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FINANCES NEWS HEBDO / LUNDI 30 SEPTEMBRE 2024
ECONOMIE
des viandes blanches vers le haut» , souligne-t-on auprès de la Fédération des associations de protection des consomma- teurs. Un avis partagé par les pro- ducteurs de volailles qui esti- ment que «le marché obéit à des cycles de production et de consommation contribuant à la fixation des prix». «Certes, la période estivale est marquée par une hausse de la consommation de la volaille, mais depuis le début du cycle de la flambée des prix des viandes rouges, on a remar- qué une hausse anormale de la demande pour le poulet de chair. Du coup, les prix pour ce produit ont, à leur tour, aug- menté », affirme Abderrahmane Ryadi, porte-parole de l’Asso- ciation des producteurs de poulets de chair. Et d’ajouter que «l’aviculture a toujours connu une fluctuation au niveau de la production et des prix à cause de multiples facteurs comme les aléas cli- matiques. Les fortes chaleurs ou le froid entraînent une hausse de la mortalité. Mais le coût de production reste inti- mement lié au prix des intrants à l’international» . En effet, le prix du soja, produit le plus utilisé dans l’aliment composé dédié à la volaille, est à plus de 1.060 dollars/tonne. Il est en hausse de près de 20% par rapport à la moyenne des 5 dernières années. Les cours du maïs sont, à leur tour, dans un trend haussier avec un prix moyen à plus de 205 dol- lars/tonne. Les autres produits comme l’orge, le foin ou le son atteignent également des niveaux élevés. «Le retour des années plu- vieuses est la seule issue pour espérer revenir à une situation normale. Autrement, le risque de flambée des prix demeurera omniprésent» , résume Ryadi. gagements en actions tan- gibles. ◆
son de cloche. Pour Hicham Jouabri, secrétaire régional des chevillards de Casablanca- Settat, «la flambée des prix des viandes rouges est due à la faiblesse de la production et la hausse des coûts. On ne cesse d’accuser les intermédiaires, mais c’est un facteur à prendre avec beaucoup de réserves. Ces personnes ont toujours existé et leurs effets ne sont pas déterminants. Notre activi- té est, elle aussi, pénalisée par cette hausse, car nous avons constaté une baisse du volume vendu dans les marchés. Les prix dans le marché de gros de Casablanca ont atteint des niveaux record, avec 110 DH/ kg pour la viande ovine et 85 à 90 DH pour la viande bovine. Généralement, après la période estivale marquée par l’organisation des festivités, on constate un apaisement des prix qui dure jusqu’au mois de Ramadan. Mais ces der- nières années, la hausse des prix semble s’installer» . Les produits avicoles n’ont pas échappé à cette flambée. La période estivale et la séche- resse expliquent en grande partie ce constat, mais il y a un effet mécanique. «Quand les prix des viandes rouges sont en hausse sur une longue période, ils entraînent les prix La flambée record des intrants a eu un effet déterminant sur la fixation des prix à la consommation.
de réglementer l’insémination artificielle. Il est question aussi d’encourager des races mixtes plus résistantes à la séche- resse et plus productives. Pour sauvegarder le cheptel, des mesures ont été prises pour la protection des femelles ovines et bovines. «Le secteur de la production des viandes rouges passe par des moments difficiles. Sous l’effet de la hausse des charges d’exploitation et la succession des années de sécheresse, de nombreux éleveurs n’arrivent pas à préserver leur bétail. De ce fait, soit ils réduisent le chep- tel, soit ils abandonnent car- rément la filière pour s’adon- ner à d’autres activités plus rentables et qui ne sont pas nécessairement agricoles. Plus la sécheresse perdure et plus ce phénomène devient plus pesant», souligne Abdelaziz
Latifi, vice-président de l’Asso- ciation nationale de production de viandes rouges (ANPVR). Selon lui, «les prix ont flambé lors des derniers Aïd Al-Adha, notamment ceux des ovins qui ont connu des niveaux jamais atteints. Les exploitants incluent les surcoûts de pro- duction pour pouvoir garder leurs marges. Malgré l’autori- sation des importations, l’offre n’a pas pu répondre adéqua- tement à la demande. Si les prochaines pluies ne sont pas au rendez-vous, cette flambée risque de perdurer. Reste à espérer une année pluvieuse pour enrichir les parcours natu- rels. Cela permettra de tirer les prix de l’aliment de bétail vers le bas et aussi contribuer au renouvellement du cheptel national». Chez d’autres professionnels du secteur, c’est le même
On ne cesse d’accuser les intermédiaires, mais c’est un facteur à prendre avec beaucoup de réserves.
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