Rapport du Comité de l'API sur la confidentialité

3 PROTECTION DES PATIENTS LORS DE L’UTILISATION DE MATÉRIEL CLINIQUE POUR L’ENSEIGNEMENT, LES PRÉSENTATIONS ORALES, LES PUBLICATIONS ET LA RECHERCHE 5 3.1 Remarques préliminaires et problème du « consentement éclairé » Compte tenu de la complexité des dynamiques du transfert et du contre-transfert inconscients dans tout traitement analytique et de la diversité des écoles théoriques représentées au sein de l’API, chacun ayant sa propre compréhension de cette complexité, ses propres techniques et son éthique, il n’existe pas de procédure universelle infaillible qui puisse être recommandée comme le meilleur moyen de protéger l’analysant lors du partage de matériel clinique avec des collègues. On peut illustrer ce problème par quelques exemples fictifs de déclarations que les analystes pourraient faire, s'ils étaient tenus de justifier leurs positions lorsqu'ils présentent du matériel clinique dans des présentations scientifiques ou qu'ils publient du matériel clinique : • Exemple 1: « Je crois que ce qui se passe dans le cabinet de consultation psychanalytique est le produit des activités conscientes et inconscientes du patient et de l'analyste. Je considère qu'il est approprié de demander la permission à mes patients chaque fois que j'utilise le matériel clinique issu de notre travail ensemble. Les patients, dont le matériel est mentionné dans ce document, l’ont approuvé et ont donné leur autorisation écrite. » • Exemple 2: « Il ne fait aucun doute que tout événement clinique est, à proprement parler, un produit unique de l’interaction entre un patient donné et un analyste donné. Toute description par l'analyste est donc naturellement soumise au point de vue de cet analyste, d'une manière qui n'est pas nécessairement pleinement comprise par lui, incluant son biais théorique et son équation personnelle inconsciente, à un moment donné. Cependant, je suis convaincu que demander à un patient l'autorisation d'utiliser du matériel clinique dans une présentation scientifique constitue une intrusion significative dans sa psychanalyse ou dans son traitement psychanalytique, et doit donc être évité si possible sans causer de tort au patient. J'ai choisi de dissimuler les histoires personnelles mentionnées dans cet article afin que d'autres personnes ne les reconnaissent pas. En ce qui concerne les patients qui pourraient se reconnaître, j'espère qu'ils auront le sentiment que j'ai

5 Comme le montre la lecture complémentaire énumérée à la fin du présent rapport, le comité a pu s'appuyer sur une littérature abondante examinant le conflit entre l'idéal de la confidentialité absolue à l'égard des patients et le besoin tout aussi absolu de consulter des collègues afin de maintenir notre capacité à travailler en tant que psychanalystes. Pour faciliter la lecture, nous avons choisi de limiter au minimum les références du texte à cette littérature, en ne faisant des citations que lorsque nous pensons que le point soulevé pourrait être perçu autrement comme controversé.

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