FNH N° 1159-2

13

FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 11 JUILLET 2024

ECONOMIE

par une croissance économique qui, bien qu'en amélioration, reste insuffisante face aux objectifs plus ambitieux du nouveau modèle de développement (NMD). Ce dernier cherche non seulement à accélérer la croissance, mais aussi à la rendre plus inclusive, capable de générer des emplois de qualité et de réduire significati- vement les inégalités économiques et sociales. Rappelons-le, le NMD, dévoilé en 2021, avait un objectif bien défi- ni : stimuler la croissance pour la porter à un rythme moyen annuel supérieur à 6% et doubler le PIB par habitant à l’horizon 2035. Cet

utopie compte tenu des épisodes de sécheresse de plus en plus récurrents et de plus en sévères. C’est dire que bien que l'agriculture reste un pilier de l'économie maro- caine, elle ne doit plus être perçue comme une fin en soi, mais plutôt comme un levier parmi d'autres dans la quête de la modernisation économique. ◆

La volatilité de l’agriculture affecte la croissance globale, mais influence également la stabilité des revenus pour une large part de la population rurale.

objectif ressemble de plus en plus à une clause de style, au regard notamment des taux de croissance enregistrés ces dernières années :

1,3% en 2022, autour de 3.4% en 2023, entre 2,8 et 3,5% prévus en 2024, et aux alentours de 4,5% en 2025. Et il risque de rester une pure

L’inflation en embuscade

L'inflation, bien que sur une pente descendante avec un taux de 0,7% contre 1,2% au trimestre précédent, reste un sujet de préoccupation. La diminution des prix des produits alimen- taires a certainement contribué à ce recul, mais certaines den- rées alimentaires, telles que la viande rouge, ont des niveaux de prix encore très élevés, en rai- son, entre autres, de la séche- resse et de la hausse des coûts de production. Globalement, le pouvoir d'achat des ménages reste sous pres- sion. En effet, de nombreux ménages continuent de pui- ser dans leurs économies pour couvrir leurs dépenses cou- rantes, un signe que les gains de pouvoir d'achat sont encore fragiles et insuffisants pour soutenir une demande inté- rieure robuste. Selon la dernière enquête de conjoncture réalisée par le HCP, 42,3% des ménages avaient déjà déclaré, au pre- mier trimestre 2024, s’endetter ou puiser dans leur épargne pour couvrir leurs dépenses de consommation. Le taux d’épargne des ménages par rap- port au revenu disponible brut se serait, ainsi, situé en dessous de son ratio moyen d’avant crise de 12,9%.

www.fnh.ma

Made with FlippingBook flipbook maker