FNH N° 1155

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JEUDI 6 JUIN 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

BOURSE & FINANCES

Ainsi, le ralentissement de l'activité économique anticipé pour 2024 est en grande partie dû à une hypo- thèse de récolte céréalière limitée à 27 millions de quintaux. Le déficit budgétaire devrait, pour sa part, se stabiliser en 2024, principale- ment grâce à une augmentation des recettes fiscales et à une réduction des dépenses de compensation. Selon la Banque centrale, cette sta- bilisation pourrait amener le déficit à -4% du PIB en 2025. Par ailleurs, S&P Global Rating a récemment amélioré la perspective du Maroc de «stable» à «positive», tout en maintenant la notation BB+, reflé- tant ainsi une confiance accrue dans la gestion macroéconomique du pays. Sur le front du commerce extérieur, une baisse des importations de 4% a été enregistrée à fin mars 2024, principalement due à une diminu- tion de la facture énergétique. En parallèle, les exportations ont pro- gressé de +3% pour atteindre 113,6 milliards de dirhams, portées par la performance du secteur automobile et la reprise des exportations de phosphates. Ces développements contribuent à maintenir les réserves de change à un niveau confortable, favorisant ainsi une meilleure rési- lience économique. Transformation structurelle Dounia Filali a invité le public à sortir la tête du guidon et à regar- der les accomplissements de notre économie sur un horizon plus long. Selon elle, l'économie marocaine a connu une transformation structu- relle significative au cours des der- nières décennies. Les exportations de biens et services ont considéra- blement évolué, avec une diversifi- cation notable des secteurs expor- tateurs. En 2023, l'industrie auto- mobile représentait 33% des expor- tations, suivie de l'agriculture et de l'agro-industrie (19%) et des phos- phates et dérivés (18%). Cette diver- sification est le fruit de politiques industrielles stratégiques, telles que le Plan d'accélération industrielle et le Pacte national d'émergence industrielle, qui visent à renforcer la compétitivité et à stimuler l'innova- tion. ◆

 Les infrastruc- tures sportives liées à la CAN 2025 et la Coupe du monde 2030 nécessiteraient entre 2 et 3 Mds de dollars.

D’où va venir l’argent ? Les projets d’envergure que lance le Maroc à l’horizon 2030 devraient constituer un besoin entre 100 à 150 Mds de dollars. L’Etat compte sur une multitude de stratégies pour financer ses besoins. Par A. Hlimi 100 à 150 Mds USD d’investissements à horizon 2030

L

e Maroc a décidé de miser sur des projets d'envergure à l’horizon 2030, notamment les infrastructures sportives, les projets liés à l'ha- bitat, les infrastructures de trans- port, touristiques, hydrauliques ou encore industrielles qui constituent des axes majeurs de développe- ment. Ces projets sont estimés entre 100 et 150 milliards USD à l'hori- zon 2030 par BMCE Capital Global Research, dont la directrice Equity, Dounai Filali, s’exprimait à l’occa- sion d’une rencontre à la Bourse de Casablanca. Ils devraient être financés par l'État, la coopération internationale et des financements privés. Dans le détail, les infrastructures sportives liées à la CAN 2025 et la Coupe du monde 2030 nécessi- teraient, selon les estimations du bureau de recherche, entre 2 et 3 Mds de dollars. La CDG, en tant que carrefour de l’épargne natio- nale, sera chargée de la structura- tion des financements. Et bien que ces échéances sportives soient en

tête de liste en matière de médiati- sation, force est de constater que d’autres chantiers vont demander encore plus de ressources. On parle notamment de la mise en œuvre de la stratégie industrielle 2030 (35 à 60 Mds de dollars), les infrastruc- tures hydrauliques (40 Mds USD) ou encore les grands projets logis- tiques qui entrent dans la straté- gie nationale du développement de la compétitivité logistique (3 Mds USD). Selon BKGR, ces projets seraient essentiellement financés par la coopération internationale et le concours du secteur privé. L’Etat devrait, lui, cofinancer d’autres pro- jets comme le programme de relance du logement social et la généralisa- tion de la protection sociale, en plus d’une partie des financements liés aux infrastructures de transport. Selon Dounia Filali, cela ne devrait pas provoquer de pressions sur les finances de l’Etat et les taux obli- gataires, étant donné, d'une part, les délais de réalisation étalés sur plusieurs années. Et, d'autre part,

le mix de financement choisi qui devrait soulager le Trésor en faisant contribuer le privé et les partenaires internationaux. Ces projets devraient permettre à la croissance du Maroc de s'améliorer au cours des pro- chaines années pour atteindre 6% à l'horizon 2035.

Vers un nouveau palier de croissance

Dounia Filali a profité de l’évène- ment pour dresser un tableau de la santé économique du Royaume. Selon l'experte, malgré une rési- lience notable face aux crises suc- cessives, les projections de crois- sance pour 2024 restent prudentes, oscillant entre 2,1% et 3,5% selon les estimations des différents orga- nismes qui publient des prévisions économiques. Ce ralentissement est principalement attribuable à une contraction significative de la valeur ajoutée agricole, conséquence directe des conditions pluviomé- triques défavorables prévues pour l'année.

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