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LUNDI 30 SEPTEMBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

BOURSE & FINANCES

diale et le web représentent de nouveaux défis et opportunités pour le capital-investissement. Dans le domaine des investis- sements dits verts ou à impact social et environnemental positif, dans l’éolien offshore, le solaire, l’hydrogène et l’ammoniac vert, le dessalement de l’eau, les bat- teries électriques, les études et implantations d’espèces végé- tales résilientes en milieu aride (plantes dites succulentes), la transformation et la vente du cannabis à effet thérapeutique, de nombreuses opportunités s’offrent encore aux plus vision- naires et téméraires des inves- tisseurs. Selon le rapport de Bain & Company, un des plus grands cabinets de conseils en stratégie et management mondial, le Private equity bénéficie d'un niveau de capitaux propres sans précédent. À la fin de 2022, le Dry Powder (x capitaux non investis ou l'argent «en attente» que les sociétés de capital-investissement ont à leur disposition pour des investis- sements futurs) atteignait 3.700 milliards de dollars, en hausse par rapport aux 3.200 milliards de dollars de l'année précédente. Malgré un environnement difficile marqué par l'inflation et la hausse des taux d'intérêt, les perspec- tives à long terme pour le Private equity restent solides. Toutefois, l'incertitude actuelle pourrait frei- ner l'activité de transaction, en particulier pour les plus grandes transactions qui nécessitent le plus d'effet de levier. Le rapport de PitchBook, quant à lui, souligne que la différence entre le capital déployé dans les startups et le capital levé par les fonds de capital-risque a atteint 84,2 milliards d'euros en 2021 et 74,6 milliards d'euros en 2022. Avec le capital sortant des fonds à des taux records ces dernières années, des défis pour maintenir les niveaux de collecte de fonds pour financer les futurs investis- sements pourraient émerger. Les niveaux de dry powder pourraient diminuer et une pénurie de capital pourrait survenir dans les années à venir. ◆

 Le capital-investissement marocain est un véhicule d’investissement composé de 13 sociétés de gestion et de 11 fonds d’investissement.

Le capital-investissement demeure avant tout un «People’s business», c’est-à-dire une activi- té fongible qui dépend de la bonne ou de la mauvaise gestion des fonds mis à disposition par des actionnaires professionnels plus ou moins engagés et disciplinés dans l’accompagnement d’entre- preneurs désireux de réussir dans des activités souvent soit tota- lement nouvelles, soit exercées dans un domaine à forte intensité capitalistique et hyper-concur- rentiel. Le capital-investissement est un accélérateur de croissance pour des entreprises qui, en 5 ou 6 ans, peuvent faire ce qu’elles pourraient faire seules, mais en 10 ou 15 ans. Il faut savoir que l’investissement en capital dans des sociétés non cotées en Bourse est vertueux, car ce sont des sommes directe- ment investies dans l’économie réelle, mais le versant de cela, c’est que ce marché du capi- tal-investissement est par nature illiquide, car l’investisseur ne peut pas revendre ses actions ou ses obligations quand cela lui chante sur un marché organisé à cet effet. Les sociétés nouvellement créées ne distribuent pas de dividendes, mais créent de la valeur en

interne, laquelle valeur va être réinvestie dans l’entreprise pour faire décoller les ventes dans les plus brefs délais. Et la plus-value des individus formant société pourra se pré- ciser quand ceux-ci cèderont leurs parts sociales à d’autres fonds, ou dans le cadre de M&A (fusions ou acquisitions). Le système financier, avec le ministère de l’Economie et des Finances, le département du Budget, la Banque centrale, les banques secondaires, le Fonds Mohammed VI pour l’investisse- ment, CDG Invest, Casablanca Finance City, la Bourse et les sociétés de gestion de patrimoine et d’investissements et les divers régulateurs, constitue la colonne vertébrale de notre économie. Les prises de bénéfices de nos banques marocaines en 2023 ont atteint des records de rentabilité, selon l’Agence de notation Fitch. Selon les données de cette agence, les 7 plus grandes banques marocaines ont enre- gistré une augmentation substan- tielle de 28% en glissement annuel de leur revenu net agrégé pour le premier semestre de 2023. Cette hausse peut être attribuée prin- cipalement à une augmentation des revenus, avec une croissance

notable des revenus d’intérêts nets de 7%. Les taux d’emprunt ont atteint leurs niveaux les plus élevés depuis 2017, contribuant de manière significative à cette réussite financière. L'agence de notation internatio- nale Fitch Ratings a maintenu la notation du Maroc à «BB+» sur le long terme avec une perspective stable. Les politiques macroéco- nomiques saines du Royaume ont permis d'être résilients face aux chocs successifs qui ont impacté le Maroc, et permis les notations «BB+» du Maroc. Dans le domaine du Private equi- ty, notre pays accuse encore du retard sur des pays tels que l’Egypte, le Nigeria, le Kenya, ou encore Madagascar. Notre sta- bilité politique et celle de notre devise, ainsi que la vitalité de notre économie et l’amélioration de notre climat des affaires repré- sentent autant d’atouts majeurs pour l’attraction de capital-ris- queurs chez nous. La transition énergétique mon-

Le capital-investissement bien senti peut être très impactant, et permettre de faire naître de nouveaux champions nationaux dans de nombreux domaines, et notamment dans les NTIC.

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