Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 11 septembre 2025 - 8 DH - N° 1207
PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC
Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli
Le Conseil de la concurrence préconise un électrochoc ONEE P. 20/21
P. 18
France
«Le secteur est redevenu un moteur puissant de l’économie nationale» Tourisme Entretien avec Said Tahiri, économiste
Bourse de Casablanca
Les grands sujets de la rentrée P. 10 Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma Sébastien Lecornu, nouveau locataire de Matignon P.22 à 24 P.26/27 Un quinquennat, déjà cinq Premiers ministres
SOMMAIRE
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 11 SEPTEMBRE 2025
ACTUALITÉ
Editorial
26 France : Un quinquennat, déjà 5 Premiers ministres POLITIQUE
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Voyons voir : Gaza : Sous les bombes, la voix de l’Espagne
28 L'UNIVERS DES TPME
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Ça se passe au Maroc Ça se passe ailleurs
Entretien avec Abdelhadi Mountassif : Morocco Health Solutions, Une nouvelle vision du tourisme médical africain
BOURSE & FINANCES
Point Bourse Hebdo : Un rappel à la réalité au milieu de l’euphorie Santé : Dislog finalise la structuration de Dislog Medical Device Bourse de Casablanca : Les grands sujets de la ren- trée Placements : Plaidoyer pour une hausse des pla- fonds d’investissement pour les produits d’épargne Marsa Maroc : 4 milliards de dirhams pour propul- ser les ports de Casablanca et Jorf Lasfar
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Fatima Ouriaghli Directeur général, Responsable de la publication
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Croissance
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L Un brin de frustration
RÉSULTATS DES SOCIÉTÉS COTÉES AU S1 2025
e Maroc avance, mais pas encore assez vite. Le niveau de crois- sance projeté dans le Projet de Loi de Finances 2026, soit 4,5%, a de quoi séduire sur le papier. Après tout, dans un monde où la croissance mondiale plafonne à 3% et où l’Union européenne, premier partenaire économique du Royaume, se traîne à 1%, le Royaume fait figure de bon élève. Mais l’illusion se dissipe vite : 4,5% ne suffiront ni à absorber les cohortes de jeunes qui peinent à trouver un emploi, ni à concrétiser les promesses flamboyantes du Nouveau modèle de développement (NMD), qui ambitionne rien de moins que de doubler le PIB d’ici 2035. Les faits sont têtus. Le chômage reste accroché à 12,8%, avec des pointes stratosphériques chez les jeunes : près de 36% des 15-24 ans sont sans emploi. On modernise les aéroports, on développe les infrastructures rou- tières et ferroviaires, on construit de grands stades et on investit des milliards de dirhams dans l’hydrogène vert et les grands barrages : c’est très bien, mais l’angoisse de milliers de diplômés qui se heurtent à un marché du travail étroit demeure intacte. Le Roi, dans son dernier discours du Trône, l’a dit sans détour. «(…) Aucun niveau de développement économique et infrastructurel ne saurait me contenter s’il ne concourt pas effectivement à l’amélioration des conditions de vie des citoyens, de quelque frange sociale et de quelque région qu’ils appartiennent», a-t-il déclaré. Autrement dit, la croissance n’est pas une fin en soi : elle doit se traduire en emplois, en équité et être inclusive. Or, malgré une certaine embellie macro- économique, avec notamment une trajectoire du déficit public en baisse, une inflation contenue et une dette sous contrôle, le moteur social patine. Le fameux ruissellement tant attendu ne fonctionne toujours pas. Ce paradoxe n’est pas nouveau. Malgré l’importance de l’investissement public depuis plusieurs années, l’efficacité de cet effort reste discutable : pour un Dirham investi, la croissance engrangée demeure faible. L’ICOR, cet indicateur qui mesure l'efficacité de l'investissement, demeure bien trop élevé, s’élevant à 6,1 sur la période 2000-2009, avant de se dégrader signifi- cativement pour atteindre 12,5 entre 2010 et 2019 et 11,8 entre 2010 et 2023. Le Souverain, lucide, a aussi sonné l’alarme. «Voici venu le temps d’amorcer un véritable sursaut dans la mise à niveau globale des espaces territoriaux et dans le rattrapage des disparités sociales et spatiales» , a-t-il affirmé. Le sursaut, voilà le mot clé. Car le Maroc ne manque pas de visions, encore moins de chantiers. La généralisation de la protection sociale, la feuille de route pour l’emploi, la réforme de l’éducation, le développement des énergies renouvelables ou encore le Plan national de l’eau sont autant d’initiatives structurantes. Certes, il faut continuer à dérouler ces grands projets. Mais il importe également d’instaurer une cohérence d’ensemble, de réconcilier for- mation et emploi, de rendre l’investissement plus productif et l’économie plus inclusive... Bref, de transformer les 4,5% de croissance en 4,5% de progrès partagé. Et ce, en attendant de pouvoir atteindre les 6 à 7% de croissance qu’exige le NMD. u
RSE & Transition énergétique : Un emboîtement bénéfique ? 30 DEVELOPPEMENT DURABLE
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Bourse de Casablanca : Le chiffre d’affaires global des sociétés cotées progresse de 7% au S1 2025
ECONOMIE
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Pauvreté- Inégalités – Genre : Les angles morts des progrès économiques Catastrophes naturelles : Le Maroc met des garde- fous, mais sont-ils suffisants ? ONEE : Le Conseil de la concurrence préconise un électrochoc Entretien avec Said Tahiri : Tourisme, «Le secteur est redevenu un moteur puissant de l’économie nationale»
32 CULTURE
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Mostra de Venise 2025 : «La Voix de Hind Rajab», un film en étendard contre l’oubli
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Intelligence artificielle : Visa organise son pre- mier Data & AI Summit au Maroc
• Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Ibtissam Zerrouk, Désy Mbakou • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal
• Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage 5.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05 • S.A.R.L. au capital de 5.000.000,00 DH - C.N.S.S. 600 50 62 I.F. 1022303 - Patente 35770001 - ICE N° : 001526693000021
• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com
VOYONS VOIR
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 11 SEPTEMBRE 2025
Gaza
Sous les bombes, la voix de l’Espagne
Par D. William P endant que les grandes puissances s'enlacent dans leurs contorsions diplomatiques, l’Es- pagne tape du poing. Pedro Sanchez a en effet le verbe haut. Il l’a prouvé à nouveau le 8 septembre en annonçant pas moins de neuf mesures destinées, selon lui, à «mettre fin au génocide à Gaza» . Et elles sont pertinentes : embargo sur les armes, refus de transit militaire via ports et espace aérien espagnols, interdic- tion d'entrée pour les responsables israéliens liés aux crimes de guerre, limitation des ser- vices consulaires dans les colonies, augmenta- tion massive de l’aide humanitaire à destination de Gaza, ou encore interdiction d’importer des produits provenant des colonies illégales de Gaza et de la Cisjordanie.
oui, mais sans faire de vague. Au Royaume-Uni, c’est un autre son de cloche, les autorités ayant choisi de bâillonner l’indi- gnation. Au total, 890 arrestations ont eu lieu samedi à Londres lors d’un rassemblement de soutien à Palestine Action, organisation désormais interdite, taxée de «terroriste» par le gouvernement. Pendant ce temps, depuis la Maison Blanche, Donald Trump multiplie les déclarations choc, balançant son «dernier avertissement» au Hamas. «Les Israéliens ont accepté mes condi- tions. Il est temps pour le Hamas d'accepter également. J'ai averti le Hamas des consé- quences en cas de refus. Ceci est mon dernier avertissement, il n'y en aura pas d'autre !» , a-t- il écrit sur Truth Social. «Ceci est un dernier avertissement aux assas- sins et violeurs du Hamas (...): libérez les otages et déposez les armes, ou Gaza sera détruite et vous serez anéantis» , a renchéri le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, sur X. En face, le Hamas répond qu’il est prêt à discu- ter «en échange d'une déclaration claire de la fin de la guerre et d'un retrait complet israélien de la bande de Gaza» . Des postures irréconciliables donc, qui sous- tendent la poursuite du processus d’extermi- nation des Gazaouis, dénoncé même au sein des instances onusiennes. « Je suis horrifié par l'utilisation sans détour d'une rhétorique génocidaire et la déshumanisation honteuse des Palestiniens par de hauts responsables israéliens», a déclaré Volker Türk, lundi, lors de l'ouverture de la 60 ème session du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à Genève, fusti- geant le «carnage» et la «famine organisée» . Tous ces cris d’orfraie changeront-ils cepen- dant quelque chose à Gaza ? Pas sûr. Mais convenons, au moins, que dans ce tohu-bohu diplomatique, l’Espagne fait figure d’exception par son courage politique. Pedro Sanchez n’arrêtera certes pas la guerre avec des mots. Mais il a choisi de ne pas les avaler. Et ce simple geste, aujourd’hui, vaut acte. Tout comme le serait la reconnaissance d'un Etat palestinien par plusieurs pays occi- dentaux, notamment la France, le Canada, l'Australie, la Belgique ou encore la Grande- Bretagne, fin septembre courant lors de l’AG de l’ONU. ◆
Parallèlement, Benjamin Netanyahu continue de souffler sur les braises. Le Premier ministre israélien a annoncé l’extension des opérations militaires à Gaza-ville. «Nous sommes en train d'étendre nos opérations en périphérie de la ville de Gaza et dans la ville même» , a-t-il dit dimanche lors d’une réunion avec ses ministres, accusant le Hamas d’utiliser les civils comme boucliers humains. Cette rhétorique rodée, usée jusqu’à la corde, légitime actuellement toutes les exactions commises par Tsahal dans la bande de Gaza. Un territoire où le décompte macabre se poursuit inexorablement. Le der- nier bilan y fait état de près de 64.000 morts, dont une majorité de femmes et d’enfants, 250.000 personnes menacées de famine et deux millions de déplacés. Des chiffres qui donnent le vertige, mais qui semblent bien peu émouvoir la communauté internationale. Un monde à contre-temps Là où l’Espagne tente de sauver l’honneur, l’Union européenne hésite et bafouille : pas question de soutenir la flottille humanitaire conduite par Greta Thunberg, qui tente de bri- ser le blocus sur Gaza. « Nous n'encourageons pas ce genre de flottille, car cela peut fonda- mentalement aggraver la situation et met éga- lement leurs participants en danger», résume une porte-parole de la Commission euro- péenne. On préfère donc l’aide discrète, sous- traitée à quelques ONG dociles. L'humanitaire, oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)
Depuis le palais de La Moncloa, le président du gouvernement espagnol n’a ainsi pas mâché ses mots pour qualifier le drame qui se joue à Gaza. «Le gouvernement espagnol considère que protéger son pays est une chose, bombar- der des hôpitaux et laisser mourir de faim des enfants innocents en est une autre (…) Ce n'est pas de la légitime défense. Ce n'est même pas une attaque. C'est l'extermination d'un peuple sans défense. C'est une violation de toutes les lois du droit humanitaire (…)», a-t-il affirmé. Face à cette initiative, Israël a réagi avec véhé- mence. Comme attendu. Accusations d'an- tisémitisme, interdictions d'entrée pour des ministres espagnols et autres menaces à peine voilées : tout y est.
ÇA SE PASSE AU MAROC
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 11 SEPTEMBRE 2025
Conseil de la concurrence
Allianz Maroc cède des points de vente à Wafa Assurance
S anlam Allianz Africa Pty Ltd franchit une étape clé dans ses engagements vis-à- vis du Conseil de la concurrence. Pour répondre à la problématique de concentration de la distribution d’assurance dans certaines localités, Allianz Maroc a conclu un accord avec Wafa Assurance pour la reprise de points de vente. Selon Fahd Mokdad, DG d’Allianz Maroc, cet accord assure la continuité pour les assurés et des perspectives de développement pour
Tourisme
les intermédiaires, tout en confiant l’opération à un acteur de référence du marché. L’opération reste soumise aux autorisations des autorités et s’inscrit dans un processus plus large d’enga- gements pris auprès du Conseil, avec une finalisation attendue d’ici la fin d’année. Allianz Maroc et Sanlam Maroc continueront à se concurrencer en tant qu’entités distinctes. ■
La bonne dynamique se poursuit
Ciment
L e Maroc a accueilli 13,5 millions de tou- ristes à fin août 2025, soit une hausse de 15% par rapport à 2024, selon le ministère du Tourisme. L’été 2025 a mar- qué un record avec 4,6 millions de visiteurs entre juillet et août (+6%), dont 3 millions de MRE (+13%), confirmant leur attache- ment au pays et l’attrait du Royaume pour les voyageurs étrangers. Cette dynamique s’inscrit dans le cadre de la Feuille de route 2023-2026, qui mise sur le renforcement des liaisons aériennes, la diversification de l’offre et des incitations à l’investissement dans l’animation et l’hébergement. Ces résultats confortent l’attractivité croissante du Maroc et contrastent avec la tendance mondiale : la croissance du tourisme international en 2025 ne devrait pas dépasser 5%, selon l’ONU- Tourisme. ■
Plus de 9,63 Mt de livraisons à fin août
L es livraisons de ciment se sont élevées à plus de 9,63 millions de tonnes (Mt) à fin août 2025, en hausse de 10,38% par rapport à la même période de 2024, selon le ministère de l'Aménagement du territoire national, de l'Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville.
Par segment, les livraisons destinées à la distribution se sont situées à 5,27 Mt, suivies de celles adressées au BPE (béton prêt à l’emploi) avec 2,42 Mt, au Prefa (béton pré- fabriqué) avec 984.097 tonnes, à l'infrastruc- ture (627.815 tonnes), au bâtiment (280.154 tonnes) et aux mortiers (43.561 tonnes). Pour le seul mois d'août, les livraisons de ciment ont atteint 1,34 Mt, en hausse de 6,54% par rapport à août 2024, ajoute la même source. ■
Immobilier : Stagnation des prix et chute des ventes au T2-2025
L es prix des actifs immobiliers sont restés glo- balement stables au deuxième trimestre 2025, selon une note de Bank Al-Maghrib et de l’ANCFCC. Qui relève une légère hausse de 0,1% pour les biens résidentiels et un recul de 0,3% pour les terrains et les biens à usage professionnel. Les transactions, elles, se sont effondrées de 21% sur un an, notamment dans le résidentiel (-25,9%) et les biens professionnels (-20,9%). D’un trimestre
à l’autre, l’indice recule de 0,2%, avec un volume de ventes en baisse de 10,8%. Par ville, Rabat se distingue par une hausse des prix (+1,4%) et des transactions (+4,3%), contrai- rement à Casablanca où tout recule : -0,5% sur les prix et -13,9% sur les ventes. Marrakech affiche une progression modérée, tandis que Tanger enre- gistre un net repli, tant sur les prix (-0,5%) que sur les ventes (-19%). ■
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ÇA SE PASSE AILLEURS
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 11 SEPTEMBRE 2025
France
Ghana
Zone OCDE
Le PIB devrait encore croître de 0,3% au 3 ème trimestre L a Banque de France pré- voit une croissance du PIB de 0,3% au troisième trimestre 2025, rythme iden- tique au précédent, portée par l’industrie manufacturière et les services, mais freinée par la construction et l’énergie. L’institution relève toutefois une «forte remontée de l’incer- titude» chez les entreprises, liée au contexte politique après la chute du gouvernement Bayrou. En août, l’activité a progressé dans l’aéronautique mais ralenti dans l’automobile, le caoutchouc et le textile. Les droits de douane américains imposés par Donald Trump ont affecté plusieurs secteurs, sans impact majeur immédiat. Le bâtiment reste fragile mais résilient, l’activité ayant même dépassé les prévisions en août malgré les fermetures estivales. La Banque de France mettra à jour lundi ses projections 2025-2027, tandis que Christine Lagarde présente ce jeudi les perspectives de la BCE pour la zone Euro. ■
Les réserves d'or de la Banque centrale en hausse à plus de 36 T à fin août
L’inflation globale stable à 4,1% en juillet
L es réserves d'or de la Banque centrale du Ghana (BoG) ont progressé de 38,7% en glis- sement annuel, atteignant 36,02 tonnes (T) à fin août 2025, contre 25,97 T un an auparavant, selon les données officielles de l’institution. Cette performance traduit les efforts soutenus de la BoG pour renforcer les réserves de change du pays par des acquisitions stra- tégiques d’or, dans le cadre des mesures destinées à stabiliser l’économie nationale et à réduire la dépendance aux devises étran- gères. Cette croissance s’explique en grande partie par le programme
«Gold for Reserves», lancé en mai 2023, alors que les réserves d’or du pays ne s’élevaient qu’à 8,78 T. Ce dispositif vise à diversifier les actifs de réserve, tout en utilisant l’or produit localement afin d’ac- croître les réserves de change, sou- tenir le Cedi et renforcer la capacité du pays à couvrir ses besoins en devises. Avec plus de 36 T d’or à fin août 2025, soit plus de quatre fois leur niveau initial lors du lancement du programme, l’initiative «Gold for Reserves» s’impose désormais comme un pilier central de la stra- tégie de résilience économique du Ghana. ■
L’ inflation annuelle dans la zone OCDE est restée stable à 4,1% en juillet 2025 (4,2% en juin), oscillant entre 4% et 4,2% depuis mars, selon l’OCDE. Dix pays ont enregistré une hausse, dont la Slovénie (+0,6 p.p.), tan- dis qu’elle a baissé dans 12 pays, notamment au Mexique, en Pologne et en Turquie, et est restée stable ailleurs. La Turquie demeure le seul pays à deux chiffres, alors que le Costa Rica connaît une déflation (-0,6%) pour le 3 ème mois consécu- tif. L’inflation alimentaire est restée à 4,5%, l’inflation sous-jacente à 4,4% et celle de l’énergie a ralenti à 0,3%. Dans le G7, l’inflation est restée à 2,6% (globale) et 3% (sous- jacente). Dans la zone Euro, elle a été stable à 2%. Dans le G20, elle s’est fixée à 3,8%. ■
Etats-Unis
L e Bureau américain des statis- tiques de l’emploi (BLS) a révisé à la baisse les créations d’em- plois entre avril 2024 et mars 2025, avec 911.000 postes de moins que prévu. Ce ralentissement, amorcé avant les nouveaux tarifs douaniers de Donald Trump, est accentué par la politique anti-immigration et l’au- tomatisation. La Maison-Blanche a salué cette révision, affirmant qu’elle prouve « l’échec de l’écono- mie de Biden » et justifie un change- ment de direction au BLS. En août, le chômage a atteint 4,3%, son plus haut depuis 2021, avec seulement 22.000 emplois créés contre 75.000 attendus. Une révision finale sera publiée en février. ■ Forte révision à la baisse des créations d'emplois sur 12 mois
Turquie
L a Turquie, premier exportateur mondial de farine depuis 2014-2015, devrait conserver son titre pour la 11 ème saison consécutive, a indiqué mardi Eren Günhan Ulusoy, président de l’IAOM Eurasie. Malgré une baisse prévue des exportations à 2,5 millions de tonnes en 2025 contre 3 millions l’an dernier, le pays reste loin devant le Kazakhstan, son principal concurrent. Les prix sont revenus à leurs niveaux de 2020 et les négociations de paix Russie- Ukraine limitent les risques de choc sur l’offre de céréales. À moyen terme, le changement climatique Premier exportateur mondial de farine
et le déficit attendu de précipitations menacent toutefois la production. Le marché mondial est dominé par trois pays : Turquie, Kazakhstan et Égypte, alors que seules 12 Mt de farine sont exportées sur une produc- tion mondiale annuelle de 440 Mt. ■
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BOURSE & FINANCES
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Point Bourse Hebdo Un rappel à la réalité au milieu de l’euphorie
L Décrochage mardi, rebond mercredi : en l’espace de 24 heures, la Bourse de Casablanca a rappelé qu’elle reste un baromètre hypersensible aux secousses extérieures. férant rester concentrées sur les annonces attendues de la FED. Après près de 3 mois consécu- tifs de progression et l’arrivée de nombreux nouveaux opérateurs grâce aux opérations primaires de l’été (augmentation de capital de TGCC et IPO Vicenne), sans pause ni véritable correction, les investisseurs semblaient s’être habitués à une ascension sans accroc, oubliant qu’en Bourse les arbres ne montent jamais jusqu’au ciel. La hausse conti- nue finit toujours par générer ses propres excès. Par A . Hlimi
Evolution de l'indice Masi depuis début septembre 2024
a Bourse de Casablanca vient de vivre un épisode de volati- lité éclair, rappelant aux investis- seurs que les marchés ne suivent jamais une trajectoire linéaire. Mardi, l’indice MASI a décroché de 2,59% dans la dernière heure de cotation, sous l’effet d’une vague de panique déclenchée par l’annonce d’une frappe israé- lienne à Doha, au Qatar, visant des responsables du Hamas. La nouvelle, relayée à chaud, a suffi à briser un cycle haussier de onze semaines consécutives et à faire ressurgir le spectre de l’instabilité géopolitique dans les esprits des opérateurs. Mais le lendemain, retournement de situation. Le marché casablan- cais s’est redressé avec vigueur, gagnant jusqu’à 2% à mi-séance, comme si l’épisode de la veille n’avait été qu’une parenthèse. Seule ombre au tableau : des volumes rachitiques, signe que le rebond reposait davantage sur un reflux du stress que sur un véri- table courant acheteur. Ailleurs dans le monde, les Bourses n’ont pas réagi à ces évènements, pré-
TOP Performances
FLOP Performances
AFMA Addoha Eqdom
-9,34%
+29,48% +10,18%
Ennakl Zellidja Promopharm
-7,11%
-5,80%
+5,93%
le risque zéro n’existe pas. Alors, que surveiller maintenant ? La «fausse alerte» géopolitique passée, les regards se tournent vers un rendez-vous clé : le pro- chain Conseil de Bank Al-Maghrib, le 23 septembre. Toute indication sur l’évolution du taux directeur, dans un contexte de détente infla- tionniste, pourrait redonner du carburant aux marchés… ou au contraire les refroidir si le statu quo perdure. Enfin, un dernier indicateur intrigue: les plus fortes progressions de la semaine sont signées par des
titres illiquides et des small caps, à l’image d’Ennakl, qui s’est envolé de 30% en une semaine. Un signe de plus que la recherche de per- formance pousse certains inves- tisseurs vers des segments étroits, où la volatilité est exacerbée. En somme, cette semaine agit comme un rappel à l’ordre. Oui, la tendance de fond reste haussière, portée par un regain d’intérêt pour la cote casablancaise. Mais la volatilité de mardi, suivie d’un rebond tout aussi violent, illustre à quel point la Bourse demeure un terrain sensible aux émotions. ◆
Dans un marché où les valorisa- tions commencent à se tendre dans certains secteurs, l’épisode de cette semaine doit inviter à la vigilance. La discipline reste de mise : privilégier des titres de qualité, solides sur le plan fondamental, demeure le meilleur moyen de traverser sereinement les soubresauts inévitables. Les secousses géopolitiques, les annonces macroéconomiques ou les simples prises de bénéfices sont autant d’éléments capables de rappeler aux investisseurs que
BOURSE & FINANCES
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Santé
Dislog finalise la structuration de Dislog Medical Device
Avec Dislog Medical Devices, le groupe Dislog accélère sa diversification et se positionne comme un futur poids lourd du secteur des dispositifs médicaux.
Des investisseurs de poids pour accompagner la croissance Le projet bénéficie d’un soutien financier solide. MCP et CDG Invest Growth investissent ensemble 540 millions de dirhams, soit 35% du capital. Les fondateurs apportent de leur côté 190 millions de dirhams (11%), tandis que Dislog Group conserve la majorité et le pilotage opérationnel, avec un engagement direct de 700 millions de dirhams en cash. Avec déjà 1,1 milliard de dirhams de chiffre d’affaires, 250 collaborateurs et une présence dans plus de 65 pays, Dislog Medical Devices se hisse d’emblée au troisième rang national des acteurs du secteur. L’entreprise se posi- tionne comme un «One Stop Shop» de la santé, couvrant la conception, la fabrication et la distribution de dispositifs médicaux à usage unique, sur l’ensemble des aires thé- rapeutiques. L’internationalisation est déjà amorcée, avec l’ouverture d’une filiale en Tunisie, première étape d’une expansion africaine structurée. DMD prévoit de présenter en détail sa stratégie continentale lors du salon Arab Health 2026 à Dubaï, affirmant ainsi ses ambitions de long terme. ◆
D Par A.. H.
islog Group franchit une étape décisive dans sa stratégie de diversification avec le lance- ment officiel de Dislog Medical Devices (DMD). Cette nouvelle entité réunit six filiales spécia- lisées - Megaflex, Afrobiomedic, Farmalac, Eramedic, Promedstore Imaging et Scomedica - pour donner naissance à un acteur intégré de référence dans le secteur des dispositifs médicaux au Maroc, avec des ambitions continentales affirmées. Ce projet de build-up s’accompagne d’opérations finan- cières et organisationnelles structurantes. Une levée de fonds de 700 millions de dirhams a été réalisée pour financer le développement de DMD au Maroc et en Afrique dans les deux prochaines années. En parallèle,
11% du capital ont été ouverts au management fonda- teur des six sociétés intégrées. Le groupe a également finalisé le rachat des parts restantes de Megaflex et de Scomedica, assurant ainsi leur contrôle total. Au niveau de la gouvernance, Mehdi Bouamrani prend la présidence du Conseil d’administration, tandis que Karim Hajj Riffi est nommé Directeur général. Un comité stratégique de pilotage réunit par ailleurs les princi- paux dirigeants-actionnaires. Les fondateurs des filiales conservent la direction opérationnelle de leurs sociétés respectives, au sein d’un organigramme désormais unifié. Un séminaire d’intégration, rassemblant les 250 collaborateurs, a permis de fédérer les équipes autour d’un objectif ambitieux : atteindre 2 milliards de dirhams de chiffre d’affaires à l’horizon 2028.
SONAC : Société Anonyme au capital 100.000.000,00 Dhs spécialisée dans le financement d’achats à crédit.
Les associés de la société Nordafricaine de crédit SONAC S.A, au capital de 100 000 000 DH, réunis en Assemblée générale ordinaire tenue le 29/08/2025, et après la lecture du rapport du conseil d’administration et le rapport du commissariat aux comptes, ont décidé d’approuver les comptes du premier semestre 2025 (Arrêté du 30/06/2025) Communiqué
POUR NE RIEN RATER DE LA BOURSE @bourse_news @boursenews www.boursenews.ma Bourse news
29, Bd Mohammed V (V.N) Fès - Maroc Tél. 05 35 62 13 90 / 05 35 62 63 22 / 05 35 62 64 12 - Fax : 05 35 65 19 22 R.C. FES 15357 - I.F. : 4500273 - C.N.S.S. 1015115 - Patente : 13600958 ICE: 001545565000018 Agence Tanger : Complexe - Chahba C 4 ème Etage N° 211 Rue Ibn Tachfine - Tanger - Maroc Tél. 05 39 32 37 86 - Fax : 05 39 32 10 13 Site web : www.sonac.ma / E-mail : contact@sonac.ma
C ommunication F inancière
SONAC : Société Anonyme au capital 100.000.000,00 DH spécialisée dans le financement d’achats à crédit. - Imposition : • L’IS : La société est soumise à l’impôt sur les sociétés au taux de 39,25% • TVA : Les agios facturés par la société sont soumis à la TVA au taux de 10% selon le régime de l’encaissement. - Principes et Méthodes comptables : • Les états de synthèse de la situation au 30/06/2025 ont été établis conformément aux dispositions du PCEC. • Les immobilisations figurent au bilan à leur valeur d’acquisition diminuée des amortissements cumulés sur la durée de vie estimée des actifs concernés selon la méthode linéaire. • La durée de vie estimée des immobilisations est la suivante : - 10 ans pour les Agencements et Installation, Mobilier et Matériel de bureau, Matériel et outillages. - 5 ans pour le Matériel de Transport. - 5 ans pour les lociciels et matériels informatiques. - 25 ans pour les constructions.
SITUATION AU 30/06/2025
BILAN PASSIF
BILAN ACTIF
en milliers de dirhams
en milliers de dirhams
COMPTE DE PRODUITS ET CHARGES
ETAT DES SOLDES DE GESTION
en milliers de dirhams
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CAPACITÉ D’AUTOFINANCEMENT
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HORS BILAN
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 11 SEPTEMBRE 2025
Bourse de Casablanca Les grands sujets de la rentrée Les investisseurs à la Bourse de Casablanca abordent cette rentrée avec un agenda dense et plusieurs catalyseurs capables d’insuffler une dynamique nouvelle aux cours. Il est ainsi attendu l’arrivée de nouveaux produits financiers et une dynamique d’IPO particulièrement soutenue. Par A. Hlimi
En parallèle, le marché à terme, dont un premier produit sur actions (Future sur le MASI.20) a été validé par l’AMMC en mai, devrait enfin voir le jour. Ces outils donneront aux investisseurs la possibilité de couvrir leurs posi- tions, de diversifier leurs straté- gies et, surtout, d’apporter davan- tage de liquidité au marché. Leur lancement imminent est attendu avec impatience par l’ensemble de la communauté financière. ◆
EN BREF
Construction
Les patrons prévoient une hausse de l'activité au T3-2025 L es anticipations avan- cées par les chefs d’entreprise du secteur de la construction, pour le troisième trimestre 2025, font ressortir, globalement, une augmentation de l’activité, révèle le haut-commissariat au Plan (HCP). Cette évolution résulterait de la hausse d’activité atten- due dans les branches du «Génie civil» et des «Travaux de construction spécialisés» et de la diminution d’activité prévue dans la branche de la «Construction de bâtiments», précise le HCP. Dans le secteur de la construction, cette croissance serait accompagnée par une baisse prévue des effectifs employés. Au deuxième tri- mestre 2025, l’activité de ce secteur aurait enregistré une augmentation. Cette évolution serait attribuable, d’une part, à la hausse de l’activité dans les branches du «Génie civil» et des «Travaux de construc- tion spécialisés», et, d’autre part, au repli de l’activité observé dans la branche de la «Construction de bâtiments». Les carnets de commandes dans la construction se seraient situés à un niveau normal et l’emploi aurait connu une stagnation. Dans ces conditions, le taux d’uti- construction se serait établi à 72%. Le HCP indique aussi que 11% des entreprises du secteur auraient rencontré au T2-2025 des difficultés d’ap- provisionnement en matières premières. Par ailleurs, la lisation des capacités de production (TUC) dans la situation de trésorerie aurait été jugée «difficile» par 30% des chefs d'entreprise. ◆
Pour les investisseurs actions, un abaissement du taux directeur offrirait un soutien bienvenu aux valorisations.
L
e prochain Conseil de Bank Al-Maghrib, attendu le 23 sep- tembre courant, concentre toutes les attentions. Après un statu quo en juin et un discours confiant, les marchés s’interrogent désor- mais sur le calendrier et l’am- pleur du prochain assouplisse- ment monétaire. Septembre ou décembre pourrait marquer une nouvelle baisse du taux directeur. Car avec une inflation retombée sous la cible et des anticipations sous la barre de 1% d’ici la fin de l’année, les arguments en faveur d’une politique monétaire encore plus souple s’accumulent. Dans le même temps, le marché obliga- taire, resté calme cet été, va com- mencer à intégrer les besoins de financement du Trésor pour 2026. Or, avec une dépense publique appelée à croître, BAM pourrait
chercher à limiter les tensions sur les taux souverains en desserrant l’étau monétaire. Pour les inves- tisseurs actions, un abaissement du taux directeur offrirait un sou- tien bienvenu aux valorisations, devenues tendues sur certains secteurs.
Les introductions en Bourse : un pipeline jamais aussi fourni Le marché primaire reste bouil- lant. Plusieurs dossiers d’intro- ductions sont sur la table, certains connus et de notoriété publique, d’autres plus discrets. Mais une chose est certaine : depuis la crise de 2008, le pipeline n’a jamais été aussi riche. Cette effervescence entretient l’intérêt des investis- seurs particuliers, redevenus ces derniers mois un moteur clé de la profondeur du marché et du main- tien de son momentum haussier. Chaque IPO réussie contribue à élargir la base des investisseurs et à dynamiser la liquidité. Nouveaux produits : un levier structurant L’arrivée de nouveaux instruments financiers constitue un chantier structurant. La réforme de la loi sur les OPCVM, actuellement en adoption en deuxième chambre, ouvre la voie aux ETF, aux fonds à règles allégées, aux fonds par- ticipatifs et aux fonds en devises.
Résultats semestriels : le test des marges
Après une saison de trimestrielles globalement conforme, le vrai ren- dez-vous est désormais celui des résultats semestriels. Les inves- tisseurs aguerris délaisseront la simple lecture du chiffre d’affaires pour se concentrer sur les marges, déterminantes pour juger de la capacité des entreprises à pré- server leur rentabilité. Ce change- ment de focale devrait alimenter la volatilité et accroître les volumes. Les sociétés démontrant une résilience opérationnelle sortiront renforcées. À l’inverse, celles qui déçoivent, surtout si leurs valori- sations sont élevées, risquent une sanction rapide du marché.
Les investisseurs aguerris délaisseront la simple lecture du chiffre d’affaires pour se concentrer sur les marges.
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tablent sur la poursuite de cette dynamique, encore tributaire de facteurs exogènes : la production céréalière, les cours des commo- dités et l’évolution du climat inter- national. Autant d’éléments qui pourraient fragiliser les équilibres si les marges de sécurité ne sont pas renforcées. Au-delà de la dimension tech- nique, la révision de la fiscalité de l’épargne s’inscrit dans un objectif plus large : élargir et consolider la classe moyenne marocaine. Dans un pays où la mobilité sociale reste un enjeu central, encourager les mécanismes d’épargne revient à offrir aux ménages des pers- pectives de protection et d’in- vestissement à long terme. C’est aussi une manière de canaliser des ressources vers l’économie productive, dans un cadre fiscal plus équitable et plus incitatif. ◆ Les encours bouclent août en quasi- stagnation à 800,55 MMDH L es actifs nets sous ges- tion des Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) se sont établis à 800,55 milliards de dirhams (MMDH) au 29 août 2025, contre 800,56 milliards une semaine auparavant, selon les dernières données de l’ASFIM. Dans le détail, la variation heb- domadaire ressort mitigée selon les catégories. Les encours des OPCVM actions progressent de 0,45% à 83,86 milliards de dirhams, suite à des rachats qui ont limité l'effet valorisations. Les encours des OPCVM OMLT enregistrent une hausse de 1,28% à 376,33 milliards, confir- mant l’intérêt des investisseurs pour les maturités longues. À l’inverse, les encours des OCT reculent de 2,46% à 113,40 mil- liards, tandis que les encours des OPCVM monétaires cèdent 2,30% à 109,97 milliards, effa- çant partiellement le rebond constaté la semaine précédente. Les encours des OPCVM diver- sifiés gagnent, pour leur part, politique monétaire de Bank Al-Maghrib, prévue le 23 sep- tembre 2025, est incontestable- ment le catalyseur de la rentrée pour le secteur. ◆ 0,46% à 107,95 milliards. La prochaine réunion de OPCVM EN BREF
L'AEI recommande de relever le plafond du Plan épargne entreprise (PEE) de 600.000 à 1 million de dirhams.
Placements Plaidoyer pour une hausse des plafonds d’investissement pour les produits d’épargne La réforme de la fiscalité de l’épargne est présentée comme un levier pour encourager la mobilité sociale, canaliser l’épargne vers l’investissement productif et accroître la résilience de l’économie marocaine. Par A. Hlimi
A
lors que le Maroc s’apprête à fina- liser le projet de Loi de Finances (PLF) 2026, l’Alliance des econo- mistes Istiqlaliens (AEI) met l’ac- cent sur la nécessité de repen- ser la fiscalité de l’épargne. Dans un contexte mondial incertain, marqué par les tensions géopo- litiques, l’endettement croissant des grandes puissances et un ralentissement de la croissance internationale, l’AEI considère que le soutien à l’épargne nationale est un levier stratégique pour ren- forcer la résilience de l’économie et consolider la classe moyenne. Au Maroc, la fiscalité appliquée aux placements reste globalement moins avantageuse que celle en vigueur dans de nombreux pays de l’OCDE. Certes, des disposi- tifs existent (exonérations d’IR, d’impôts sur les dividendes ou sur les plus-values dans le cadre de placements collectifs), mais leur
impact demeure limité. Ces avan- tages fiscaux sont non seulement méconnus des épargnants, mais aussi peu attractifs en raison de plafonds d’investissement restés inchangés depuis plus de dix ans, alors même que l’inflation a érodé leur portée réelle.
400.000 à 600.000 dirhams et celui du Plan épargne éducation de 300.000 à 500.000 dirhams. Ces ajustements visent à rendre les produits d’épargne plus attrac- tifs et à stimuler à la fois l’investis- sement productif et la constitution d’un matelas financier pour les ménages de la classe moyenne. Ces propositions interviennent alors que l’économie marocaine affiche des fondamentaux encou- rageants. Pour 2025, la croissance devrait atteindre 4,5%, avec une inflation maîtrisée légèrement au- dessus de 1% et un début de recul du chômage. Les derniers recours au marché de capitaux se sont soldés par des succès, renforçant la confiance des inves- tisseurs et offrant de nouvelles perspectives de financement pour les projets publics et privés. Mais pour l’AEI, la prudence reste de mise. Les prévisions pour 2026
Des recommandations précises
L’AEI propose de mettre à jour ces plafonds pour relancer la dyna- mique de l’épargne et soutenir le pouvoir d’achat. Elle recommande notamment de relever le plafond du Plan épargne entreprise (PEE) de 600.000 à 1 million de dirhams, tout en augmentant l’abondement annuel versé par l’entreprise à 15% du revenu salarial imposable, contre 10% actuellement. De même, elle suggère de porter le plafond des versements sur le Plan épargne logement (PEL) de
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Marsa Maroc 4 milliards de dirhams pour propulser les ports de Casablanca et Jorf Lasfar
sera opérationnelle dès 2027. La transformation du Terminal Est, quant à elle, s’étendra jusqu’en 2030. Cette montée en puissance progressive doit permettre de renforcer les capacités sans perturber le rythme actuel des opérations.
Marsa Maroc a dévoilé un plan d’investissement ambitieux de 4 milliards de dirhams sur la période 2025-2030. L’objectif est de hisser Casablanca et Jorf Lasfar au rang de pôles portuaires de nouvelle génération, capables d’accompagner la croissance des flux commerciaux et de renforcer la compétitivité du Maroc sur l’échiquier régional.
Par A. Hlimi
Une ouverture vers l’international
En parallèle de ce plan natio- nal, Marsa Maroc a franchi une étape importante sur la scène internationale avec une première implantation au Bénin. Ce projet, salué par les investisseurs, permet au groupe de mettre en valeur son savoir-faire dans la ges- tion portuaire et d’accompa- gner le développement d’un port appelé à devenir l’un des plus compétitifs d’Afrique de l’Ouest. L’entreprise poursuit d’ailleurs ses prospections en Afrique, convaincue que le continent constitue un relais de crois- sance naturel. Si aucun autre projet n’a encore été officialisé, Marsa Maroc garde une marge de manœuvre pour accélérer son internationalisation. Cette stratégie de développe- ment s'accompagne par des résultats financiers robustes. Au premier semestre 2025, Marsa Maroc a enregistré un chiffre d’affaires en hausse de 14,5% à 2,84 milliards de dirhams, assorti d’une forte génération de cash. Ces per- formances offrent au groupe la capacité de financer ses projets tout en consolidant son statut d’acteur incontour- nable du secteur portuaire marocain. ◆
850 millions de dirhams seront investis à Casablanca et Jorf Lasfar dans l’activité Vrac.
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roisième capitalisation de la Bourse de Casablanca, avec une valorisation désormais supérieure à 70 milliards de dirhams, Marsa Maroc s’im- pose aujourd’hui comme un titre de croissance, porté par des fondamentaux solides. L’annonce de ce programme illustre ce changement de dimension, à la veille de la mise en service de Nador West Med prévue en 2027, qui constitue à son tour un relais de croissance majeur pour le groupe. Sur les 4 milliards prévus, 3,2 milliards de dirhams
seront consacrés au renfor- cement du trafic conteneuri- sé à Casablanca. Les projets incluent l’extension des quais, le réaménagement des parcs de stockage et la reconversion du Terminal Est en mode RTG. L’objectif affiché est de fluidi- fier les opérations, augmenter les cadences et réduire les temps de traitement. En parallèle, 850 millions de dirhams seront investis à Casablanca et Jorf Lasfar dans l’activité Vrac, à travers l’exten- sion et l’approfondissement de quais ainsi que la moder- nisation des zones de stoc- kage. Selon le management, «il s’agit de réduire significati- vement les délais d’attente en rade et les durées de séjour à quai, tout en offrant aux
clients -armateurs, chargeurs et logisticiens - une qualité de service plus compétitive». Les impacts attendus sont considérables. À Casablanca, la capacité des terminaux polyvalents passera de 7,5 à 10 millions de tonnes par an, tandis que le potentiel conte- neurisé bondira de 1,3 à 2,2 millions d’EVP, soit un gain de 900.000 EVP. À Jorf Lasfar, la capacité du terminal poly- valent augmentera de 3 à 4,5 millions de tonnes. Le calendrier de mise en œuvre est déjà engagé. L’approfondissement de 530 mètres de quai à Casablanca sera finalisé au T2 2028, tandis que l’extension du Terminal 3 (80 mètres supplémentaires et 300.000 EVP additionnels)
Au S1 2025, Marsa Maroc a enregistré un chiffre d’affaires en hausse de 14,5% à 2,84 milliards de dirhams.
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FOCUS
Résultats des sociétés cotées au S1 2025
Le secteur bancaire demeure le principal moteur de la cote avec une contribution de +3,5 MMDH.
Bourse de Casablanca Le chiffre d’affaires global des sociétés cotées progresse de 7% au S1 2025 Le chiffre d’affaires global de la cote casablancaise a progressé de 7% au premier semestre 2025, pour atteindre 165,2 milliards de dirhams contre 154,3 milliards un an plus tôt, selon les analystes de M.S.IN.
caires, BTP, assurances, distribu- tion et santé.
Banques et BTP en locomotives
Le secteur bancaire demeure le principal moteur de la cote avec une contribution de +3,5 MMDH (+7,8%). La BCP (+1,1 MMDH), BOA (+915 MDH) et Attijariwafa bank (+673 MDH) ont porté cette performance. Le BTP suit avec une progression remarquable de +22,8%, soit +3,2 MMDH, profitant de l’accélération des chantiers liés à la CAN 2025 et à la Coupe du monde 2030. Le secteur des assurances s’adjuge une hausse de +8,7%, représentant +1,2 MMDH, tiré par Wafa Assurance (+734 MDH) et AtlantaSanad (+567 MDH). Les distributeurs ont avancé de +10,4%, soit +1,2 MMDH, principalement grâce à Label’Vie (+944 MDH) et Auto Hall (+264 MDH). La santé affiche la plus forte croissance relative avec +62%, apportant +1 MMDH. Akdital enregistre une hausse de +840 MDH, dont 560 MDH liés aux nouvelles ouvertures, tandis que Vicenne, nouvelle recrue de la Bourse de Casablanca, contribue à hauteur de 161 MDH. ◆
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Par A. Hlimi
près une année 2024 marquée par une atténuation des ten- sions inflationnistes, le premier semestre 2025 s’est déroulé dans un contexte international plus incertain, dominé par la nouvelle politique commerciale des États- Unis et la persistance des conflits au Moyen-Orient et en Ukraine. Selon les dernières prévisions du FMI, la croissance mondiale devrait atteindre 3,0% en 2025, contre 3,3% en 2024. Au niveau national, l’économie
marocaine a enregistré une pro- gression notable, avec une crois- sance de 4,8% au premier tri- mestre 2025 contre 3% un an plus tôt. Les activités non agricoles ont progressé de 4,6%, tandis que le secteur agricole a crû de 4,5%, porté par une campagne céréalière favorable (44 millions de quintaux, +41% par rapport à 2024). Bank Al-Maghrib anticipe la poursuite de cette dynamique, soutenue par les investissements en infrastructures et la prépara-
tion des grands événements spor- tifs internationaux (CAN 2025 et Coupe du monde 2030). Dans ce contexte, la Bourse de Casablanca a confirmé sa dynamique positive au premier semestre 2025. Selon M.S.IN, le chiffre d’affaires agrégé des socié- tés cotées s’est établi à 165,2 milliards de dirhams, en hausse de 7,1% par rapport à la même période de 2024. Cette hausse de 10,9 Mds de DH est attribuable principalement aux secteurs ban-
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