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Dix ans au Tchad : une merveilleuse période de notre vie !

Aprèsplusdedixansd’engagement au Tchad et plusieurs séjours en Suisse, nous nous étions habitués à aller et venir. Lorsque nous par- tions en congé dans notre patrie, nous savions ce qui nous attendait et comment nous pouvions profi- ter de cette période - et nous atten- dions avec impatience un retour assez rapide en Afrique. A nou- veau sur sol tchadien, il ne nous fallait que quelques jours pour nous sentir à nouveau chez nous. Le retour définitif en Suisse a été une situation nouvelle pour toute la famille, et nous l’avons préparé avec des sentiments mitigés. Pour nous, parents, c’était un retour à notre culture d’origine. Nous avons rapidement redécouvert de nom- breuses habitudes suisses qui étaient tombées dans l’oubli au cours de la dernière décennie. Nous avons tous ressenti et ressentons toujours que l’habillement était un défi. Après dix ans au Tchad, nous savions exacte- ment quelle tenue convenait pour quelle occasion. Ici, en Suisse, nous nous sentons parfois un peu perdus - même quand il s’agit de la météo : comment expliquer aux enfants que les pantalons longs ne sont pas uni- quement pour les plus frileux ? En automne, l’un des premiers regards de notre fils le matin était sur le ther- momètre extérieur. S’il faisait moins de 10 degrés, il devait porter un jean, même s’il se sentait restreint dans sa liberté de mouvement. Et pour ce qui est des chaussures : nos enfants pré- féreraient toujours pouvoir marcher pieds nus. Retour à des rôles différents Pour nous aussi, en tant que couple, le changement a été très important. Après tant d’années de travail en étroi- te collaboration et dans un projet à parts plus ou moins égales, nos rôles se différencient aujourd’hui beaucoup plus. Je me suis retrouvée dans le rôle

de la femme de pasteur qui s’occupe du ména- ge, des enfants et de la conciergerie de l’église, souvent sans voir les « fruits » de son travail. Passages piétons ? Poubelles ? Longtemps à l’avance, nous avons remis entre les mains de Dieu tout ce qui concernait notre retour : travail, maison, voiture, école... et nous sommes très reconnaissants de voir qu’Il ne nous a pas oubliés. Déjà un an à l’avance, le futur emploi d’Andreas et notre domicile étaient prêts - unebénédiction ! Nos trois enfants les plus âgés ont été accueillis à l’école par des enseignants attentionnés et se sont rapidement fait des amis. Ils n’ont pas non plus eu de pro- blèmes avec les matières scolaires. Peu à peu, ils ont appris ce que sont les passages piétons, qu’il y a des poubelles partout et que, contrairement au Tchad, la moitié des enfants de leur quartier ne vient pas jouer avec eux dès qu’ils quittent la maison. Ils ne courent plus dehors pour danser dès qu’il pleut, et ils ont constaté que les Suisses ne sont pas aussi accueillants envers les enfants que les Africains. Un gros plus Notre première expérience sur une patinoire a été mémorable et a rappelé certaines scènes du film « Rasta Rockett », dans lequel quatre Jamaïcains veulent se qualifier pour les Jeux Olympiques dans une épreuve de bob. On a beaucoup ri durant l’année dernière ! C’est vrai que nos enfants ont des lacunes dans certains domaines, mais nous n’avons rien trouvé qui ne puisse être rattrapé. En revanche, tout ce qu’ils ont vécu, expérimenté, goûté et aimé au Tchad est un grand plus pour leur vie. Nous sommes si reconnaissants d’avoir réussi, malgré toutes les difficultés, à tenir ferme et à vivre cette belle aventure enAfrique. Nous sommes tous d’accord pour dire qu’il aurait été très dommage de rater cemerveilleuxmoment de notre vie. Nous aime- rions encourager les familles qui l’envisagent à oser faire ce pas. Si Dieu vous conduit pour le départ, Il vous con- duira aussi à votre retour.

Patricia MOSER, ancienne responsable du projet ProRADJA’, Tchad

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