Coup d’œil dans la base au pays De la Candidature jusqu’au Départ Entretien avec Beatrice Ritzmann, responsable des ressources humaines chez SAM global
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Plusieurs de nos projets écrivent des news deux fois par année, dans lesquels ils ra- content les derniers développements de leur travail et quelques histoires.
Tu reçois un mail avec une candidature. Qu’espères-tu – un/une célibataire, un couple ou une famille ? Quels sont tes « candidats préférés » ? Il n’y a pas de candidat préféré en ce qui concerne l’état civil. Cela dépend toujours beaucoup du lieu de travail, de la descrip- tion de poste, de l’infrastructure et de l’équipe sur place. Les situations pionnières éloignées de la civilisation conviennent gé- néralement mieux aux personnes seules ou aux couples car ils sont plus flexibles. Les familles, par contre, ont souvent plus de fa- cilité à établir des contacts dans les grandes villes, car les enfants établissent automati- quement des relations avec d’autres famil- les. Une offre médicale médiocre, pas de bonne école publique, beaucoup d’efforts – pour les familles, un engagement ne semble pas particulièrement attrayant. Il y a aussi de nombreux avantages : grandir à l’étranger est souvent un paradis pour les enfants. Ils jouissent d’une grande liberté, passent beaucoup de temps dans la nature et apprennent à vivre de façon créative avec des choses simples. C’est une vie très aventureuse et un énorme élargissement de l’horizon, ce que beaucoup de gens ap- précient ! En tant que parents, il faut aussi y penser. Comme vous travaillez en famille dans un projet, vous êtes souvent côte à côte et vous vivez quelque chose ensem- ble, alors qu’en Europe, chacun suit plutôt son propre chemin. C’est un projet familial – cela soude et c’est très précieux. Quelles sont les plus grandes différences dans le processus de candidature et dans les préparatifs lorsque vous partez en famille ou en tant qu’individu ? Fondamentalement, c’est très similaire pour tous - avec une famille, vous devez simplement considérer plus de personnes. Tout d’abord, il y a une première discussion
ouverte, au cours de laquelle les attentes et les idées sont échangées et où les domai- nes d’engagement possibles sont discutés. Ensuite vient un délai de réflexion pour les deux parties - et si tous peuvent imaginer un départ, les formulaires sont remplis et les références demandées. Dans un deuxième entretien, nous exa- minons avec les candidats ce dont ils ont besoin : un séjour linguistique, un cours de médecine tropicale, une formation conti- nue interculturelle ou théologique, de la re- lation d’aide, des contrôles médicaux, une formation technique, des visites sur place... C’est très individuel. Par exemple, nous avons eu un candidat qui a accompli un stage chez un boucher, afin de pouvoir tra- vailler lui-même la viande sur place. Dans le cas des enfants, la situation scolaire est également réfléchie. Fondamentalement, l’idéal est d’avoir au moins un an pour faire tous les préparatifs tranquillement. Dans le cas de couples sans enfants ou de person- nes seules, quatre à six mois suffisent en cas d’urgence, s’ils répondent déjà à certaines conditions préalables, telles que les compé- tences linguistiques. Des familles et des personnes seules au sein d’une même équipe – cela peut-il bien se passer ? Oui, mais comme vous êtes souvent très proches et que vous dépendez les uns des autres, il est important d’être conscient que les autres ont des besoins et des défis dif- férents. Dans une famille par exemple, les défis de santé sont souvent au centre, alors qu’il est important pour la personne seule de trouver des amis. Donner et recevoir est un compromis perpétuel - pour cela, il faut un bon échange. On peut aussi bien se sou- tenir les uns les autres : par exemple, toute l’équipe peut aider à s’occuper des enfants par moments, afin que les deux parents puissent s’impliquer dans le projet. Et par exemple lors de vacances en équipe, les cé- libataires font généralement automatique- ment partie de la famille.
« Ils demandent à Dieu de bénir leurs agressions » (ProVIDA, mars 2019) Je travaille dans les prisons – je visite chaque jour plusieurs pénitenciers de Belém avec un collègue de l’équipe ProVIDA. Certaines prisons ont été rénovées récemment et sont plutôt bonnes, d’autres sont sales, sentent mauvais et sont surpeuplées. Parfois, jusqu’à cinq jeunes doivent partager une même cellule. Ils ont entre 13 et 21 ans et les raisons de leur incarcération se ressemblent souvent : surtout des vols (la plupart du temps à main ar- mée), mais aussi des viols, voire des meurtres. La plupart de ces jeunes nous respectent et se réjouissent de nos visites, même ceux qui ne veulent pas abandonner leur vie criminelle. Je trouve que les représentations religieuses parfois étranges des jeunes sont un grand défi. Beaucoup voient Dieu comme une sorte de père Noël, qui est là pour leur donner ce qu’ils veulent – certains Lui demandent même de bénir leurs agressions ! (Paula HARRIS) L’éducation physique ne va pas de soi En Guinée, les enseignants du primaire donnent rarement des cours d’éducation physique. Nous avons beaucoup de chance : notre collaborateur pour la supervision est un passionné de sport, il en fait tous les matins avec une classe ou deux. Je suis toujours impressionnée de voir toute cette joyeuse activité. Deux ballons, quelques sacs en plastique pour marquer les coins du terrain, des bandes de tissu pour différencier les équipes, et voilà 70 enfants qui se mettent à courir sous le soleil. Au début de l’année, notre équipe scolaire de volley a remporté le « prix du fair-play » lors d’un tournoi. Le club a rejoint la commission interne des sports il y a quelques mois. Nous sommes curieux de voir comment ils parviendront à recruter de nouveaux joueurs et organiser des entraînements réguliers. (Daniela SEITZ) Une fuite en avant Il y a peu de temps, on nous a amené un jeune homme avec de graves brûlures au visage, aux mains et aux pieds. Il était en train de désherber un champ quand il a été surpris par un feu de brousse. Ce feu n’avait pas pris par accident, il avait été allumé volontairement selon la coutume, pour chasser les serpents et préparer de nouvelles surfaces agricoles. Il arrive en effet souvent que personne ne contrôle si quelqu’un se trouve dans la région avant de mettre le feu. Notre patient n’avait qu’un seul moyen de s’en sortir : franchir le rideau de flammes avant qu’il ne se retrouve entouré de tous côtés. Il a couvert ses yeux de ses mains et couru au-travers du feu, ce qui lui a certainement sauvé la vie. Il vient d’un village un peu éloigné et a été conduit à l’hôpital de notre ville. Après trois jours, la famille n’avait plus d’argent pour continuer son traitement, dont ils n’étaient de tout façon pas satisfaits. Ils nous ont donc demandé si nous pouvions le prendre, et nous avons accepté. (Sandra TOGGENBURGER) Vous aimeriez continuer la lecture de ces histoires ? Demandez nos NEWS de projets (ProVIDA en allemand seulement, les autres sont disponibles en français) : ecublens@sam-global.org ou +41(0)24 420 33 23
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