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JEUDI 23 JUIN 2022 FINANCES NEWS HEBDO
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Cryptomonnaie Un petit pas… courageux Par D. William
B onne nouvelle pour les investisseurs-spéculateurs, amateurs de sensations fortes : les cryptomon- naies vont être régulées au Maroc. L’annonce a été faite mardi dernier par le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri. Le Maroc va donc franchir le pas, après avoir considéré pendant longtemps avec beaucoup de suspicion et de méfiance l’intrusion de ces monnaies virtuelles dans le système financier international. Cette appréhension des autorités de régula- tion marocaines se justifie cependant à plus d’un titre. Car les cryptomon- naies concentrent, à elles seules, tous
les effets pervers et dangers que l’on peut retrouver au sein d’un uni- vers technique et technologique com- plexe, où les non-initiés risquent de se prendre le pied dans le tapis : très forte volatilité, pas de cours officiel, marché non régulé, absence de pro- tection règlementaire pour couvrir les pertes en cas de défaillance des pla- teformes d’échange, utilisation à des fins illicites ou criminelles, notamment le blanchiment de capitaux et le finan- cement du terrorisme… La totale ! Mais la réalité est là : malgré toutes les critiques, les cryptomonnaies sont de plus en plus utilisées et bousculent le système monétaire et financier tra-
ditionnel. Cette révolution des actifs numériques suscite l’intérêt des Etats, groupes financiers, banques de déve- loppement… Le 7 septembre 2021, le Salvador a été le premier pays au monde à adopter le Bitcoin, la star incontestée des cryptos, comme monnaie légale. Première du genre en Afrique, la Centrafrique a légalisé en avril dernier l’usage des cryptomon- naies, avec l’adoption officielle du Bitcoin comme monnaie de référence au même titre que le Franc CFA. Le Nigeria est reconnu comme le premier pays au monde en termes d'utilisation du Bitcoin. Le Maroc ne pouvait logiquement se
soustraire encore longtemps à cette révolution. Il n’avait simplement pas le choix, d’autant que malgré l’inter- diction en vigueur, le Royaume est le deuxième pays arabe et le 24 ème mondial où les citoyens sont les plus actifs dans les investissements en cryptomonnaies. Oui, la nature a horreur du vide. C’est pour cela qu’il faut œuvrer, comme l’a dit Jouahri, «pour mettre en place un cadre réglementaire adéquat permet- tant d'allier innovation, technologie et protection du consommateur». Et ce, sans pour autant remettre en cause la stabilité financière. C’est tout l’enjeu de la décision qui vient d’être prise. ◆
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