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LUNDI 30 SEPTEMBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

BOURSE & FINANCES

ger une participation plus large et attirer plus de financements. • Une faible adoption numé- rique : Un autre défi est lié à l'accès limité au paiement en ligne et aux services numé- riques. Même si la loi a per- mis un cadre législatif pour le crowdfunding, une partie de la population reste en marge de l'économie numérique, ce qui limite le nombre de contribu- teurs potentiels. • Et enfin une sensibilisation insuffisante : Beaucoup de Marocains, qu’il s’agisse du grand public ou des petites entreprises, ne connaissent pas bien les avantages du crowdfunding. Les plateformes estiment qu'une campagne de sensibilisation nationale, voire des programmes de formation, serait nécessaire pour dynami- ser ce secteur. La loi 15-18 a été un élément déclencheur essentiel pour structurer le secteur du crowd- funding, mais elle doit encore être améliorée pour surmon- ter certaines contraintes admi- nistratives, réglementaires et techniques. Les opérateurs restent optimistes quant à l’avenir du crowdfunding au Maroc, mais prêchent pour un assouplissement des règles et une plus grande sensibilisation pour maximiser son potentiel. F.N.H. : Les prévisions mondiales des fonds à lever à travers le finan- cement participatif sont estimées à 300 mil- liards de $ en 2025. A votre avis, comment le Royaume peut-il en tirer profit ? S. T. : Le potentiel mondial du financement participatif repré- sente une opportunité consi- dérable pour un pays comme le nôtre. Ce mode de finance- ment offre des avantages indé- niables que notre pays peut exploiter pour stimuler l'inno- vation, l'inclusion financière et le développement des entre- prises locales.

Le financement participatif per- met aux entrepreneurs et aux startups marocaines de lever des fonds sans passer par les canaux traditionnels, tels que les banques, souvent dif- ficiles d'accès pour les jeunes entreprises. Le Maroc peut donc tirer parti de ce mode de financement pour encourager l’émergence d’une nouvelle génération d'entrepreneurs, notamment dans les secteurs de la technologie, de l’agricul- ture, du tourisme, de la res- tauration, du développement durable et de l’artisanat. En facilitant l'accès à des fonds pour des projets innovants, le pays pourrait non seulement réduire le chômage des jeunes (véritable problématique, clas- sée en tête des priorités du gouvernement Akhannouch à mi-mandat). Il peut aussi sti- muler la création de valeur ajoutée à travers l’innovation technologique. Au Maroc, les PME repré- sentent une part importante du tissu économique. Le crowd- funding peut être un outil essentiel pour ces entreprises. En favorisant l'utilisation de plateformes numériques, le Royaume pourrait ouvrir la voie à des initiatives locales qui manquent de soutien finan- cier, tout en permettant aux citoyens d’investir dans des projets qui ont un impact direct sur leur communauté. Il peut profiter aussi des ten- dances mondiales en crowd- funding pour attirer des inves- tisseurs étrangers sur les plateformes locales et ainsi exploiter l'intérêt grandissant des investisseurs étrangers pour les marchés émergents. Et également, ouvrir des flux de capitaux vers des secteurs stratégiques et créer des par- tenariats entre les plateformes marocaines et internationales à même d’être un catalyseur pour attirer ces fonds et soute- nir des projets ambitieux. Le financement participatif est particulièrement adapté

à des secteurs à fort poten- tiel au Maroc, comme l'agri- culture et l’économie verte; les industries créatives (ciné- ma, musique, art); des pro- jets d’énergie solaire en zones rurales ou des projets agricoles durables pourraient bénéficier de ce mode de financement pour accélérer leur dévelop- pement… Ces secteurs sont essentiels à la croissance éco- nomique et au développement durable du pays, et le crowd- funding pourrait permettre de diversifier leurs sources de financement. Outre le financement de projets commerciaux, le crowdfunding

peut jouer un rôle crucial dans le financement d’initiatives sociales ou communautaires, comme les projets éducatifs, les infrastructures locales ou encore les programmes de développements régionaux. En encourageant les plateformes locales à soutenir des projets à impact social, le Maroc pour- rait renforcer son tissu social tout en répondant à des défis locaux spécifiques, comme l'accès à l'éducation ou à l'eau potable dans certaines régions rurales. Nous sommes à un tournant décisif où il peut profiter de l'essor mondial du crowdfun- ding pour dynamiser notre économie, en particulier pour les petites entreprises, les star- tups et les projets à impact social.

Le cadre actuel présente encore des obstacles pour attirer des fonds ou des contributeurs étrangers.

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