WEB_ALLONS 42019 Einsatz als Familie, Single …

Célibataires en service

Serait-ce important pour vous que votre partenaire partage votre passion pour le travail interculturel ? Jenny : C’est Dieu qui m’a dirigée vers cette tâche. Tant qu’Il la confirme, un partenaire ayant une vocation totalement différente n’entrera pas en question. Timo : Pour moi, la vocation pour le travail interculturel est le facteur décisif. Plus d’une fois, une relation n’a pas abouti parce qu’il n’y avait pas de vocation commune. Tant que je serai convaincu que Dieu me veut en Afrique, il est évi- dent que ma femme aura besoin d’un même appel personnel. Helen : Il faut un appel clair de Dieu pour les deux personnes, sinon cela ne marchera pas. C’était et c’est encore évident pour moi.

« Je suis célibataire. » Cette petite phrase pro- voque souvent autour de nous des regards compatissants, un sourire embarrassé, des en- couragements formulés sans conviction et un changement rapide du sujet de conversation, surtout quand la personne a plus de 30 ans. Et quand il est question d’un engagement à l’étranger, l’absence de partenaire est pour beau- coup la première raison d’y renoncer. Nous avons demandé à sept collaborateurs pourquoi ils se sont engagés à servir comme célibataires, ce qu’un partenaire pourrait leur apporter et ce qu’ils conseilleraient aux autres, sans aucun em- barras ni changement rapide de sujet.

Jenny, 62 ans, chez SAM global depuis 1992

Où voyez-vous des avantages dans un engagement en tant que célibataire ? Jenny : Mon indépendance et ma flexibilité, toutes deux liées à mon célibat, je les vois tou- jours comme un atout. J’ai pu par exemple vivre dans une famille locale et m’adapter à son rythme de vie pendant que j’apprenais la langue. Je peux être disponible spontanément pour beaucoup de choses, sans devoir prendre des égards envers un mari et des enfants. Timo : Comme célibataire, je suis indépendant. Je peux visiter des jeunes et aménager mon emploi du temps plus librement. J’ai justement des contacts amicaux avec les jeunes, vu que je suis dans la même situation qu’eux. Je crois que le fait d’être célibataire m’ouvre d’autres voies d’accès à la jeunesse. D’un point de vue très personnel, je suis aussi confron- té au défi de dépendre plus étroitement de Dieu dans les moments difficiles ou solitaires. Naemi : J’ai plus de temps et de flexibilité pour les relations. Je peux rester spontanément pour le thé ou passer quelques jours avec une amie dans un village. Je crois aussi que plu- sieurs jeunes femmes se sentent bien dans notre colocation et sont plus ouvertes et libres, justement parce qu’aucun homme n’est présent. Je jouis aussi d’être indépendante. Je vois de nombreux avantages à être célibataire dans le travail interculturel. Helen : C’est comme Paul l’écrit : on peut se donner pleinement au travail, sans devoir se préoccuper d’une famille. On a beaucoup de liberté pour gérer son temps et organiser le travail. Dans le contexte musulman, mon statut de célibataire âgée me donne plus de liberté dans le travail médical auprès des hommes. Les femmes non mariées sont souvent considérées comme des prostituées, mais chez nous, aucun homme ne nous visite la nuit. On nous observe attentivement comme des personnes originales, inadaptées à la société locale. On nous manifeste un certain respect. Les femmes mariées doivent s’adapter au système social local. Astrid : L’engagement comme célibataire est moins compliqué et plus économique ; on est moins limité. Je peux par exemple prendre deux heures pour prier un matin, ce qui ne serait pas possible avec une famille. Frédéric : En tant que célibataire, il est plus facile de prendre certaines décisions ainsi que certains « risques ». Agathe : Je suis libre d’aller rendre visite à mes amies, même le soir, sans avoir la contrainte de rentrer à une certaine heure pour préparer le repas, m’occuper des enfants… J’ai un ministère que je ne pourrais pas exercer de la même manière avec une famille.

Helen, 60 ans, chez SAM global depuis 1984

Pourquoi vous êtes-vous engagé en tant que célibataire ? Avez- vous eu de la peine à choisir un engagement comme célibataire ? Helen : Non, pas vraiment. J’avais 25 ans et le temps de trouver un conjoint. J’ai toujours souhaité un partenaire, mais je n’ai jusqu’à présent trouvé personne qui me plaise et partage ma vocation. Jenny : La décision de m’engager ne m’a pas posé de problème, car je considérais et considère toujours le célibat positivement. La dignité, la valeur, le sens et la liberté que Dieu nous accorde en tant que femmes, indépendamment de notre état civil, m’ont toujours fascinée et ont grande- ment contribué à ma décision de Lui confier ma vie. Mon célibat n’a donc joué aucun rôle dans la décision de m’engager. Timo : Lebut d’un « service enAfrique » était depuis longtemps clair pour moi, mais j’aurais bien aimé partir avec une compagne. Durant un stage pratique au Bénin en 2017, j’ai remarqué que je posais par là des conditions à Dieu, mais n’avais quand même pas envie de partir en étant encore célibataire. D’autre part comme j’étais par ail- leurs prêt à m’engager, je savais que ma candidature était la bonne chose à faire. J’ai compris que je devais faire

Frédéric : Ma première idée était de par- tir en couple, mais lorsque le Seigneur m’a appelé, il est devenu clair que je de- vais partir, même seul. Pour moi, le plus important était de suivre cet appel. Agathe : Jeune fille, je m’imaginais que si jamais je partais en mission, ce ne se- rait pas sans me marier avant, et nous partirions donc en famille. Pendant un court terme au Tchad, je suis tombée sur la promesse du Psaume 22.28 : « Toutes les extrémités de la terre se souvien- dront et reviendront à l’Eternel, et toutes les familles des nations se prosterneront en ta présence. » C’était comme si Dieu me disait : « Et si je te demande de partir seule, es-tu prête ? » La réponse a fusé du fond de mon cœur : « Bien sûr que NON ! Je peux imaginer me marier et partir à deux, mais pas seule… » Cette promesse et cette question ne m’ont plus quittée de la journée et j’ai finalement répon- du : « Seigneur, si Tu m’affirmes que des personnes de cette région pourront Te connaître grâce à moi, je suis prête à par- tir, même si je dois y aller seule. » A mon retour, j’ai suivi différentes formations avant de repartir au Tchad, cette fois pour un long terme. Cela ne veut toutefois pas dire que mon célibat a toujours été facile à accepter.

confiance à Dieu et qu’Il me conduirait, même si je m’étais représenté les choses autrement. Naemi : Je crois qu’abandonner sa zone de confort et un environnement familier demande toujours un certain courage et suscite des craintes et des incertitu- des, qu’on parte seul ou en famille. Après mon premier court terme il y a plus de 10 ans, j’ai dit à Dieu : si Tu veux absolument que je Te serve, alors ce sera à l’étranger, mais je ne peux pas le faire seule. Après le deuxième court terme quatre ans plus tard, je suis arrivée à la conclusion : ok, je partirai seule à l’étranger s’il le faut. Dieu m’a donc conduite pas à pas avec les années jusqu’à ce que je puisse dire : Dieu m’a appelée et j’aimerais obéir, avec ou sans partenaire, car je crois qu’Il veut mon bien et qu’Il est celui qui répond à mes besoins et mes désirs ardents. Après plus de trois ans d’engagement, il me semble évident que ce pas était juste. Je me sens à ma place et j’expérimente sans cesse comment Dieu m’encourage quand surgissent des doutes. En outre, il n’est pas dit que je resterai toujours cé- libataire parce que je suis partie comme telle. Dieu a de nombreuses ressources. Astrid : Pour moi, le but de ma vie, c’est de suivre Dieu. J’ai toujours été convain- cue d’aller là où Il me conduit, avec ou sans partenaire. Je préfère renoncer à la famille et au bien-être que de faire des compromis par rapport à ce que Dieu me met à cœur.

Frédéric, 46 ans, chez SAM global depuis 2016

Astrid, 42 ans, chez SAM global depuis 2017

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