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OUVERTe AUX VOIES DE DIEU

Et pourquoi pas ?

En Matthieu 28.18-20, Jésus dit : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et enseignez-leur à mettre en pratique tout ce que je vous ai prescrit. » La réponse au « pourquoi » est donc toute simple : parce que Jésus nous a dit de le faire ! Pour moi, la question est plutôt : « Y a-t-il une raison pour ne pas aller ? » Jésus nous a demandé de ne pas garder la bonne nouvelle de Son amour et Son Salut pour nous-mêmes mais de la par- tager aux hommes de toute la terre. Parfois, je me deman- de pourquoi ma famille vit en Suisse plutôt qu’à l’étranger, pour y servir les défavorisés. En théorie, j’ai beaucoup de « bonnes réponses » à cette question : nous avons quatre enfants entre 6 et 10 ans. Jusqu’à récemment, nous les pa- rents, arrivions souvent à la limite de nos forces et cela nous arrive encore de temps en temps. Et ceci malgré un environ- nement qui propose facilement tout ce dont nous pouvons avoir besoin : on peut se faire livrer directement à la maison les pizzas, la grosse commande de lait ou les cadeaux de Noël. Nous avons bien sûr une machine à laver, un frigo qui ne tombe jamais en panne et un four pré-programmable. Nous avons l’expérience de la vie à l’étranger et de ses défis, quand toutes ces choses pratiques manquent : nous avons passé une année et demie en Guinée avec nos deux aînés (1 et 3 ans au moment du départ). Une longue liste et de bons arguments Qu’est-ce que nous irions faire à l’étranger si nous som- mes déjà au bout de nos forces rien qu’en accomplissant les tâches de tous les jours ? Il faut aussi penser au coût financier de l’envoi d’une famille de six personnes dont fi- nalement, une seule travaillerait. Ne serait-il pas mieux de gagner sa vie en Suisse et de donner généreusement ? Et l’éducation des enfants ? Notre aîné commencera bientôt le secondaire, il est trop tard pour repartir à l’étranger… Je pourrais encore allonger cette liste de bons arguments et répondre simplement, à la question de savoir pourquoi nous ne repartons pas : « Parce que cela n’aurait pas de sens dans notre situation. » Et la question du sens ? Pourtant, quand je lis la Bible, je remarque que bien des choses ne font aucun sens à nos yeux humains : quand Noé construit un bateau au milieu des terres, loin de l’eau, est-ce

du monde invisible, le fait d’être prêt à payer un grand prix pour sa foi… Paul dit que le corps est composé de plusieurs membres – nous avons besoin les uns des autres, dans le monde entier. Mais nous ne pouvons nous compléter et apprendre les uns des autres que si des gens sont prêts à partir. Prier Dieu pour qu’Il nous parle Qu’est-ce cela signifie concrè- tement pour toute ma famille ? Nous avons vu que Dieu peut ou- vrir ou fermer des portes. Nous Lui demandons de nous montrer clairement si nous devrions envi- sager un nouveau départ – même si cela semble si peu raisonnable. Jusqu’à maintenant, nous avons l’impression que notre place est en Suisse, pour le moment du moins. Nous aimerions alors que toutes les bénédictions que nous avons servent aussi à d’autres. Dans le quotidien de notre famil- le normale, bien que turbulente, nous essayons de remplir le man- dat de Dieu et de transmettre Son amour au travers de notre foi, nos prières, notre argent, nos contacts et notre temps – en paroles et en actes, comme Jésus nous en a donné l’exemple. Nous y arrivons parfois… et parfois non ! Martina ROHNER a travaillé en Guinée avec sa famille, de 2011 à 2012

que cela a du sens ? Quand un berger abandonne ses 99 brebis pour aller chercher celle qui s’est perdue ? Et si un loup en profitait pour attaquer le troupeau ? Et quand Ma- rie « gaspille » de l’huile d’une valeur correspondant à une année entière de salaire ? Quel est le sens de la mort de Jé- sus, aux yeux des hommes ? Alors je me demande si toute ma logique et mon bon sens comptent vraiment pour Dieu, qui pense tellement différemment de moi. Inutile sans amour La mission que nous donne Jésus est claire. Je suis persua- dée que le thème du travail interculturel n’est pas destiné à une minorité, mais à tous. Mais je crois aussi que nous de- vons agir par amour pour Dieu et pour nos contemporains, pas seulement pour obéir à un ordre. Paul écrit que rien n’est utile sans amour. Notre prière est donc que Dieu nous donne de L’aimer toujours plus et d’aimer nos prochains ; que nous désirions avant tout ne pas garder la bénédiction qu’Il nous a offerte pour nous seuls, mais que nous dési- rions la partager. Nous avons besoin les uns des autres pour nous compléter, nous devons nous aider les uns les autres pour pouvoir nous rapprocher de notre Dieu si grand.

« Je te bénirai et tu seras une source de bénédiction » – aujourd’hui encore

Dans nos pays européens, Dieu nous a énormément bénis : nous avons un excellent système de formation, du bien- être matériel, la sécurité et la stabilité politique, la liberté de croyance – je ne peux pas m’imaginer que Dieu nous aurait donné tout cela pour notre seul plaisir. Le Dieu qui a dit à Abraham « Je te bénirai… et tu seras une source de bénédiction » est aussi notre Dieu. Je suis donc convain- cue que la bénédiction que nous avons reçue doit bénéfi- cier à d’autres personnes aussi. Nous pouvons transmettre l’amour de Dieu. Nous pouvons apporter la Bonne Nouvelle à ceux qui ne l’ont jamais entendue : oui, nous avons un Dieu d’amour et Il veut entrer en contact avec tous. Et nous pouvons partager les dons et les capacités que nous avons avec d’autres personnes. Dans le domaine agronomique ou médical, ouvrier ou théologique, avec notre argent et tout ce que nous avons. Ceux qui se sont déjà engagés à l’étranger peuvent le confirmer : les habitants des pays que nous appelons défavorisés reçoivent d’autres bénédictions : la capacité à rester calme et utiliser sa créativité pour fai- re des miracles avec presque rien, une grande conscience

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