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JEUDI 6 JUIN 2024 / FINANCES NEWS HEBDO
ECONOMIE
Statut des ingénieurs
l’ingénieur a été complètement revu. Après 13 ans, je pense qu’il est légitime de déposer un nouveau dossier qui tient compte de l’évolution de notre profession. Nous demandons la révision du statut d’ingénieur de manière à améliorer les condi- tions de travail et assurer la formation continue de manière permanente au profit des ingé- nieurs dans toutes les adminis- trations publiques» , insiste-t-il. Quant à la deuxième revendi- cation, elle est relative à l’aug- mentation des salaires. «Les ingénieurs investissent tous les chantiers et sont impliqués dans différentes études et suivis, d’où l’importance de procéder à une hausse de leurs revenus de manière à récompenser tous ces efforts entrepris. Par exemple, un ingénieur qui travaille dans une entreprise ou un bureau d’études touche entre 3.000 et 5.000 dirhams», s’insurge-t-il. Et de préciser : «Aujourd’hui, nous demandons à ce qu’il y ait une convention collective-type, per- mettant à un ingénieur travail- lant dans le secteur privé d’avoir un SMIG équivalent au salaire de l’Etat». La fuite des ingénieurs De son côté, Abderrahim Handouf, président de l’UNIM, explique que cette entité a, depuis sa création en 1971, été l’interlocuteur du gouvernement en ce qui concerne le dialogue social concernant les ingé- nieurs. «Mais à la différence des syndicats, nous ne participons pas chaque année au dialogue social. Par ailleurs, malgré le fait que les syndicats participent chaque année, les accords du dialogue social restent limités et sont au nombre de 7 depuis le début du dialogue social au Maroc en 1996. En tant qu’in- génieurs, nous présentons un dossier au gouvernement en moyenne tous les dix ans. Nous avions présenté un dossier en 2000 et il y a eu un dialogue social avec les ingénieurs en 2001, qui a abouti à la promul- gation d’un nouveau statut du
La profession en quête de dialogue avec l’Exécutif
Après presque un an et demi à espérer l’ouverture d’un débat avec le gouvernement, les ingé- nieurs marocains ont fini par investir les rues de la capitale pour scander leurs revendications.
Par M. Boukhari
Beaucoup d’ingénieurs marocains font le choix de quitter le Royaume à la recherche de meilleures oppor- tunités.
L
es 9 et 21 mai, l’Union natio- nale des ingénieurs marocains (UNIM) a observé des grèves et des sit-in devant le Parlement. Objectif : faire entendre leur voix quant à des difficultés qu’ils ne peuvent surmonter sans une action de la part de l’Exécutif. Aziz Hilali, membre du comité administratif de l’UNIM et pré- sident de l’Alliance des ingé- nieurs istiqlaliens, affirme que par les temps qui courent, il est plus que jamais nécessaire d’organiser la profession d’ingé- nieur au Maroc, comme c’est le cas notamment pour d’autres professions telles que la méde- cine et l'architecture. «Être ingé- nieur, c’est d’abord assumer la responsabilité vis-à-vis des actes que nous fournissons en tant qu’ingénieurs. Toutefois,
affirme-t-il. Les ingénieurs sont convain- cus qu’à l’heure actuelle, le Maroc n’offre pas les bonnes conditions pour l’exercice de leur métier, ce qui provoque leur départ à l’étranger, à la recherche de meilleures condi- tions et de meilleurs salaires. Par ailleurs, Hilali évoque deux autres revendications qui, selon lui, sont transitoires. La première concerne la révi- sion du statut de l’ingénieur. «Il existe un statut qui réglemente le parcours professionnel des ingénieurs et architectes rele- vant de la fonction publique. La dernière modification de ce sta- tut remonte au gouvernement de Abbas El Fassi. Après moult négociations entre l’UNIM et ledit gouvernement, le statut de
lorsqu’un ingénieur travaille dans un bureau d’études dirigé par un particulier détenant le fonds de commerce et qui nous impose exactement quoi faire, d’abord nous ne sommes plus responsables de nos actes, mais aussi il n’existe pas d’assurance sur nos actes professionnels. Ainsi, le fait d’organiser la pro- fession garantira une autonomie d’action et une indépendance de l’ingénieur dans l’exercice de sa fonction. Aussi, cette mesure a pour objet d’offrir au client, qui peut être quelqu’un du privé ou de l’Etat, plus de garantie sur les actes de l’ingénieur. De manière générale, tant que l’organisation de la profession n’est pas faite, il serait difficile de concevoir l’implication de l’ingénieur dans les grands chantiers de l’Etat» ,
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