Rapport du Comité de l'API sur la confidentialité

essayé, avec respect, de faire de notre travail ensemble une contribution valable à la société ». • Exemple 3: « Je ne pense pas qu'il soit juste d'impliquer des patients dans des discussions au sujet de mes publications, qui font référence à leur travail avec moi. L'asymétrie inévitable et éthique de la relation thérapeutique rend le consentement éclairé à la fois problématique et inévitablement gênant pour le patient. Afin de protéger la confidentialité de mes patients et de corriger mes propres angles morts inconscients, j'ai dans cette perspective, demandé à trois collègues de lire attentivement le matériel présenté et de l’approuver. » • Exemple 4: « Afin de protéger la confidentialité de mes patients, je me suis appuyé sur les amalgames de plusieurs patients, les miens et ceux de mes supervisés, pour les illustrations cliniques utilisées dans ce document. Pour éviter d'introduire un facteur étranger dans leur analyse, je n'ai demandé la permission à aucun de ces patients. » • Exemple 5: « Je pense que la transparence de l'analyste au sujet de ses motivations est essentiel dans une relation psychanalytique authentique mais que les conflits d’intérêts demeurent possibles. C'est pourquoi je discute toujours avec mes patients de l’éventualité d'écrire des choses à leur sujet et de mon souhait d'enrichir la littérature avec ce que j'ai appris de notre travail ensemble. Chaque patient présenté ici a lu et approuvé le matériel inclus dans les présentes. » Bien que dans les points de vue imaginés ci-dessus il y ait des attitudes divergentes quant à la notion de « consentement éclairé », on peut supposer que tous les psychanalystes reconnaîtraient sa complexité. Alors que dans la plupart des professions, l'exigence éthique du consentement éclairé est relativement simple, dans la psychanalyse, c'est tout le contraire. La découverte de la résistance inconsciente par Freud, de l’opposition inconsciente des patients au traitement et au fait de mieux se sentir ainsi que la prise de conscience que la résistance devait être identifiée, comprise et résolue plutôt que réprimandée, entraînaient un changement de paradigme dans le modèle thérapeutique. L'objet de l'enquête analytique, l'inconscient, complique toute notion de consentement éclairé dans le champ transférentiel. Ni l'analysant ni l'analyste ne peuvent être immédiatement informés de tous les motifs inconscients qui incitent à donner la permission de partager du matériel clinique et aucun d'entre eux ne peut prédire les impacts futurs, après-coup, d'une telle décision. Il existe donc une incertitude éthique inhérente au consentement éclairé dans la psychanalyse, compte tenu de la connaissance toujours uniquement partielle du transfert et du contre-transfert. Nous savons que les patients peuvent donner leur consentement pour partager du matériel clinique et avoir néanmoins le sentiment que l’analyste a trahi leur confiance, avec des conséquences potentiellement graves pour leur traitement.

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