FNH N° 1159-2

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JEUDI 11 JUILLET 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

ECONOMIE

bilité qui n’est pas compatible avec les aspirations d’un pays qui se veut émergent. Le chômage, un boulet Le secteur industriel et les ser- vices semblent offrir un contre- point, avec une reprise notable de l'activité manufacturière qui a enregistré une croissance de 3,5% au T2-2024, par rapport à un timide 2,1% au premier trimestre. Cette accélération est portée par des branches telles que la chimie et les indus- tries liées à la construction. Cependant, même avec ces avancées, le spectre de l'insuf- fisance des créations d'emploi plane toujours, avec un marché du travail qui peine à absor- ber le flux annuel de jeunes entrants. En effet, malgré une amélio- ration de la conjoncture éco- nomique, le taux de chômage demeure élevé et, surtout, le taux d'emploi ne s'accroît pas au rythme nécessaire pour intégrer efficacement les nou- veaux demandeurs d’emploi. En témoignent les derniers chiffres du HCP relatifs à la situation du marché de travail. «Ainsi, entre le premier trimestre de 2023 et celui de 2024, avec la perte de 159.000 postes en milieu rural, principalement non rémunérés, et la création de 78.000 postes en milieu urbain, le volume global de l’emploi a baissé de 80.000 postes. A l'exception du secteur de l'agriculture, de la forêt et de la pêche, qui a enre- gistré une baisse de 206.000 postes, les autres secteurs ont contribué à la création d'em- plois» , indique le HCP, qui fait état d’un volume du chômage qui s’est accru de 96.000 per- sonnes, 59.000 en milieu urbain et 38.000 en milieu rural, s’éta- blissant à 1.645.000 personnes au niveau national. De fait, le taux de chômage est passé de 12,9 à 13,7% au niveau national (+0,8 point), et reste plus élevé parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (35,9%), les diplômés (20,3%) et les femmes (20,1%). Cette situation est exacerbée

 La croissance n’est pas suffisamment robuste pour absorber la masse de jeunes qui viennent chaque année sur le marché du travail.

économie nationale affiche un meilleur profil au second tri- mestre 2024, avec une crois- sance qui passe à 2,9%. Cette croissance, quoique légèrement meilleure par rapport aux 2,5% du premier trimestre, traduit des dynamiques particulièrement influencées par les secteurs agricole et industriel. La dépendance du Maroc à l'agriculture continue de jouer un rôle prépondérant dans l'éco- nomie, mais également dans sa volatilité. Au deuxième trimestre 2024, la valeur ajoutée agricole a enregistré une baisse de 4,9% L'économie marocaine montre des signes de résilience avec une croissance de 2,9% au deuxième trimestre de 2024. Toutefois, la volatilité de l'agriculture met sur orbite la fragilité sous-jacente de l'économie. Quid de la transformation économique ? Par D. William L Croissance ’ en variation annuelle, princi- palement en raison des effets d'une sécheresse sévère sur les grandes cultures. Ce recul, comparativement à une hausse de 1,5% l'année précédente, s'inscrit dans une tendance de volatilité accrue qui pèse sur le potentiel de croissance agricole depuis 2019. En particulier, la production de blé et d'orge a subi des baisses respectives de 44,4% et 51% cette année, ce qui met en lumière la fragilité du secteur face aux aléas cli- matiques. Cette volatilité agricole met en évidence le besoin criant de diversification économique. Non seulement elle affecte la croissance globale, mais elle influence également la stabi- lité des revenus pour une large part de la population rurale. Ainsi, les bonnes années agri- coles propulsent la croissance économique, tandis que les années de sécheresse la font chuter dramatiquement. Cette instabilité rend difficile la pla- nification à long terme et la mise en œuvre de politiques économiques cohérentes, tout comme elle reflète une vulnéra-

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