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LUNDI 30 SEPTEMBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

POLITIQUE

Gaza, un an après

De l’indignation à l’indifférence

Il y a des anniversaires que l’on célèbre, et d’autres qu’on redoute. Le 7 octobre 2024, la guerre entre Israël et le Hamas va boucler sa première année. Cette date marque le début d’un conflit où le massacre de civils palestiniens, hommes, femmes et enfants, s’est inscrit dans la normalité, dans l’indifférence générale.

d’une semaine est conclue. Les armes se taisent tem- porairement et 80 otages israéliens sont libérés en échange de 240 prison- niers palestiniens. Mais cet accord, qui aurait pu être une lueur d’espoir, se dissipe aussi vite qu’il est apparu. Le conflit reprend de plus belle, plus brutal encore. Ce qui rend cette guerre si désespérante, c’est sa prévisibilité. Israël frappe lourdement, le Hamas riposte faiblement et, au milieu, d’innocentes vic- times déplacées de leurs maisons ou enterrés sous les décombres. Les bilans humains s’alourdissent, mais la logique de la guerre reste la même : rendre coup pour coup. A côté de tout cela, il y a les impondérables, ces acteurs extérieurs qui viennent compliquer une situation déjà désespérée. En avril 2024, l’Iran, fidèle soutien du Hamas, entre en scène avec une attaque de drones et de missiles sur Israël, en réponse à une frappe israélienne à Damas. A ce stade, le conflit s’internatio- nalise davantage. En juillet, Israël bombarde des cibles au Yémen, en représailles à une attaque de drones, tandis qu’en Cisjordanie, Tsahal mène une vaste opé- ration militaire fin août. En septembre, Israël ouvre un nouveau front. Les échanges de tirs spora- diques avec le Hezbollah à la frontière libanaise laissent place à des bombardements

 A Gaza, plus de 41.000 Palestiniens ont été tués, en majorité des civils, dont plus de 11.000 mineurs.

Par D. William L

e 7 octobre 2023, à l’aube, des centaines de combat- tants du Hamas traversent la frontière israélienne et trans- forment ce qui aurait dû être une journée ordinaire en un cauchemar. Des personnes sont tuées dans des locali- tés israéliennes proches de la bande de Gaza et un fes- tival de musique se termine de façon macabre. Plus de 1.200 Israéliens, pour la plu- part des civils, sont tués. A partir de là, la machine de guerre est lancée, et rien ne l’arrêtera. Israël riposte sans tarder, imposant un blocus

total à Gaza et menant des frappes aériennes massives sur le territoire palestinien. Le monde regarde, impuis- sant, les images de destruc- tion. La bande de Gaza, déjà exsangue, devient un champ de ruines où le quotidien est rythmé par les sirènes et les explosions. En face, Israël se prépare à une longue et douloureuse guerre ter- restre, qu’elle entame le 27 octobre. Le carnage, ou plu- tôt le génocide, commence. Un an plus tard, les chiffres donnent le vertige. Plus de 41.000 Palestiniens tués, en

majorité des civils, dont plus de 11.000 mineurs. Côté israélien, près de 100 otages sont toujours retenus par le Hamas, et 33 d’entre eux ont été déclarés morts. Et dans ce chaos, la vie conti- nue tant bien que mal, pour ceux qui n’ont pas encore succombé. Le monde, lui, oscille entre indifférence et indignation. Des trêves sporadiques permettent de relâcher la pression, mais elles sont vite balayées par la reprise des hostilités. Le 24 novembre 2023, une trêve

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