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LUNDI 30 SEPTEMBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

ECONOMIE

Viandes rouges et blanches

De la ferme à l'assiette, mais à quel prix ?

 La consommation nationale de viande par habitant et par an est de 17 kg, alors que la moyenne mondiale se situe à 42 kg.

n dépit de la baisse des ten- sions inflationnistes, la hausse des prix des viandes rouges et banches se poursuit. Ils ont atteint des niveaux record, sus- citant la grogne des citoyens à travers les réseaux sociaux, mais aussi des associations de protection des consomma- teurs. Les prix des viandes rouges varient dans le monde rural dans une fourchette comprise entre 75 et 90 DH le kilo pour la viande bovine, et 90 à 120 DH pour la viande ovine. Dans les villes, cette fourchette est com- Le département de tutelle, en coordination avec les professionnels, a pris une série de mesures pour apaiser la flambée des prix. Les prix dans le marché de gros de Casablanca ont atteint des niveaux record, avec 110 DH/kg pour la viande ovine et 85 à 90 DH pour la viande bovine. Par C. Jaidani E prise entre 85-100 DH le kilo pour la viande bovine et 100- 150 DH pour la viande ovine. Pour leur part, les produits avicoles se sont inscrits, eux aussi, dans cette tendance haussière. Le poulet de chair est négocié au-delà de 30 DH/ kilo et les œufs dépassent la moyenne de 1,20 DH/unité. Les professionnels des deux sec- teurs expliquent cette flambée par différents facteurs, dont particulièrement la sécheresse qui sévit depuis six années successives et la hausse des prix des intrants et ceux de

l’aliment de bétail qui, pour l’essentiel, sont importés. «Tous les prix des produits alimentaires ont connu une hausse, mais enregistrent par moments des pauses, et par- fois des baisses. Mais ceux des viandes rouges et des viandes blanches tirent vers le haut. C’est un constat inquiétant du fait que c’est la principale source de protéines pour les consommateurs. Déjà, la part de viandes rouges au Maroc par habitant est limitée à 17 kg/an, alors que la moyenne mondiale avoisine les 42 kg/ an, et grimpe à 69 kg/an dans les pays développés. Nous sommes nettement en deçà de ce niveau. Avec la flambée des prix et la baisse du pou- voir d’achat, les consomma- teurs sont contraints d’ache- ter moins de viandes. Cela pose des problèmes de nutri-

tion majeurs. Les différentes mesures lancées par l’Etat demeurent insuffisantes pour redresser la situation », affirme Bouazza Kherrati, président de la Fédération nationale des associations de protection des consommateurs Conscient de la situation, le ministère de l’Agriculture a pris différentes dispositions suite à une série de réunions avec les opérateurs du secteur et les différents intervenants, dont la dernière a eu lieu début août 2024. Ainsi, il a été décidé de poursuivre les efforts pour sou- tenir les exploitants à travers la distribution de l’aliment de bétail subventionné. La tutelle prépare également un projet de loi dédié à encadrer le sec- teur de l’élevage. Il s’agit aussi de développer et d’encourager les cultures fourragères rési- lientes comme le sorgho, ou

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