteurs de succès, c’est- à-dire en misant sur des investisse- ments bien ciblés, fléchés, maîtrisés, et surtout bien exécutés.

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