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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 30 JUIN 2022
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chroniques qui s’installent… L’Afrique est mieux positionnée sur les énergies renouvelables qu’on pourrait le croire. En Afrique subsa- harienne, 68% de la consommation énergétique sont d’origine renou- velable. Chez 28 pays sur le conti- nent, la part de l’énergie renouve- lable représente plus de 70% dans leur mix énergétique. Ils sont 17 à générer plus de 80% de leur éner- gie à partir du renouvelable. Certes, il faut relativiser ces résultats, car le volume global généré pour soutenir ces économies est faible en com- paraison à des économies de taille plus importante, mais le niveau de verdissement est tout de même à saluer. Aux pessimistes qui pensent que l’Afrique ne peut se développer sans énergies fossiles, il convient de nuancer le message. L’avenir ne sera pas noir ou blanc, mais il convient d’y injecter autant de vert que cela est possible. Loin d’être un désir superflu, le verdissement de l’économie représente plu- sieurs intérêts pragmatiques, bien palpables. D’abord, le gisement de ressources financières dirigées vers le verdissement de l’écono- mie est considérable. Les Etats, les entreprises et les collectivités peuvent obtenir des financements importants à des coûts défiant toute concurrence. Pourquoi ne pas en profiter ? Ensuite, les dégâts environnemen- taux qui découlent d’un modèle de production intensif, basé sur les énergies fossiles, sont réels, palpables et même visibles à l’œil nu, à l’image des colonnes de fumée qui envahissent les villes chinoises ! Faut-il attendre d’en arriver là pour vouloir faire marche arrière, et se dire : «Et si à pré- sent on prenait en compte notre impact sur l’environnement» ? Les pays occidentaux tardent dans leur transition, car ils ont déjà par le passé construit des infras- tructures énergétiques coûteuses qu’il faut amortir. Difficile de les transformer du jour au lendemain. Pourquoi l’Afrique devrait-elle surinvestir dans une infrastructure vouée à être dépassée ? Autant investir directement sur la bonne, celle de l’avenir.
Enfin, et c’est là l’élément le plus important : ce n’est pas parce que ça n’a jamais été fait auparavant que ce n’est pas possible ! Ce n’est pas parce que les pays occi- dentaux se sont développés avec des énergies fossiles qu’il faut suivre le même chemin qu’eux. Ce n’est pas une utopie. Prenons un exemple, celui de la banca-
risation. La bancarisation s’est développée en Occident grâce au développement de réseaux ban- caires. L’Afrique s’est bancari- sée autrement : en développant l’usage du mobile money détenu sur des wallets. L’Afrique a réussi à financiariser une bonne par- tie de sa population sans passer par le développement de réseaux
d’agences bancaires denses et coûteux. Elle a inventé sa propre voie. Et c’est çà que l’on souhaite voir se reproduire sur d’autres secteurs. ◆ (*) : Omar Fassal travaille à la stratégie d’une banque de la place. Il est l'auteur de trois ouvrages en finance et professeur en Ecole de commerce. Retrouvez le sur www.fassal.net.
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