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ECONOMIE
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JEUDI 23 JUIN 2022
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Energies renouvelables
◆ Le coût moyen du kwh d’énergie photovoltaïque produit à Casablanca était supérieur à 1,20 DH/Kwh au début du siècle, contre moins de 20 centimes aujourd’hui. ◆ Si un jour au Maroc le prix de l’électricité payé par le consommateur augmente, le temps d’amortissement des investissements dans les énergies renouvelables se réduira dans les mêmes proportions enregistrées en Europe. Un retour sur investissement de plus en plus court
Badr Ikken, ancien Directeur général de l’Iresen et président exécutif de Green Innov Industry Investment (GI3), abonde dans le sens de Hakim Marrakchi. «Au-delà de la crise pandé- mique, il y a eu au cours des dernières années au Maroc une baisse sensible des prix des équipements. Par exemple, l’on note que pour des projets de centrales solaires de 500 Kwh et de 1 MW, le coût du kwh s’affiche à moins de 30 cen- times» , souligne le président de GI3. Sachant qu’un projet de plus de 200 MW peut géné- rer un coût inférieur à 20 cen- times/kwh. C’est dire le niveau de compétitivité par rapport au coût du kwh de l’électricité d’ori- gine fossile (1,07 DH). Ceci dit, nos deux sources ne manquent pas de rappeler que le contexte inflationniste qui prévaut à l’échelle nationale et internationale aurait tendance à tirer le coût de l’énergie propre à la hausse. «La baisse des coûts est aujourd’hui enrayée par l’inflation constatée depuis 18 mois», souligne le patron de Maghreb Industries, dotée d’une usine verte. A en croire Badr Ikken, le sec- teur des énergies renouvelables passe par une période un peu difficile en raison des consé- quences de la pandémie liée à la Covid-19, la hausse des prix du transport de composants impor- tés de Chine et de certaines dif- ficultés enregistrées en Europe. Ces facteurs conjoncturels qui, à l’évidence, impactent le coût des projets d’énergies renou- velables, ne calment guère l’ar-
deur des partisans des énergies propres, confortés par le seuil des cours des combustibles fossiles sur le marché interna- tional. De même, il importe de souli- gner que l’autre paramètre-clef pour le temps d’amortissement de l’investissement dans les énergies renouvelables est le prix de l’électricité. «Il faut savoir qu’en Europe, le temps d’amortissement a été divisé par deux et demi en rai- son de la hausse du prix de l’électricité» , révèle Badr Ikken. Et d’expliquer : « Au Maroc, le coût de production de l’électri- cité a augmenté en raison de la hausse des prix des combus- tibles fossiles (charbon, pétrole, gaz), mais l’inflation des prix n’a pas été répercutée sur le consommateur afin de préserver son pouvoir d’achat. Si un jour au Maroc le prix de l’électricité payé par le consommateur aug- mente, le temps d’amortisse- ment des investissements dans les énergies renouvelables se réduira dans les mêmes propor- tions enregistrées en Europe». Pour l’heure, un industriel qui produit au Maroc près de 70% de ses besoins en électricité à partir de l’énergie solaire, arrive à amortir ses investissements au bout de 4 ans ou un peu plus. Par ailleurs, la mobilité élec- trique, qui séduit davantage de Marocains, n’a jamais été autant compétitive en raison de la sur- chauffe des prix à la pompe. Dans le même ordre d’idées, il ressort de plusieurs calculs et modélisations en rapport avec la production d’amoniac vert au
Hakim Marrakchi, administrateur Directeur général de Maghreb Industries
Badr Ikken, président exécutif de Green Innov Industry Investment
Ukraine. «La baisse du coût de l’éner- gie photovoltaïque est conti- nue depuis les années 1980. L’ensoleillement étant une donnée constante et propre à chaque lieu, le critère d’évalua- tion est le coût du watt crête installé. Ainsi, les premiers pan- neaux solaires dans les années 1980 coûtaient jusqu’à 600 DH le watt crête. En 2015, une installa- tion complète coûtait entre 15 et 20 DH le watt crête. Aujourd’hui, le coût est inférieur à 10 DH» , explique Hakim Marrakchi, patron de Maghreb Industries. Il convient de préciser que le coût du watt crête prend en compte l’ensemble des élé- ments nécessaires à la produc- tion. A ce titre, citons les pan- neaux, les onduleurs, les câbles, les rails, en plus de la main- d’œuvre d’installation et l’étude. Ne sont pas pris en compte les autres coûts, tels le renforce- ment éventuel du toit, les coûts de génie civil ou le coût du fon- cier, par exemple.
L’ ère d’une longue durée du retour sur investisse- ment dans la transition énergé- tique, notamment les énergies renouvelables, est visiblement révolue au Maroc. Rappelons que depuis 2009, avec l’avè- nement du Plan solaire maro- cain, des investissements qui se chiffrent en plusieurs milliards de dirhams ont été consentis à l’échelle nationale à la fois par les secteurs public et privé (investisseurs nationaux et internationaux, entreprises). Au niveau international, la multi- plication des investissements dans les greentechs et dans les énergies renouvelables a contri- bué au renforcement de la com- pétitivité des énergies propres en comparaison aux énergies d’origine fossile, dont les cours continuent de flamber sur le marché international en raison, entre autres, de la guerre en Par M. Diao
En 2015, une installation complète coûtait entre 15 et 20 DH le watt crête. Aujourd’hui,
le coût est inférieur à 10DH.
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