FNH N° 1167 ok

20

LUNDI 30 SEPTEMBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

ECONOMIE

Conjoncture

Les autres indicateurs macroé- conomiques montrent, pour leur part, des signaux plus encoura- geants. Sur le plan de l'inflation notamment. Car, après une infla- tion élevée à 6,1% en 2023, les prévisions de Bank Al-Maghrib indiquent une décélération mar- quée à 1,3% en 2024, avant de remonter légèrement à 2,5% en 2025. L'inflation sous-jacente, qui exclut les produits alimen- taires à prix volatils, se stabilise autour de 2%, confirmant un contrôle relatif des pressions inflationnistes internes. Cette évolution favorable est attribuée à la baisse des prix des pro- duits alimentaires volatils et à une modération des prix à la production. Les anticipations d'inflation recueillies auprès des experts du secteur financier ont également reculé à 2,2% à moyen terme, contre 2,7% lors du trimestre précédent. Échanges extérieurs Les comptes extérieurs du Maroc montrent un léger creuse- ment du déficit commercial, avec une augmentation de 5,5% des exportations contre une hausse de 3,7% des importations. Les exportations ont été portées par les secteurs automobile (+8,5%) et aéronautique (+20,3%), tan- dis que les phosphates et leurs dérivés ont enregistré une pro- gression notable de 14,1%. Les importations, quant à elles, ont augmenté principalement en raison des biens d'équipement (+9,1%) et des demi-produits (+8,6%). Cependant, la facture énergétique a enregistré un allè- gement de 4,1%. Les recettes touristiques continuent de sou- tenir la balance des paiements, avec une croissance de 7,1% en 2024, tandis que les trans- ferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont maintenu un rythme de progression solide (+3,3%), et devraient atteindre 121,8 milliards de dirhams en 2025. Le déficit du compte cou- rant est ainsi contenu à 1,4% du PIB en 2024, une amélioration par rapport à 2023.

Un satisfecit de Bank Al-Maghrib entaché de risques

Inflation et croissance modérée. Le chômage, grand point noir. L’hémorragie de cash à l’étude. Par A. Hlimi L ’

économie marocaine fait face à des défis complexes, mar- qués par le stress hydrique et la sécheresse, une situation de chômage persistante et des risques externes importants. Toutefois, la maîtrise relative de l'inflation et la solidité des échanges extérieurs, notam- ment grâce au dynamisme des exportations, permettent de maintenir une trajectoire de croissance modérée en atten- dant des jours meilleurs. Ainsi, la situation économique du Maroc, telle que décrite dans le dernier rapport sur la politique monétaire de Bank Al-Maghrib,

montre des tendances contras- tées dans les secteurs clés. En matière d'emploi, le taux de chômage national continue de poser problème et le gouverne- ment n'a toujours pas trouvé le moyen de relancer la machine de l'emploi, alors qu'une bonne partie du chômage s'explique par les mauvaises campagnes agricoles qui se sont succé- dé ces dernières années. En 2024, le chômage a progressé à 13,1% ,après 12,4% en 2023. Cette augmentation résulte prin- cipalement de la perte de 82.000 postes dans les zones rurales, particulièrement dans les sec-

teurs agricoles et du bâtiment. Malgré une création d’emplois dans l’industrie et les services, la perte nette d'emplois dans les secteurs précités a exacerbé le chômage global. Le taux d'activité est également en baisse, passant de 44,8% à 44,2%. Jamais le chômage des jeunes n'a été aussi élevé. Selon le wali de Bank Al-Maghrib, la politique monétaire ne peut pas, à elle seule, éradiquer ce fléau. Cela passerait, selon lui, par des réformes plus profondes et courageuses, avec notamment un système éducatif plus per- formant.

 Bank Al-Maghrib anticipe une poursuite du ralentissement de l'inflation à moyen terme.

www.fnh.ma

Made with FlippingBook flipbook maker