Carillon_2017_02_03

« Mon métier, ma passion »

ÉLISE MERLIN elise.merlin@eap.on.ca

Linda Smith est la directrice générale de Services aux victimes Prescott-Russell Victim Services depuis décembre 2013. Son travail est, entre autres, d’apporter des services de soutien immédiats et à court terme à des victimes d’actes criminels ou aux personnes confrontées à des circonstances tragiques. Un quotidien parfois difficile à gérer. Linda Smith est devenue une personne incontournable quand le pire se produit. Suicide, accident de la route, agressions, décès, deuil, violence conjugale, homicide, et bien plus. Mme Smith est devenue un relais naturel, une facilitatrice. Son rôle prin- cipal est d’assurer le bon fonctionnement du programme d’aide immédiate aux victimes de L’Ontario. « C’est un programme du ministère du Procureur général qui donne ce mandat-là aux 48 Services aux victimes de la province de l’Ontario. On a plus que doublé les cas de victimes, ici, dans Prescott Russell. Les circonstances tragiques (suicides, etc.) font partie des plus gros cas que nous avons dans la région. Le secteur de Prescott est le plus touché, surtout Hawkesbury », a expliqué Mme Smith. En étroite collaboration avec les policiers, le rôle de Linda Smith et de son équipe est de minimiser l’impact de la victimisation, c’est-à-dire qu’elle doit s’assurer que la ou les victimes sont prises en charge immédiatement et qu’un suivi soit fait après l’incident. « Plus vite on peut aider une personne, plus vite la personne sera prise en charge. On intervient sur la scène de l’incident. On est appelé par les policiers. On travaille 24 heures, 7 jours, 365 jours par an », a indiqué Mme Smith.

Ici, Linda Smith dans son bureau de la rue Main à Hawkesbury —photo Élise Merlin

Quand on lui demande ce qu’elle aime dans cemétier qui ne semble pas facile tous les jours, Mme Smith répond d’une voix franche : « C’est d’aider les gens, de voir le résultat, voir qu’on peut venir en aide à des personnes qui vivent sans doute le pire moment de leur vie. Quand on est appelé, c’est parce qu’une tragédie ou un crime s’est passé, on travaille avec les victimes. Voir l’aide qu’on apporte, en donnant des ressources dans la communauté, c’est notre satisfaction. On fait toujours des suivis après l’accident. » Cette quarantenaire a suivi plusieurs for- mations pour en arriver là. Tout d’abord le cégep, en administration. Puis des cours de psychologie à l’université et enfin, plusieurs formations d’aide aux victimes. « Après mes études, j’ai travaillé dans des écoles à Grenville et ailleurs au Québec. J’étais intervenante, éducatrice et j’ai égale- ment fait de la suppléance, a précisé Mme Smith. Un jour, j’ai vu dans le journal que l’on cherchait des bénévoles pour aider des gens victimes de crimes ou confrontés à des circonstances tragiques. J’avais l’habitude de travailler avec les jeunes et d’ensei- gner, j’ai donc appelé pour me renseigner. L’organisme a dit qu’il y avait une formation pour les bénévoles. J’ai suivi la formation en intervention en situation de crise, qui est donnée par le ministère du Procureur général, et j’étais alors éligible pour aller aider les victimes. » Née à Hawkesbury, Linda Smith a vécu son enfance à Grenville-sur-la-Rouge, dans le foyer familial. Puis c’est dans le village de Grenville qu’elle achète une maison qu’elle revendra par la suite pour s’installer à Mirabel. Mme Smith est mère de deux enfants âgés de 18 et 20 ans, Jonathan et Marissa. Linda Smith explique que le quoti- dien à lamaison n’est pas toujours facile. Ses enfants expriment parfois de la difficulté face

Directrice générale depuis décembre 2013, Mme Smith travaille aux Services aux victimes depuis plusieurs années. Tout d’abord, elle a rejoint l’organisme en tant que bénévole durant un an et demi, puis elle est devenue coordonnatrice du programme d’Aide immédiate aux victimes après le départ de son ancienne collègue. C’est ainsi, enmontant les échelons, qu’elle a obtenu le poste de directrice générale, et ce depuis bientôt quatre ans. « Nous sommes deux à temps plein au sein de Services aux victimes et nous avons environ 12 bénévoles. Les bénévoles peuvent être appelés, mais pour des scènes trop sérieuses, trop difficiles, un salarié doit être présent », a précisé Linda Smith.

à l’emploi de leur mère, mais ils sont fiers d’elle. Leur mère est un modèle pour eux. « Ce n’est pas facile tous les jours. Quand j’ai commencé, Jonathan avait 11 ans et Marissa 13 ans. Dans la nuit, si on est appelé, on part. Je suis devenue plus soucieuse de la sécurité demes enfants, car je savais que de- hors tout n’était pas rose. Ils vont dire que je suis stricte. Quand je quitte lamaison, ils ne savent pas ce que je vais faire, ou si c’est pour un accident. C’est confidentiel. Ils savent quand ils lisent les articles dans les journaux ce quemaman fait », a expliquéMme Smith. Pour se protéger psychologiquement de tous les accidents qu’elle peut voir dans son métier, Linda Smith communique beaucoup avec son équipe et les policiers. Parler, ça soulage, comme elle le dit. « C’est extrêmement dur, il faut gérer son stress et le mieux c’est d’en parler. On ne peut pas en parler avec nos familles, c’est très compliqué et c’est confidentiel. Mais je peux partager avec les personnes qui étaient sur la scène immédiate. Par exemple, on parle beaucoup avec les policiers, avec ma collègue de bureau aussi », a avoué Mme Smith. Dans ses temps libres, quand elle ne travaille pas, Linda Smith aime la lecture, apprendre ce qu’elle peut apporter de plus aux victimes. Elle lit beaucoup de livres sur la psychologie, le décès, la perte. Elle aime aussi passer du temps avec sa famille, se changer les idées et profiter de la vie. La chose la plus difficile à laquelle elle fait face dans sonmétier est d’annoncer à un enfant la perte d’un ou de ses parents. Alors oui, Linda Smith semble avoir raison en disant qu’il faut profiter de la vie et surtout… ne pas avoir peur de communiquer avec des organismes comme Services aux victimes avant qu’un drame ne se produise. Linda Smith, une femme qui exerce son métier avec passion.

Publié le vendredi par : La Compagnie d’édition André Paquette Inc. Imprimé par : Imprimerie Prescott et Russell, Hawkesbury, ON # convention : 0040012398

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Le vendredi 3 février 2017

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